La superbe semaine d’événements proposée par Maintenant est déjà terminée. Il leur restait heureusement encore assez de fusées pour un Familles Electroni[k] en guise de savoureux bouquet final, dimanche 20 octobre à la MJC du Grand Cordel. Retour sur un dimanche follement pas comme les autres.

Si ce fut un immense plaisir de parcourir Rennes en tout sens pour y découvrir avec délice les mille merveilles fomentées par l’association Electroni[k] pour son foisonnant Maintenant, on avoue bien volontiers avoir la tête embrumée et les jambes un peu lourdes au bout de cette folle semaine. Heureusement, nos chères têtes brunes, rousses ou même blondes sont, eux, totalement infatigables et ils avaient bien l’intention d’en profiter jusqu’à la dernière seconde. C’est déjà la 4ème édition de Familles Electroni[k] à laquelle nos inoxydables terminators en culottes courtes assistent. C’est donc avec une trépignante impatience qu’ils nous emmènent direction les Gayeulles vers la MJC du Grand Cordel.
Pas d’inscription à des ateliers cette année, nous vaquerons donc librement et avec une grande fluidité d’un endroit à l’autre par rotation d’une petite vingtaine de minutes. Tempo impeccable pour les loulous donc, qui fera que l’après-midi passera comme un charme.

Première étape par les étonnants robots gribouilleurs de Spirogaffe. Librement inspiré des drawbots de Jonah Brucker, cet atelier de construction de petite machine scribouillarde a été imaginé par 4 étudiantes de l’IUT de la Roche sur Yon en Septembre 2012. Un gobelet, trois feutres, deux piles, un petit moteur, quelques fils et pinces crocos… et beaucoup de ruban adhésif permettent aux loulous de fabriquer un facétieux engin qui trace de multicolores spirales sur une grande feuille étalée au sol dans un fascinant ballet spasmodique. Bricolage et coloriage font bon ménage, dans cet atelier qui ne désemplira pas de l’après-midi.

Nous prenons ensuite la direction de la grande salle plongée dans l’obscurité. Attirés par une agréable mélopée répétitive et par la lueur aveuglante d’une table carrée, nous nous approchons avec curiosité. Sur une simple grille de 16 cases sur 16 sont disposés de très ordinaires post-it des 5 couleurs fluo réglementaires. Imaginé et conçu par le lab 212, Stop-iT est un étonnant instrument d’une simplicité réjouissante. Chaque petit carré de papier est reconnu par une caméra, sa couleur détermine le son (rythme, synthés divers…), sa position en hauteur donne la note et sa place en longueur la cale chronologiquement dans une boucle d’une trentaine de secondes. Les zouzous s’emparent de ce principe avec une folle gourmandise. Les plus minutieux placent un par un des post-its en prenant le temps de savourer les variations mais la plupart ont tendance à vouloir remplir tout l’espace d’une mosaïque multicolore voire à rajouter de fugaces variations en passant les mains au dessus de la grille. Le plus étonnant, c’est que le résultat reste très mélodieux et pas du tout lassant quelle que soit la configuration choisie par nos apprentis musiciens. Une belle expérience musicale, ludique et colorée.

Retour aux crayons avec l’atelier Cache-Cache dessin, joli jeu de camouflage imaginé par Vincent Godeau et Agathe Demois. Armés de crayons gris ou bleu et de superbes lunettes rondes au filtre rouge, les participants sont invités à dissimuler à l’intérieur de dessins au maillage rouge vif, ce qu’ils veulent bien y planquer. Avec malice et application, enfants et plus grands prennent un plaisir communicatif à planquer leurs créations dans de magnifiques camions, nuages, arbres, animaux ou usines… une liste de suggestions est affichée pour chaque figure mais l’imagination règne en mettre et on a bien des surprises en passant les grosses loupes dévoilant de façon spectaculaire ce que dissimule la grande fresque collée au mur. Combat de karaté dans le ciel et usine du Père Noël se bousculent en un joyeux capharnaüm graphique.

