Focus sur la scène rennaise – Bunch of Crows en interview

Alter1fo vous propose de (re)découvrir la scène musicale rennaise à travers une chronique, hebdomadaire le plus souvent. Des talents émergent, d’autres confirment sur la scène locale. Certains les soutiennent, sortent leurs disques, d’autres leur proposent des lieux de concert, de répétition… Alter1fo donne un coup de projecteur à ces artistes, labels, lieux ou assos qui œuvrent d’arrache-pied pour que la scène locale existe. Permettre aux acteurs et aux publics de se rencontrer, donner la parole à ceux qui font la vie rennaise, tels sont nos buts avoués. Chaque semaine, vous retrouverez donc un ou plusieurs focus sur l’un de ces acteurs…

Un peu avant les fêtes, nous vous proposons de découvrir les corbeaux de Bunch of Crows. Vous les avez peut être vus payer leur tournée dans les bars de Rennes ou encore sur la scène du Jam à la Chapelle sur Erdre (Nantes), avec leur album Petting the inner monster. Ils se produiront jeudi 15 décembre au Oan’s Pub pour les Rockeurs ont du cœur et finir l’année en beauté. Comme c’est bientôt Noël, ils nous ont promis un set un peu spécial pour l’occasion et plein de surprises…Affaire à suivre, vous entendrez parler d’eux.

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Alors Bunch of Crows, c’est qui? Comment est né le groupe?

Ben : Et bien j’avais déjà joué avec Damien dans mon premier groupe, il y a 7 ans et le hasard nous a mené à emménager dans la même collocation à un moment où l’on avait plus de groupe. Je l’ai accompagné sur ses compos et la nécessité d’un bassiste s’est rapidement faite sentir. Antoine a été le premier à répondre à la petite annonce postée par Dam et le courant est passé de suite. Nous avons échangé nos coupes et pris ensemble le chemin du Rock’n’Roll. Julien,un ami de lycée avec qui je « boeufais » à l’époque, revenait d’Irlande et a accepté de faire de l’harmonica sur certains morceaux. On l’a kidnappé lorsqu’on est parti enregistrer « In dribs an drabs… » notre 1EP, et il s’est retrouvé à faire les secondes guitares.

Bunch Of Crows c’est donc Damien au chant et à la guitare, Benjamin à la batterie, Antoine à la basse et Julien à la seconde guitare et harmonica.

Si mon anglais n’est pas trop mauvais, ça se traduit par bande de corbeaux. Ce n’est pas de très bon augure, pourquoi s’appeler comme ça ?

Dam : En effet, ton anglais est très juste, on peut aussi traduire ça par « vol de corbeaux ». C’est un des titres qui figurent sur notre E.P. et qui s’est imposé naturellement. La plupart de nos morceaux traitent de sujets assez sombres ( l’enfermement, la mort, l’absence ) donc cela colle pas mal à l’image que l’on peut se faire d’un corbeau. D’un autre côté, nous trouvons que les corbeaux peuvent incarner une forme d’humour un peu grinçant qui correspond lui aussi à notre état d’esprit. Une forme de sarcasme intrigant.

Vous avez déjà tourné dans pas mal de bars, où tout peut arriver : un souvenir en particulier ?

Dam : un Ethiopien qui m’embrasse pendant que je joue et qui me glisse un billet de 10 euros dans le col.

Ben : Notre concert à Callac, ancien berceau du Punk était inoubliable ! Invités dans le cadre de la fête de la musique, on est arrivé dans un bar PMU qui n’avait jamais fait de concerts, un pneu de la Bunch-mobile a crevé et je me suis rendu compte que j’avais oublié mes cymbales au Sambre ( Rennes ) où on avait joué quelques jours auparavant. J’ai donc couru dans un autre bar pour emprunter celles d’un autre groupe et on s’est produit devant un parterre de joyeux quinquagénaires nous encourageants vigoureusement. On a fini la soirée à boire des coups avec eux pendant qu’ils nous racontaient leur histoire. C’était la campagne, c’était l’esprit du 22 et aussi un souvenir très « humain ».
Vous pouvez trouver cette histoire sur Vimeo.com en cherchant Bunch of Crows, souvenirs de Callac.

Vous avez même joué dans une laverie, c’était comment ?

Ben : Exigu mais pas désagréable.

