Bouillants #3 : tentative d’inventaire subjectif et non exhaustif

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Pour faire suite à l’interview consacrée aux origines et à la démarche de Bouillants #3, nous vous proposons une ballade vagabonde parmi quelques œuvres qui nous ont plu, interpelé ou parfois laissé de marbre.
Répétons donc qu’il ne s’agit nullement de dresser un catalogue précis de ce qui est proposé, ni de se substituer aux médiateurs présents sur le lieu. Le dialogue avec ces personnes vous sera d’une aide bien plus précieuse dans ce joyeux labyrinthe créatif que ces quelques modestes lignes. Ceci est juste une tentative de susciter quelques envies.

Body Paint

La prime de démarrage est accordée au plus ludique et au plus immédiat. Avec Body paint du britannique Mehmet S. Akten, votre corps devient le pinceau d’un éclatement de couleurs vives et acidulées. L’interaction est instantanée mais le plaisir visuel est aussi très présent avec un travail sur les textures plus fin qu’il n’y paraît.

Face visualizer-la foule-psychotic room

Face visualizer du japonais Daito Manabe vous fera découvrir comment un visage peut devenir un instrument de musique électronique. Le ballet grimaçant des interprètes est largement aussi fascinant que la musique en elle même.

Plus angoissante, la Psychotik room du collectif Dardex-Mort2Faim vous emmène pour la visite virtuelle d’une cellule capitonnée déconseillée aux claustrophobes. Une métaphore de notre fragilité et de notre isolement assez saisissante.

Une autre œuvre de l’enfermement et de la solitude, ironiquement appelée La foule de Pascal Bauer, nous a aussi bien remuée. La vision de la déambulation aliénante de cet homme dans sa prison défaillante est quelque chose d’assez troublant.

est ce ici-analogue tape glove-painstation

Est-ce ici ? de Fred Périé est un très exemple d’interaction vidéo, riche, variée et réservant de très belles surprises poétiques.

Serez-vous assez téméraire (ou fou) pour défier la terrible Painstation des allemands de ////Fur////. Que reste-t-il du jeu, quand gagner, c’est souffrir et souffrir, c’est gagner.

Nous avons aussi bien aimé Analogue tape glove du duo anglais Signal to noise. Avouons cependant que c’est plus pour l’esthétique cuivrée  jouant avec la lumière que pour l’interaction finalement assez limitée.

Nous avons par contre été beaucoup moins sensible aux pétunias génétiquement modifiés de l’américain Eduardo Kac. Déjà connu pour son mouton vert fluo, nous avons tout de même l’impression que l’émotion du spectateur est surtout liée à son degré de crédibilité.

Pour le reste nous vous laissons généreusement la surprise. Sachez juste que vous y rencontrerez de la vidéo autobiographique et sensible, expérimenterez le trouble sensoriel appelé synesthésie et verrez se faire lentement  malmener le symbole de votre identité (votre empreinte digitale).

Finissons tout de même par (enfin) un vrai conseil : N’hésitez pas à vous rendre sur les autres lieux du festival.

Vous pouvez tout simplement commencer par descendre au sous-sol du bâtiment des Bouillants pour aller voir les œuvres proposées par des étudiants aux Beaux arts ou en Master 2 Art et Technologies Numériques (Rennes 2). L’ensemble est aussi varié qu’inégal mais vous n’êtes pas à l’abri d’être agréablement surpris par des œuvres fortes, inspirées et déjà très abouties.

oeuvres étudiants

Nous avons beaucoup apprécié les relectures toutes personnelles du Blade Runner de Ridley Scott, collectées par Daniel Contarelli dans son Rerunning, les troublants insectes mutants tout droit échappés de chez Cronenberg d’Oedemère Sylvestre, Ascalaphe névroptère commun, Perla marginata d’Annabel Aoun et surtout le remarquable Raconte moi notre histoire de Marina Roudaut dont le quadruple portrait en miroir est une vraie réussite.

arabesquesVous ferez bien de vous rendre également au Volume (à 200m de l’autre côté du rond-point de Vern) où sont  exposées deux œuvres assez fascinantes.

Arabesque de l’allemand Peter William Holden est un somptueux et inquiétant ballet robotique, sur fond de Beau Danube bleu ponctué aux pistons. Une œuvre à découvrir absolument « en vrai ».

Contacts & Lights Contacts des français de Scenocosme qui fera de votre peau un étonnant centre de contrôle visuel et sonore.

Enfin, n’oubliez pas non plus de passer aux Champs libres découvrir le Janus numérique du trio nippo-américain Zach Lieberman, Kyle Mc Donald et Daito Manabe.

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Informations et renseignements pratiques sur le site du festival.

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