SEXY SUSHI à l’Antipode : Trois révolutions en une.

sexy sushi
Rapport du front du concert du 2 mai 2009

Après le concert  » polémique  » d’ Orelsan, l’Antipode tente le grand écart des artistes extrêmes.
La sulfureuse réputation scénique des Sexy Sushi contrebalance cette programmation sans concession.

Samedi soir, je décide donc d’aller au concert des Sexy Sushi, vierge de son univers artistique, à l’inverse d’une grande partie du public, accoutrée de friperies décadentes. Une armée de fans est venue soutenir le  » leitmotiv  » du groupe.
Je ne m’ attarde pas très longtemps sur le duo plus qu’ improbable de la première partie, mais j’accroche sur le public prêt à s’éclater sur n’importe quel concept farfelu.
Que prépare le groupe que tout le monde attend, dont l’un des membre est le président d’honneur du collectif Nantais VALERIE, association d’artistes aux références 80’s. (Minitel Rose, Anoraak, Russ Chimes, Collège, …).
Un label musical inspiré de rock indie et de variété des années 80, de sa technologie synthétique, et de son univers graphique et télévisuel.
Le concert débute…
J’ai d’abord l’impression d’assister à une version trash de la pub  » 118 218 « . Rebeka Warrior et Mitch Silver forment un duo décapant. La programmation électronique est minimale , tendue et instinctive, voix saturées, mais l’intérêt du groupe ne se trouve pas là.
C’est bien dans la performance scénique que les Sexy Sushi se démarquent, et sur une deuxième impression, le champ lexical du groupe me fait penser au punk 80 des Gogol 1er.
Une roue artisanale située en fond de scène, similaire à l’émission  » La roue de la fortune », dicte l’ordre des morceaux.
La roue tourne sous une pluie battante de roulements électroniques et s’arrête sur ce qui sera le prochain titre.
Le hasard amplifie l’ambiance électrique menée par la chanteuse charismatique.
Premier tour de roue. Bingo!
Le roue s’arrête sur ce qui semble être le titre phare des Sexy Sushi: Cheval.
Les fans rugissent et prennent les choses en main. La scène est pleine, envahie par des danseurs hystériques qui dans un nihilisme festif provoque la chute de la roue et l’arrêt du live.
 » Des milliers de chevaux … « .
Rebeka Warrior est ravie, les fans convertis sont allés là ou elle voulait. Le public a pris le pouvoir de la soirée dans un mini soulèvement populaire et déjanté. C’ est le bordel dans la salle.

Le show reprend après le départ des manifestants, Rebeka rencaisse et déclame :
 » Si vous vous mettez tout nu, je m’ fous à poil « .
Nouvelle révolution dans la salle, celle ci concerne les moeurs. Les fans, surtout les filles d’ailleurs, suivent leur messie et dégrafent sur scène leurs corsages.
Mon éducation est ébranlée mais mes tabous se rincent bien l’oeil.
Le situation est proche d’un film de Ruth Meyer, et j’apprécie.
Mais désolé ! je n’ai pas envie de me mettre nu, je suis trop pudique. J’ ai raté mai 68 et je crois que je vais également rater la prochaine exhibition.
Je reste dans le fond de la salle avec les  » vieux cons  » et j’envie le service d’ordre aux premières loges qui tente de maîtriser la situation.
sexy live
Nouvelle consigne de la chanteuse :
 » Vous voulez que ce soit le bordel? Allez! Tous les gens de devant foncez vers le fond de la salle et écrasez les gens du fond!« . Le jeu de « Jacques a dit » fonctionne très bien, les fans dociles exécutent la phase de cette nouvelle révolution:  » Mort aux vieux cons « .
Je regrette un instant de ne pas m’être impliqué d’avantage dans le mouvement populaire précédent, pour éviter de m’y confronter.
Tout se passe bien , pas de casse, ça reste un jeu.

Mitch Silver, réincarnation trash du Golden beauf des années 80 et DJ, a pour responsabilité de choisir le dénouement de ce soulèvement générationnel. Il balance une version techno d’un sample de Pierre Bachelet qui me plonge tout droit vers cette vision abyssale: Je revois ma maman repassant dans la cuisine en écoutant Pierre Bachelet sur RTL le dimanche après midi. J’en profite pour exorciser ces foutues années 80.
 » Et moi je suis tombé en esclavage, de ton sourire, de ton visage « . Elle est d’ailleurs, Pierre Bachelet, 1980.
Je m’égare…

Je ne sais toujours pas quoi penser du show des Sexy Sushi, et malheureusement je n’ai aucune preuve matérielle. Pas de photos, ni de films.
Je vous invite donc a passer les voir lors de leur prochain meeting.
En tout cas je sors du concert en me posant des questions et c’est déjà pas mal.

Liens internet :

site internet des Sexy Sushi
myspace Sexy Sushi

5 commentaires sur “SEXY SUSHI à l’Antipode : Trois révolutions en une.

  1. Fafa

    Youl t’es nul, t’avais dit de rapporter des preuves !!!

    Terrible, ..

    😉

  2. davloyce

    « quand on aura 20 ans en l’an 2009… », hommage à pierre bachelet qui a du se retourner dans sa tombe !!
    ça devait être décoiffant cette soirée.
    bravo pour cette chronique, ça donne vraiment envie de faire la prochaine soirée 😉

  3. Lio

    classieuse cette chronique!

  4. Chouke

    Pour avoir fait la soirée en question, autant dire que vous avez raison d’avoir envie d’aller à la prochaine 🙂

    Dommage que tu n’aies pas parlé de Playmates on the run (que j’ai moyennement apprécié, un peu trop mou même si pas mal pour un début de soirée) ni de Wäks. Parce que pour Sexy Suhi j’étais au courant que leurs concerts sont toujours des tueries, mais je ne connaissais pas Wäks qui m’a réellement bluffée !

  5. John

    Je viens juste de découvrir ce groupe, ça déchire…mais je me ratrappe car ils passent bientôt sur paname 😉

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