Amateurs de musiques indociles et de transes épileptiques noisy, rendez-vous ce jeudi 11 avril à l’Antipode pour une soirée à la dantesque affiche concoctée par le festival Roulements de Tambour. Jugez plutôt : Electric Electric, Fordamage, Microfilm et Ed Wood Jr se partageront la scène de l’Antipode pour une soirée qui s’annonce sur le papier aussi excitante qu’exaltante. Nos oreilles en bourdonnent d’ores et déjà d’impatience. Explications.
Après une mise en appétit la semaine dernière avec Roulements de Tam’Bars, et en plus des expositions et des performances qui se dérouleront sur les campus étudiants de la ville, Roulements de Tambour #12 propose quatre soirs de concerts entre le 9 et le 12 avril sur trois lieux différents : le Tambour, le Jardin Moderne et l’Antipode (c’est expliqué ici en détail). Ce jeudi, pour l’avant dernière soirée du festival, c’est donc à l’Antipode qu’on courra prendre un nouveau déluge de six cordes et de roulements de grosses caisses en pleine face.
Electric Electric frappe fort et nous a notamment bien mis la tête en vrac avec la sortie de son second album, le bien nommé Discipline (sorti en collaboration par Murailles Music / Africantape / Herzfeld / Kithybong, octobre 2012). En onze titres haletants, toute batterie dehors et frappe percussive le mors aux dents, le trio Strasbourgeois nous a collé une raclée dont nos oreilles bourdonnent encore. Ces gars sont des affamés. Qui avec une boulimie gargantuesque digèrent ensemble déflagration noise, rigueur math-rock, puissance tribale, mais aussi structure répétitive de la musique minimaliste ou transe électronique sur un dancefloor plein de sueur. Si vous voulez vivre cette musique qui parle immédiatement au corps et sentir jusqu’à votre glotte tressaillir sous les coups de boutoir assénés avec une classe folle par les trois Strasbourgeois, courez à l’Antipode ce jeudi soir. D’autant que ces bougres-là sont de véritables stakhanovistes du live et électrisent les foules par leur performance données entre 140 bpm et 200 bpm à l’heure. Immanquables.
Comme dirait Mr B, « finalement, la foudre peut bien frapper deux fois au même endroit » puisque la puissance nucléaire des Fordamage devrait également nous perforer les poumons et les tympans le même soir. Lors de leurs dernières venues à Rennes, le quatuor nantais (basse-growl, guitare-chant-crié, batterie, encore guitare) avait en effet rapidement mis tous les potards dans le rouge. Explosions punk et noise sont de mise avec Fordamage qui conjugue énergie brute, chants furieux et compositions racées. Les structures des morceaux peuvent là encore éclater les formats d’un aller-retour de médiator ou d’un roulement de caisse claire. Mais surtout en live, ça joue vite, fort et avec une furie contagieuse. Les morceaux amples et exaltants de leur dernier album Volta Desviada (Kythibong, juin 2012) devraient donc une nouvelle fois sans peine nous frapper en pleine poitrine et nous faire hurler de concert avec ces guitares rageuses et cette batterie à pleine puissance.
On attend également avec une belle impatience la venue de Microfilm. Le rock du quintet poitevin qu’on qualifiera rapidement de post pour son amour des étirées dans le temps et des ambiances instrumentales qui prennent le temps de se développer, prend en effet une dimension (encore plus) visuelle sur scène puisque le groupe accompagne ses prestations d’images qui défilent en fond de scène sur grand écran. Leurs épopées instrumentales intègrent également des samples de films et de documentaires des années 50 à 75, morceaux de dialogues, bruitages, qui donnent bien souvent une couleur et une direction aux compositions. Depuis désormais 10 ans, et quatre albums au compteur avec notamment AF127, dernier en date (Head records / Consortium Prod., mars 2012) qui gagne encore en ampleur, Microfilm taille la route (Dept 7 ?) avec une belle cohérence. Fort à parier qu’on devrait être nombreux à se laisser happer par les développements hypnotiques du combo poitevin.
On en sait moins sur les Lillois Ed Wood Jr, le quatrième groupe de la soirée, mais les deux titres mis récemment en ligne sur leur bandcamp, où le duo est accompagné par la voix éthérée de la japonaise Asako Fujimoto ont pas mal affolé les radars. Notamment grâce ces rythmiques retorses, à la batterie, qui nous ont particulièrement vrillé les oreilles. Sur ces deux titres, le math rock puissant des Lillois se pare d’une très belle touche Deerhoof, qui est bien loin de nous déplaire. On a un peu honte de ne les découvrir que là puisque le groupe, membre du collectif A tant rêver du roi, existe depuis 2008 et a déjà plusieurs disques à son actif (notamment les albums Ruban de Möbius en 2010 et Silence en 2011) . Et dont, on doit le dire, la première écoute nous a bien emballé. On a donc plus que hâte de les découvrir en live.
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L’association Dièse + 6 dans le cadre de Roulements de Tambour #12 présente Electric Electric, Microfilm, Fordamage et Ed Wood Jr en concert le jeudi 11 avril à partir de 20h30 à l’Antipode MJC (2 rue André Trasbot, Rennes).
Tarifs : Membres : 5 euros / Location : 7 euros / Sur place : 8euros.
Plus d’1fos :
http://roulementsdetambour.fr/