Top of the Folk #4 : Bilan des concerts et photos du festival

La quatrième édition du festival de chemises à carreaux avait lieu ce week-end et proposait trois soirées. Deux salles pour deux ambiances avec un jeudi soir à l’Antipode plutôt folk-rock et deux soirées avec des groupes plus intimistes que l’on pouvait savourer tranquillement enfoncé dans les fauteuils de l’Aire Libre à St Jacques. Pour ma part, les découvertes sont venues de la scène française avec Rover et Every Man Has Your Voice. Les têtes d’affiches quant à elles ont assuré les instants d’émotions du festival, le nouveau projet « songbook » de Peter Von Poehl et Marie Modiano a été très apprécié du public et la norvégienne Ane Brun a séduit de ses chansons introspectives et sa voix émouvante.

L’association C.L.E.A.R qui est à l’origine du festival Top of the Folk, s’implante et organise de plus en plus d’évènements sur Paris. Fort heureusement, elle ne délaisse pas le festival qu’elle a enfanté à Rennes et nous proposait cette année sa quatrième édition. Bien que le folk semble bénéficier d’un intérêt nouveau depuis quelques années et que de nombreux groupes se forment pour faire revivre le genre, l’intérêt du public reste pondéré quant aux représentations live de ses artistes, peut-être à tort.

Le folk est pour beaucoup une sorte de musique de chambre introspective et fragile, qu’on apprécie d’écouter le dimanche matin sous la couette mais qu’on peine à aller voir dans la chaleur moite d’une salle de concert ou d’un bar. Erreur tragique s’il en est, car tout comme le rock ou la pop, le folk nouveau est un terrain fertile de croisements musicaux et d’expérimentations sonores. Il s’en dégage alors sur scène une émotion inconnue, une sensibilité nouvelle que les guitares saturées du rock nous avaient fait oublié.

Jeudi soir à l’Antipode :

Ce fut le cas à l’Antipode jeudi soir avec les rémois de Bewitched Hands, sorte d’orchestre pop-folk psyché qui prouve qu’on a pas à verser dans le post-rock pour faire une musique intelligente et attirante à plusieurs. Bénéficiant d’un intérêt croissant du public, les Bewitched Hands seront dans de nombreux festivals cette année et ce sera un vrai plaisir de les retrouver sur scène (Art Rock, les Paradis Artificels, Artefact…).

Autre démarche, celle de The Patriotic Sunday, guidé par Eric Pasquereau et qui nous proposait le même soir une version groupe de son projet personnel. Repoussant les limites de sa créativité, explorant à plusieurs un univers personnel et dévoilant ainsi un monde plus riche encore, les compositions d’Eric sont de véritables pépites. Le groupe semblait toutefois lessivé de leur double-tournée (Papier Tigre et Patriotic Sunday).

La nouveauté, ce soir-là, viendra des parisiens de Rover et de la voix incroyable du chanteur, rappelant par instants celle de Bowie. Un groupe à garder sous le coude et réécouter de temps en temps en attendant la révélation.

Vendredi soir à l’Aire Libre :

Changement de décor pour le vendredi soir et l’on retrouve la salle de l’Aire Libre où le festival s’est installé depuis 2009. Et c’est une autre nouveauté qu’il y avait à découvrir avec les Every Man Has Your Voice, entre folk et post-rock, envoûtant et sublime. Un univers riche aux limites du folk, déployant ses ailes vers un horizon post-rock. Un voyage guidé par une précision diabolique et l’ensorcelante voix du chanteur.

On continue tranquillement la soirée avec le folk féminin de Nancy Elizabeth dans un pur style anglais, très joli mais plus conventionnel. Pour finir avec le nouveau projet de Peter Von Poehl et Marie Modiano, le duo s’accorde aisément et enchante la salle. Leur deux univers se marient sans peine et offre un spectacle des plus agréables.

Samedi soir à l’Aire Libre :

Dernière soirée qui débute en compagnie de la charmante et fragile Mohna, la jeune allemande nous plonge dans son introspection. Sa voix nous fait un peu penser à l’univers de Joanna Newsom mais sa tendre timidité et l’accompagnement au piano la rendent plus délicate encore.
S’ensuit Reza qui ne me convainc guère malgré le superbe titre « Child », le reste manque un poil de relief et les compositions ne mettent pas toujours en valeur la voix suave du chanteur.

Dernier concert du festival en apothéose avec la norvégienne Ane Brun, une voix exceptionnelle au service d’une musique introspective. Sorte de Dolly Parton du nord, enchanteresse et tranquille racontant ses désillusions amoureuses en chansons. La surprise venait aussi de la suédoise qui l’accompagnait, Linnea Olsson au violoncelle qui interpréta trois de ses titres en première partie d’Ane Brun.

Longue vie à Top of the Folk donc, qui nous a enchanté avec cette édition 2010 et qu’on aura plaisir à retrouver l’année prochaine pour une cinquième édition avec je l’espère de nouvelles surprises et de superbes instants d’émotions.

http://www.myspace.com/topofthefolkrennes

2 commentaires sur “Top of the Folk #4 : Bilan des concerts et photos du festival

  1. djeepthejedi

    sympa

  2. Tanguy

    Bel article, qui rappelle les bons moments de ce festival.

    Merci d’avoir partagé ces quelques photos !

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