Hier soir au Cabaret Botanique s’est déroulée la soirée d’ouverture du festival Mythos 2008.
En 1ère partie, la compagnie du Théâtre à cru, fondée en 1999 par Alexis Armengol, a présenté le spectacle « Et nous n’y serons pas pour rien ». Entre théâtre et musique, les deux acteurs présents sur scène ont interprété un spectacle accordant une place à l’art dans nos vies, «l’art favorise la circulation d’idées».
Il s’agissait de faire réagir le public sur la vie culturelle, sur les conditions d’accès à la culture, effleurant cette notion de démocratisation culturelle qui fait actuellement grand débat… Des représentations clichées du théâtre dramaturge, comique, contemporain… du cri larmoyant, aux rires forcés et aux gestes excessifs encadrés par des décors mobiles comme cette porte qui claque et s’entre claque de-ci delà.
Image du spectacle vivant sous toutes ses formes; présentateurs de saisons culturelles un peu ringard, d’interview d’acteurs, metteur en scène…
« Une culture accessible au plus grand nombre », pour qui pour quoi… Le théâtre sous toutes ses formes n’est pas abordable par tout le monde, parfois expérimental, sombre, noir caricaturant les débordements des êtres, de leurs rapports à leur corps, leur esprit…
La problématique des politiques culturelles est effleurée, la société politisée voulant créer un besoin de cette culture, mais en excluant une partie de la population…
Est-ce que le public a fait écho à ce message à la fois cacophonique et burlesque, mais aussi revendicatif et léger ? Les avis sur cette prestation divergent. Alexis Armengol a voulu pousser notre réflexion sur un théâtre – et la Culture en général – parfois difficile d’accès : une partie de la société pense que ce n’est pas pour eux, qu’ils ne comprennent rien, que ça ne sert à rien… remettant en cause les politiques culturelles actuelles réservées à une élite…
En 2è partie, le spectacle Imbécile interprété par JP Nataf (ex Innocents), Bertrand Belin, Barbara Carlotti et Armelle Pioline (du groupe Holden). Entre scène de théâtre et concert, aux frontières de la comédie musicale… Une table, des verres, un bruit léger de vagues, un dîner se prépare… le décor est planté.
Un couple quarantenaire accueille des amis pour un repas perfusé au vin blanc… des invités doivent arriver. Margaret en fait partie, mais viendra-t-elle ? cette question sera récurrente…
Quatre amis se retrouvent donc à table : un couple « poussif », un quarantenaire prozaqué et une « célibattante ». Nous connaissions les talents de chanteur–musicien de JP Nataf et Bertrand Belin, nous les avons découverts dans un registre d’acteurs pour le moins séduisant. La prestation chantée était sobre (à noter la reprise sensuelle de UB40 « Ivory Madonna »), dénotant de la partie théâtralisée, elle, plus surprenante (un morceau de fromage qui vole, une giclée de vin…).
En espérant que les conditions du Cabaret Botanique aient permis à tous d’apprécier la subtilité des jeux d’acteurs…
Texte: Marie & David, Photos: Guillaume
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