Julien: Propre. Non, plus sérieusement, c’était une belle expérience pour le groupe. Nous nous sommes pris au jeu et nous avons pour la première fois adapté nos compositions pour un set totalement acoustique. Nous avons été assez agréablement surpris du rendu de notre musique sans tous nos amplis vrombissants ( ça respirait beaucoup ). Ce fut très rafraichissant pour nous de redécouvrir les morceaux et de les jouer dans un lieu aussi insolite, au milieu des gens contrairement à une scène où l’on joue face à eux. Cette proximité n’est pas forcément évidente à gérer, on se sent vulnérables mais de temps en temps, c’est bon de prendre le risque de se mettre à nu, de s’exposer. C’est dans cette direction que l’on travaille notre rapport au live et ce concert nous a beaucoup apporté. Vraiment une bonne expérience.

Vous avez sorti un nouvel album, Petting the inner monster. C’est un beau bébé, vous pouvez nous en dire un peu plus ?

Antoine : Contrairement au premier E.P. qui a été enregistré 3 mois après la création du groupe pour démarcher et dont les chansons n’avaient pas subi l’épreuve du live, « Petting the inner monster » s’est épanoui dans les bars. Les arrangements finaux ont été trouvés lors de la session studio Faulxwood avec le concours de notre ami et ingé-son Ivan Cahagne à Evreux et le titre de l’album vient de l’esprit dérangé de Julien.

Dam : C’est un album dont on est très fier, on a mis beaucoup de cœur à l’ouvrage… on a délibérément voulu mettre la basse en avant sur certains morceaux… je le précise car c’est une remarque qu’on nous fait souvent !

Dans la jungle de la scène rock rennaise, comment vous en sortez-vous ?

Ben : Comme on peut ! Avec le soutien des amis et en s’accrochant à nos compos. Notre musique est accessible mais pas forcément dansante et parfois un peu alambiquée. On y croit, on la peaufine et on essaye de la calibrer un peu plus pour le live. Garder son identité, son énergie, penser à ceux qui viennent nous voir et avoir la foi, voilà comment on se fera une place.

Dam : Il y a des groupes pour qui les choses se font rapidement, voire très rapidement et d’autres pour qui les évènements arrivent plus lentement, mais assurément. Nous faisons partie de cette deuxième catégorie, et ça nous va très bien !

Comment vous situez-vous dans cette scène rennaise ? Vous connaissez d’autres groupes ?

Ben : On fait partie des groupes qui ont assez de bouteille pour ne pas perdre d’argent lorsqu’ils jouent mais sont loin de pouvoir exiger des cachets exorbitants ( voire des cachets décents ). On connaît plusieurs groupes de vue ( le Jardin Moderne où on répète est une marmite musicale ) mais on s’est vraiment lié d’amitié avec les Cute Kitten Eaters, qui prodiguent de l’indus-métal de qualité et qui nous ont invités sur quelques dates récemment.

Il parait que Jean-Louis Brossard et vous êtes entrain de manigancer une première partie à l’UBU, comment avez-vous fait pour approcher le grand maître des Musiques Actuelles en Bretagne ?

Dam : Nous l’avons tout d’abord rencontré dans ses bureaux pour les Trans… la date n’étant pas encore fixée on ne peut pas vous en dire plus, mais vous en entendrez parler si le projet aboutit !

Vos idoles ? si vous deviez faire la première partie d’un groupe ?

Dam : Graham Coxon/Graham Coxon !

Antoine : Interpol ou Deftones.

Julien : Il y en a des tas mais clairement, le premier qui me vient toujours c’est Radiohead. Après, ces temps-ci je suis assez impressionné par le travail de Yann Coppier, un français qui vit au Danemark et qui touche à beaucoup de projets différents avec brio. Sound Designer, Ingé Son, Musicien. Il part dans des choses bien barrées et ça me parle beaucoup. Son projet Whourkr (death metal/electronica/breakcore) illustre bien tout ça.

Ben : Pas d’idoles en particulier mais j’admire le jeu de batterie du premier batteur de The Mars Volta, de celui d’Interpol ainsi que Blonde Redhead. Je crois que je souillerais mon caleçon si on m’annonçait qu’on fait la première partie d’un de ces groupes.

Vous avez des projets ? Musicaux ou autre ?

Antoine : Il y en a tellement ! A court terme, il y a une collaboration de prévue avec les Cute Kitten Eaters justement. On ne va pas vous gâcher la surprise, ça sera puissant et original.

Merci !

A vos souhaits

Vous pourrez retrouver les Bunch of Crows ce jeudi 15 décembre au Oan’s Pub pour les Rockeurs ont cœur! 21h, entrée gratuite.

http://www.bunchofcrows.com/


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