Focus sur la scène rennaise – Our Name Is a Fake en interview

Alter1fo vous propose de (re)découvrir la scène musicale rennaise à travers une chronique, hebdomadaire le plus souvent. Des talents émergent, d’autres confirment sur la scène locale. Certains les soutiennent, sortent leurs disques, d’autres leur proposent des lieux de concert, de répétition… Alter1fo donne un coup de projecteur à ces artistes, labels, lieux ou assos qui œuvrent d’arrache-pied pour que la scène locale existe. Permettre aux acteurs et aux publics de se rencontrer, donner la parole à ceux qui font la vie rennaise, tels sont nos buts avoués. Chaque semaine, vous retrouverez donc un ou plusieurs focus sur l’un de ces acteurs…

Cette semaine, nous avons le plaisir de présenter le groupe Our Name Is a Fake pour la sortie de leur EP Put your dancing shoes on. Les quatre musiciens surfent sur la vague électro pop avec art. S’ils se sont déjà produits pour les Bars’n’Rennes et autres festivités, cette année ils présenteront un peu partout leur nouvel EP à commencer par la pointe finistérienne. Pour bien commencer l’année, préparez vos chaussons de danse : rendez-vous ce soir au Cube à Ressort à Brest, premier d’une série de concerts qui se terminera le 10 février au Gazoline. En attendant, vous pourrez transpirer au rythme de leur titre « Night Club » demain samedi 14 janvier au Oan’s Pub.


Vous pouvez vous présenter en deux (ou trois) mots ?

Our Name Is a Fake c’est de l’Électro/Pop.

Comment est né le projet Our name is a fake ?

Le projet à vu le jour en juillet 2010, on a passé un an à composer et ensuite on a présenté notre set sur scène. On se connait depuis longtemps, on a fait notre lycée ensemble et aujourd’hui on est tous trentenaire. En fait, on a jamais arrêté de faire de la musique depuis l’adolescence sous différentes formations… Our name is a fake c’est le projet le plus abouti pour nous quatre, ça représente aujourd’hui quelque chose d’important dans nos vies, dans notre façon de travailler et de composer.

Votre nom « Our name is a fake » symboliserait la société actuelle… Dans quel sens ? Il y a une volonté de faire une musique engagée ?

Nous n’avons aucune volonté d’engagement dans quoi que ce soit ! Nos morceaux ne reflètent pas ça du tout, mais plus de la spontanéité, tout dépend de l’état d’esprit dans lequel nous sommes quand nous composons. Après, cela n’empêche que nous avons nos idées et que le fait d’avoir choisi ce nom n’est certainement pas anodin. Simplement, il suffit aujourd’hui de voir comment fonctionne un peu les choses, nous sommes dans une société totalement bouffée par le matérialisme et je ne nous mets pas à l’écart bien au contraire. C’est comme ça, point. Toutes les choses qui nous entourent, que nous regardons, que nous écoutons, que nous achetons, ont un temps de vie plus que limité… Il faut savoir être dans le coup, mais le coup parfois il part très vite et personne ne s’en souvient. C’est un peu ça le sens d’Our name is a fake si on cherche à en trouver un, car personnellement, ce nom sort vraiment de nulle part …

J’ai envie de revenir sur votre bio (peu commune et rafraîchissante, j’invite tout le monde à la lire). Vous semblez très bien manier la langue française, pourquoi chanter dans la langue de Shakespeare ?

Alors pour être totalement franc, ce n’est pas nous qui avons écrit cette bio et c’est pour cela qu’elle est si surprenante et originale. Je ne dis pas que nous sommes des gros nuls en écriture mais nous n’aurions jamais pensé à tourner les choses de cette manière. Gwenaël Hamon qui est un ami proche nous a écrit cette bio, nous lui avons demandé de mettre en forme ce qu’il ressentait par rapport à notre musique. Comme il est très intelligent et drôle, il a fait très fort… Nous n’aurions jamais pu faire quelque chose qui sorte des bios de groupes classiques car franchement c’est assez chiant, mais là on a envie de la lire et peut être que les gens auront envie de venir à nos concerts grâce à cela. On chante en anglais car c’est ce qui convient avec ce projet.

Votre musique est parfois teintée d’amertume, voire de tristesse. C’est assez subtil, de quoi vous inspirez-vous ?

D’amertume, je ne crois pas ! De tristesse, sans doute ! On écrit plus facilement sur des choses qui nous touchent, qui heurtent, il y a une certaine complaisance là dedans, cependant nous voulons faire danser les gens et ça c’est très important. On vient du rock, et on a beaucoup écouté de cold wave étant gamin, ces influences sont encore là aujourd’hui.

