Urbaines 2016 – Urbaines s’expose et beatboxe à l’Antipode MJC

Urbaines existe déjà depuis sept éditions et apparaît désormais sans conteste comme l’un des temps forts de la vie culturelle rennaise. Avec toujours cette même volonté de rendre visible au plus grand nombre la diversité des cultures urbaines et d’entretenir avec gourmandise notre curiosité. Après une première inauguration ce jeudi 11 février au Triangle, la découverte se poursuit (entre autres) à l’Antipode MJC ce samedi 13 février. Avec, au programme, graff végétal sur de la mousse, muralisme, croquis urbains du monde entier (et de Rennes), pochoirs, beatbox, battle et dj set… Explications.

Urbaines 2016

Urbaines-2016-affiche-webAuparavant sur une quinzaine de jours, désormais sur quasi un mois depuis l’an dernier, Urbaines permet à des artistes issus de différents types de pratiques (musiciens, chanteurs, graphistes, performers, sportifs…) d’investir la scène et la métropole rennaise au sens large afin de leur donner une plus grande visibilité. Ces « artistes urbains » inventent de nouvelles pratiques, de nouvelles formes artistiques parfois éloignées des codes artistiques établis… ou même des clichés qu’on associe aux cultures urbaines. Oui du hip hop, oui du street art. Mais aussi photo sténopé avec du matériel de récup,  gyropodes, skate, urban sketchers… ou black sport et graph végétal… et on en passe ! Urbaines offre ainsi un espace d’expression et un lieu de rencontre avec les publics à toutes ces pratiques et cultures. Et vous invite surtout à participer

On notera que dans ce projet qu’elle a instigué, l’Antipode MJC allie une nouvelle fois ses deux objectifs principaux : son rôle de diffusion des cultures et ceci sans l’exclure de son ambition de proximité et de son activité socioculturelle. Son rôle n’est pas seulement de garantir une offre culturelle, mais aussi d’aller vers les publics. D’autant que l’Antipode MJC a progressivement essaimé le principe d’Urbaines (Urbaines a notamment eu trois éditions en pays de Lorient depuis 2013) et ce sont désormais (depuis l’an dernier) huit partenaires qui portent le projet : l’Antipode MJC, la MJC Bréquigny, Le grand Cordel MJC, la MJC Corps-Nus, la MJC maison de Suède, La caravane MJC Servon/Brécé, l’espace Léo Lagrange du Rheu ou Le Triangle, donc qui a dès ce jeudi ouvert les portes d’Urbaines au public (mais déjà, depuis le début de la semaine, des ateliers de pratique ont débuté à la MJC Bréquigny – Urban trip, mêlant arts numériques, danse et musique- et à la MJC Corps Nuds –stage photo sténopé réalisé à partir de boite à chaussures, de boite de thé et bouchon de bouteille).

Vernissage des expositions à l’Antipode MJC et dj set

Freemouss

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Photo : Freemouss

Le street art n’est pas fait que de pochoirs, de papiers collés, de spray et autres bombes. Non, pour le collectif Freemouss, le graph peut également être réalisé dans une  démarche écologique. Le principe en est simple : le tag végétal est réalisé sur différents types de supports tels que des façades en pierre, bois, béton, terre grâce à de la mousse. Celle-ci est posée à même le support grâce à une colle écologique (farine et eau) -pour lui permettre de vivre et d’évoluer- et dessine au gré des envies du collectif des quatre demoiselles, chaperon (vert) faisant peur au loup, arbre aux arabesques fleuries, plongeur de murailles ou autres figures en apesanteur. Une façon tout aussi poétique qu’écologique d’investir l’espace urbain ! Pour Urbaines, les créations originales des jeunes femmes seront à découvrir en intérieur dans le hall de la MJC et en extérieur sur le quartier.

Urban Sketchers

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Dessin : C.DIDOU

Tout aussi talentueux, les Urban Sketchers se proposent d’investir et de redécouvrir l’espace urbain à l’aide de crayons (enfin, toutes les techniques sont possibles !) et de carnets de croquis. Présents dans le monde entier, les Urban Sketchers dessinent in situ (en intérieur ou en extérieur) et croquent les espaces urbains sur le vif, pour faire de leurs dessins des témoins aussi bien de leur quotidien que de leurs voyages, et constituer « des archives de lieux et d’instants » . Mais loin de s’enfermer dans une pratique solitaire, les Urban Sketchers se retrouvent dans le partage : qu’il s’agisse de dessiner en groupe, de se filer des coups de mains ou de partager leurs dessins du monde entier en ligne. Avec l’idée de dévoiler à chacun « le monde de dessin en dessin » . L’Antipode MJC et la bibliothèque de Cleunay vous proposent donc de découvrir ces talentueux chroniqueurs du monde urbain à travers deux expositions : l’une réalisée à partir de planches issues du livre Carnets de voyage :  L’art du croquis urbain de Gabriel Campanario qui vous fera déambuler en dessin de Tokyo à New York, l’autre par la Rennaise Caroline Didou qui vous fera très certainement redécouvrir Rennes d’un autre œil.

En plus de ces deux expositions, notez que vous pourrez également rencontrer des Urban Sketchers bretons (Caroline Didou donc, mais aussi Soizic Desnos, Bénédicte Klene et Gérard Darris) lors du café citoyen présenté par l’Antipode MJC et la Bibiliothèque de Cleunay le mercredi 24 février à partir de 18h (entrée libre).

Symbiose par EYK

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Image par EYK

Ceux qui étaient au Triangle pour l’inauguration d’Urbaines ce jeudi ont déjà pu (re)découvrir le collectif EYK à travers une expo vidéo 1% PROJECT. Le studio graphique y présentait en effet 4 vidéos sur écran géant, extraites de 15 portraits d’artistes provenant de la danse, du chant et du DJing, le 1% Project, donc.

