[chroniques confinées] Taïga de This Wave Looks like a Wolf

Confinées mais pas mortes, les scènes musicales rennaises continuent de vivre malgré la morosité ambiante et la privation de concert jusqu’à date indéterminée. Histoire de soutenir celles et ceux qui se bagarrent pour continuer de défendre une vision frondeuse et indépendante de la musique, nous vous proposons quelques chroniques de disques plus ou moins locaux à découvrir dans le respect des gestes barrières aux grandes plateformes. On démarre cette nouvelle année avec le dépaysant et tumultueux Taïga de This Wave Looks Like a Wolf.

Quand les camarades de Brainstorming Records (Central Massif, [kataplismik], You’ll Brynner…) sortent un disque, nous tendons l’oreille. Il faut dire que ces locaux ont l’ouïe fine et les sorties parcimonieuses. Avec le premier album de This Wave Looks Like a Wolf : Taïga, ils confirment de nouveau haut la main qu’ils méritent toute notre, et votre, attention.

Disponible depuis décembre 2020 d’abord en digital puis sous la forme bien matérielle d’un somptueux vinyle ambré, Taïga le nouveau disque du trio This Wave Looks Like a Wolf composé de Mickaël Gillet, Kevin Brosse et Gaël Chevalier est un superbe voyage composé en quatre étapes riches en paysages dantesques et en sensations fortes. Entre post-rock et metal, leur musique instrumentale est une invitation à une odyssée aussi riche en beauté qu’en chaos. Le trio avait déjà sorti Endless Vortex Experiment, un trois titres en mai 2016 qui était déjà prometteur mais qui pâlit désormais un peu de la comparaison avec cette nouvelle galette.

Rarement patronyme de groupe aura aussi bien convenu à un album. This Wave Looks Like a Wolf, « Cette vague ressemble à un loup » pour les non-BorisJohnsonophones d’entre vous, invoque donc la double influence de l’océan et de l’appel de la forêt. Dualité parfaite pour apprécier la musique de la bande. Les quatre longs morceaux de près de dix minutes s’articulent en effet sur un délicat équilibre entre tortueuse répétitivité, atmosphère mélancolique, explosions de sauvagerie et contrepieds farouches. Une alchimie souvent casse-gueule mais que le trio maitrise avec un insolent talent. Servies par un son aussi puissant que subtil mitonné avec l’aide de Jérôme Cousin (Studio Vetter) et Seb Lohro (Near Deaf Experience), les compositions de TWLLAW (on se permet l’abréviation à ce stade) soufflent le vent, le feu, les courants calmes,  les torrents déchainés voire même le feu et tout ça avec la même fougue et la même classe. Taïga est donc un disque d’atmosphères et d’éléments, au fort contraste, mais qui sait aussi cultiver les nuances avec une richesse d’arrangements d’une telle générosité qu’il est diablement difficile de se lasser d’y retourner encore et encore.
En guise de dernier conseil pour apprécier encore pleinement l’album nous vous invitons chaudement à chercher sur une mappemonde les noms des trois derniers morceaux. Vous pourrez ainsi vous offrir un spectaculaire supplément de voyage .

plus d’1fos sur :
le bandcamp de TWLLAW
le bandcamp de Brainstorming Records

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