Chris Brokaw & Thomas Le Corre @ La Chapelle de l’Hôtel Dieu : Guitares Héraults

Des Pies Chicaillent continue sur sa belle lancée avec une nouvelle très chouette proposition l’après-midi du dimanche 26 février dans la singulière Chapelle de l’Hôtel Dieu. Après y avoir fait flotter les nappes célestes de Thomas Poli et rugir le Monstromery, l’association y convie un binôme de guitaristes de haute volée : le rennais Thomas Le Corre échappé des furibards Møller Plesset et l’américain Chris Brokaw (Come, Codeine…).

Par un hasard aussi heureux qu’improbable, les Rennais vont avoir la chance de pouvoir entendre à une semaine d’intervalle deux figures du trop méconnu et pourtant essentiel combo de Boston : Come. Après la claque magistrale assénée au Bar’Hic samedi dernier par Thalia Zedek et ses comparses de E, ce sera au tour de son compère, l’infatigable et prolifique Chris Brokaw de faire flotter ses merveilleux accords de six cordes en fin d’après-midi du dimanche 26 février sous les voutes de la Chapelle de l’Hôtel Dieu.

Chris Brokaw fait partie de ces figures discrètes mais infatigables qui alignent depuis trois décennies les projets les plus variés avec une obstination et une persévérance forçant l’admiration. Entre New-York, Boston et Seattle, le bonhomme a participé à une pelletée impressionnante de projets depuis la fin des années 80. Il a ainsi joué de la batterie sur le rock mélancolique et vaporeux du cultissime trio Codeine, formé un des plus beaux duos de guitares que l’on connaisse avec Thalia Zedek dans Come et plus récemment participé aux symphonies macabres de Wrekmeister Harmonies et à l’indie-rock classieux de The New Year. Il a aussi suivi une fructueuse carrière solo et collaboré avec Thurston Moore, Evan Dando, GG Allin et Stephen O’Malley, composé pour le cinéma, la danse, le théâtre, l’opéra, a fait partie des 77 batteurs du 77 Boadrum des Boredoms et des 200 guitaristes A Crimson Grail de Rhys Chatham… et, à ses heures perdues (?),  il arrive même à gérer son propre label El Capitan Records.
Ce magnifique stakhanoviste à la soif apparemment insatiable d’expériences nouvelles viendra poser sa guitare dans la chapelle de l’Hôtel Dieu dimanche 26 février et la singularité et l’acoustique du lieu devraient parfaitement seoir avec la musique de ce grand bonhomme.

L’autre gars pour qui le lieu devrait s’avérer plus que parfait, ce sera Thomas Le Corre. Échappé des fureurs de Møller Plesset, il viendra nous livrer ses délicates explorations personnelles des cordes de ses multiples guitares. Installé au ras du sol sur un minuscule siège en osier Thomas explore avec une tranquille dextérité le manche de ses trois instruments. Jouée avec ou sans les dessins projetés du dessinateur rennais Nylso, sa musique est délicate et tranquillement expérimentale. Ses arpèges tortueux rappellent les sublimes explorations improvisées de Gastr Del Sol. Nous avons désormais arrêté de compter le nombre de fois que l’on a pu voir le monsieur mais on n’a par contre pas cessé d’apprécier la magie de la chose. Nul doute qu’il rééditera à nouveau ses sortilèges en cette fin d’après-midi qui risque bien de faire partie d’un de vos plus beaux dimanches.

Le gourmands et les accompagnés par leurs bambins n’auront même pas besoin de prévoir le goûter puisque gâteaux et boissons seront disponibles sur place.

Dimanche 26 février – 16h – Chapelle de l’Hôtel Dieu, Rennes – 16h – 6€

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