On entre à pas feutrés en ce dimanche après-midi à l’Antipode… Il fait jour, ça sent le café et les gâteaux, on n’a pas l’habitude ! Concept plutôt sympa proposé par la salle de musiques actuelles rennaise : deux concerts dominicaux à l’heure du goûter. Risqué, certes, mais le public, fidèle, est là ! Et après la météo pluvieuse des derniers jours, on n’est pas contre un peu de douceur(s) et de chaleur dans un lieu qu’on affectionne particulièrement !
Un peu comme à la maison…
Salle transformée pour l’occasion : chaises et tables se sont faits une petite place pour permettre de profiter pleinement du moment.
Nappes de couleur, thé, café et petits gâteaux faits maison pour satisfaire les gourmands (mention toute particulière pour les roses des sables au chocolat !). Le public s’installe confortablement et discute gentiment, comme au salon de thé… en attendant les deux groupes programmés.
Faustine Seilman, demoiselle à pois
Avec sa voix grave et son piano, Faustine Seilman commence un set assez punchy, accompagnée par Vincent Dupas et Jonathan Seilman (guitare et basse) et Pierre Marolleau à la batterie.
Puis elle glisse tout doucement vers des ballades folk plus douces. On entre tranquillement dans ce monde musical sobre, mais tout en finesse et en élégance. Quand ses musiciens la quittent pendant deux chansons, Faustine Seilman envoûte la salle de l’Antipode avec sa voix au grain si particulier.
Pour leur dernière chanson sur la scène de l’Antipode, Poison of Gold, qui figure sur leur dernier album Whispers and Shouts sorti en mai 2010, ils font venir sur scène Dark Dark Dark. Une contrebasse, une clarinette et un accordéon s’ajoutent donc à l’interprétation de cette très belle chanson.
Dark Dark Dark
Quand le quartet américain arrive sur scène, on s’attend à un joli méli-mélo musical : contrebasse, cymbalettes, accordéon, piano et batterie. Mélange d’influences donc pour ce groupe venant des quatre coins des Etats-Unis (New York, Nouvelle-Orléans, Minneapolis…).
Silence presque religieux du public, envoûté par la voix chaude et fascinante de la chanteuse Nona Marie Invie. Un tea time qui se poursuit tout en douceur… Tour à tour, des chansons mélancoliques (Bright Bright Bright) ou plus sautillantes (The Hand). Mais toujours cette chaleur et cette saveur épicée que donnent l’accordéon et le banjo sur certaines chansons. Ambiance très intimiste et très chaleureuse donc, réconfortante presque.
Et quand Nona Marie Invie chante seule sur scène Wild Goose Chase, on est saisi de frissons et on note imperceptiblement que la puissance de sa voix n’est pas sans nous rappeler Ella Fitzgerald…
Une musique qui adoucit, qui remue, qui nous laisse sans voix. Et une simplicité touchante quand Nona Marie Invie s’adresse au public et s’inquiète de savoir si nous passons un bon moment…
Alors, si la pluie vous rend triste et mélancolique, si vous avez besoin de douceurs, venez donc au prochain goûter musical à l’Antipode… et laissez-vous emporter.