L’atmosphère un peu triste n’entame en rien votre efficacité sur le dancefloor, comme l’indique le nom de votre EP Put your dancing shoes on. Vous pouvez nous parler de votre bébé ?

C’est le premier je l’espère d’une longue série… On est super heureux de sortir ce premier EP par nos propres moyens de A à Z. C’est du travail, et nous sommes contents du résultat avec une certaine humilité. Nous avons fait quelque chose à l’image de notre groupe et de nos moyens, cela nous convient, on est prêt à le défendre…

A l’occasion de la sortie de votre EP, vous allez enchainer quelques dates dont une au Bus Palladum, le 27 janvier à Paris. C’est dur de sortir des frontières bretonnes ?

Pas vraiment, c’est même bien de pouvoir bouger pour jouer, on adore ça… c’est super excitant !

Comment ça se passe avec les autres groupes de Rennes ? Plutôt camaraderie ou guerre fratricide ?

C’est drôle comme question! Nous on aime les gens, donc ça se passe super bien avec les groupes qu’on côtoie, car on ne connait pas tout le monde. On a formé un petit collectif avec plusieurs groupes de potes (The Decline, Slim wild boar and his forsaken shadow, Totorro…) et on loue un local dans lequel on répète tous, c’est un super bon esprit… Les mecs qui se font chier à se faire la guerre perdent beaucoup de temps et d’amis aussi.

Quels changements pour vous du studio à la scène ?

Le public! Se donner à fond sur scène dans n’importe quelle situation. Une sensation bizarre à la fois désagréable et agréable avant chaque concert qui n’existe pas quand tu fais ton rat dans un studio. À la fois tu l’aimes et la détestes… C’est tout le paradoxe de l’histoire, mais ça tous les groupes de la terre pourraient te dire la même chose.

Votre meilleur et votre pire souvenir de scène?

Meilleur souvenir, notre date à l’International à Paris fin 2011 avec The Furs, c’était une soirée mémorable. Le moins bon, la veille de cette meilleure date à Paris, on a joué dans une salle pouvant contenir plusieurs centaines de personnes et nous étions 10, nous quatre compris ! En tout cas les gens qui nous ont accueilli étaient vraiment cools et du coup on a passé un bon moment malgré tout, mais c’est ça aussi la réalité d’un groupe à notre échelle.

Si vous pouviez jouer dans un endroit, n’importe lequel ?

On aimerait jouer dans plusieurs endroits… Mais l’Ubu et les Trans ce serait vraiment cool, putain il faut qu’on joue à l’Ubu et aux Trans… Je lance une annonce officielle, on veut jouer à l’Ubu et aux Trans. C’est dit !

Pour finir, parlons d’avenir ! Des projets dont vous aimeriez parler?

On veut faire grandir le projet, trouver des gens avec qui travailler et faire en sorte de tourner d’avantage. Pour l’instant on fait les choses par nos propres moyens et nous avons autour de nous nos proches qui nous filent un coup de main de temps en temps, c’est super de les avoir ! Mais à un moment donné il va falloir s’entourer d’une équipe, on adorerait ça…

Rdv : 13 janvier Le Cube à ressort @ Brest, 14 janvier Le Oan’s Pub @ Rennes, 26 janvier Le Bar’Hic @ Rennes, 27 janvier Le Bus Palladium @ Paris, 9 février Le Fou du Roy @Vichy, 10 février Le Gazoline @ Rennes.

Retrouvez toutes nos interviews-focus sur la scène rennaise ici

(Santa Cruz, La Terre Tremble !!!, Lady Jane, Fago.Sepia, Band of Ghosts, le pôle musiques actuelles du CRIJB, Manceau, Nola’s noise, Wesson Maespro, Get Flavor Records, Idwet, les Disques Normal, Mekah, Dj Netik, La Corda, Eat your toys, Théo Gravil, Simba, Shtok, Spash Wave, Monkey & Bear, Mess Zero, Regïs Boulard, Le Bocal, We only said, Deejay Ober, Makassy, Skap’1, I&A, The Last Morning Soundtrack, Alee, Garbo, Russian Sextoys, Ladylike Lily, Missing Girl, Zaïba, Homecooking, Psykick Lyrikah, RCR, Bumpkin Island, Wonderboy, Micronologie, ReDeYe, Colin Linkoln, Sudden Death of Stars, Juveniles, Alexel, Güz II, The Enchanted Wood, James Legalize, The Missing Season, RezO, Bunch of Crows…)

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