L’exposition éclairer le monde, créée par le collectif Le Bureau (Arnaud Finix, Julia Coffre et Vincent Godeau) avec l’aide de Vincent Broquaire (qui avait conçu les visuels de Cultures Electroni[k] 2012) est un magnifique panoramique bricolo sur un futur aussi bigarré que fragile. Disposées sur plusieurs séries de rails, de minuscules silhouettes de bristol et de papiers colorés translucides sont projetées sur un mur par une simple lampe de poche. Cet horizontale lampe magique projette des images d’un futur acidulé où nature et technologie cohabitent joyeusement. Un avenir pas forcément idyllique avec ces légumes mutants et son désert plein d’éoliennes mais au moins loin des tonalités grisâtres et désaturées devenue la règle dans les films de SF d’aujourd’hui. Un atelier était en plus proposé pour permettre aux enfants de rêver leur propre futur en ombres chinoises en quadrichromie.
L’installation, et les créations des enfants seront visibles au Grand Cordel jusqu’au 14 décembre, n’hésitez pas à y passer.

Pas de 3-hit combo cette année pour nos petits amateurs de jeux vidéos mais heureusement Elshopo avait installé son arcade paper. Projetées sur un mur, on retrouve les silhouettes grisâtres caractéristiques des premières consoles à cristaux liquides ayant comblées nombre d’après-midis de l’enfance des 30/40 ans. Un petit bonhomme ahuri court de gauche à droite pour attraper des T-shirt ou autres bonus malicieux lancés par un infatigable sérigraphieur. Sauf qu’il n’y a pas que celui qui tient l’étrange pot de peinture/manette de jeu qui peut s’amuser. Les autres peuvent s’emparer de gros feutres très colorés pour réinventer à loisir, sur une feuille collée au mur, un décor et des accessoires absurdes au jeu. Les fresques consécutives, étranges et surréalistes, seront affichées dans la salle en une joyeuse exposition improvisée.

Les mêmes Elshopo, n’ont pas oublié les gourmands et proposent en guise de 4 heures, un savoureux happening geek. Équipés d’une machine à sérigraphier et d’une affriolante quantité de chocolat liquide, l’équipe va réaliser dans un épatant esprit pop art breizhou, une série de crêpes sur lesquelles sont reproduites la figure du légendaire Hiroshi Yamauchi. Cet ex-pdg de Nintendo, venant de s’éteindre récemment, participa grandement à la grandeur de la firme japonaise en lançant entre autres la console NES et surtout la mythique Gameboy. Les petiots sont invités à s’approprier leur goûter en décorant le visage à l’aide de paillettes sucrées, billes chocolatées et autre bombe de chantilly. Un instant esthétique, ludique et savoureux qui remporta un grand succès des plus petits aux plus grands.

En guise d’apothéose, nous nous sommes gardés le concert aux casques de Les Gordon. Nous retrouvons la salle de danse où sont disposés les désormais familiers coussins rouges et l’entrelacs labyrinthique des fils des casques. La salle affiche complet quand le musicien rennais commence son set. Son électronica malicieuse et aérienne s’avère très plaisante et charmeuse. Elle suscite des réactions amusées quand elle se pare de chœurs Rn’B ludiquement distordues mais l’ambiance est globalement très attentive. On prend aussi beaucoup de plaisir à scruter le ballet des mains du bonhomme sur un pad aux hypnotiques carrés lumineux. L’écoute aux casques et le cadre confèrent au tout une ambiance intimiste et chaleureuse qui participe grandement à la réussite de l’ensemble.

Ce coup-ci, c’est vraiment fini. Il est l’heure de regagner nos pénates. On y aura gagné les souvenirs d’un après-midi riche en surprises et en expériences artistiques, ludiques et gastronomiques. On resigne volontiers pour la prochaine session de 2014 (et les suivantes).

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L’association Electroni[k] présente Maintenant du 15 au 20 octobre.