On retrouvera également le collectif rennais dans les murs de l’Antipode MJC ce samedi pour une expo photo, Symbiose, à travers laquelle les jeunes promoteurs de l’esprit urbain se proposent de dévoiler en images fixes « le moment où les artistes (danseurs,  tatoueurs, peintres)… sont en fusion totale avec leur art. »

Muralisme par Pedro

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Oiseau #12 par Pedro

Ça devient une chouette habitude : depuis quelques années, la façade de l’Antipode MJC est fréquemment revisitée par des street-artistes à l’expression stylistique totalement différente. Depuis Urbaines 2011, l’un des murs de la salle/MJC rennaise, le 5 x 5 est en effet totalement transformé en « mur d’expression, de présentation et de confrontation aux regards des publics » . On se souvient des créatures chimériques à l’inquiétante étrangeté de Mioshe en 2011, de l’ange au lyrisme anachronique et subversif de Žilda en 2015, précédé des Anticipateurs de la Crémerie en 2014, de la très récente création des Feebles dans le cadre de la dernière Teenage Kicks, mais également de la production de War interrogeant les rapports entre art autorisé et art « clandestin » (?) à la faveur d’un jeu de mot entre texte de loi et art.

Dans le cadre de cette nouvelle édition d’Urbaines, le 5×5 change donc à nouveau de visage. Cette fois-ci, c’est à l’artiste nantais Pedro Richardo aka Pedro qu’ont été confiées les façades de l’Antipode MJC. Inspiré sûrement par Matisse, l’illustrateur/street artiste aime mêler les couleurs vives, tranchantes et aborder la composition en mélangeant abstraction et figuration. Utilisant tout à la fois les techniques de peinture murales classiques et la pratique du spray, le muraliste (on se souvient entre autre de son visuel pour le projet nantais Villa Ocupada qui mettait en lumière un espace de création et d’exposition éphémère au printemps 2014 -la Mutualité-, investi par une vingtaine d’artistes européens -dont Mioshe- et d’Amérique Latine rassemblés autour de l’influence commune du muralisme) entremêle figures animales et humaines dans une tension des couleurs et des points de vue chère au cubisme, mais avec un trait volontairement brut et naïf. A noter, une exposition de sérigraphies en intérieur viendra compléter cette création.

In and out : les pochoirs en action

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Les kids et les ados de l’espace Loisirs de l’Antipode MJC s’approprient une nouvelle fois le temps fort d’Urbaines et participent notamment eux aussi à ce temps d’exposition. Ils présenteront ainsi leurs jeux autour de l’espace urbain à l’aide de pochoirs à découvrir en intérieur et extérieur entre l’Antipode MJC et la Courrouze.

Dj set d’Unlikely Boy

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The Unlikely boy – Photo : Eyk

Pour mettre en musique ce temps d’échanges et de rencontres, c’est The Unlikely Boy aka Eléna Tissier qui sera aux platines pour un dj set chill electronica. La jeune femme se produit pour le moment uniquement en dj set mais s’est lancée sérieusement dans la production avec pour objectif une première sortie discographique. Un premier ep, Gold & Roses, mêlant guitare, basse, piano, vocaux, field recordings et production électronique se déclinera ainsi en 4 titres et 4 clips vidéos qui accompagneront chaque morceau. Un premier titre Enliven (et donc une première vidéo) très chill house est déjà sorti. Le second à venir (très bientôt) sera plus tourné vers le club autour d’une techno mélodique plus rapide. Avec en point de mire, une fois le quatre titres sorti, un live set en préparation.

Vernissage et rencontres à partir de 19h à l’Antipode MJC – Entrée libre

Le Beatbox à l’honneur à l’Antipode MJC

Conférence sur l’histoire du beatbox

Ce samedi 13 février, plusieurs rendez-vous vous seront également proposés autour du Beatbox. De 15h30 à 16h30, vous pourrez vous mettre en appétit au métro Charles de Gaulle avec Zapp/cap et la Star, puis à partir de 17h à l’Antipode MJC, Saro et Furax vous proposeront une conférence sur l’histoire du Beatbox.

Battle de Beatbox

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Enfin, dès 20h, l’Antipode MJC ouvrira ses portes à la Breizh Beatbox Battle #2. Organisée par l’asso ZAPP/cad, cette battle conviera 8 beatboxers dans l’arène pour s’affronter devant un jury composé de deux rennais, mais également d’Alem (Champion du monde solo et duo 2015), de Beatness (Champion du BBB#1) et d’Alexinho (Champion de France en solo et en équipe 2015). Le show départageant les participants sera entrecoupé de performances des membres du jury pour une soirée que l’asso promet immanquable.

Ateliers de Beatbox avec Bukatribe

Bukatribe - photo Caro alter1fo

Sachez également pour les amateurs que les rencontres autour du beatboxing se poursuivront durant Urbaines, avec notamment, des ateliers de chorale de beatboxing pour enfants, adultes et adolescents (stage de pratique pour les enfants de 9 à 12 ans les après-midis du 15 au 19 février, pour les ados le mardi 16 février de 20h à 22h -de 13 à 18 ans- et le mercredi 17 février de 20h à 22h pour les adultes à partir de 18 ans – plus d’1fos 02 99 67 32 12 ou accueil [at] antipode-mjc.com-) mené les membres de la chorale « bucale » de Bukatribe à quatre voix, savamment rehaussée par un beatboxing du meilleur effet. Un temps de restitution de ces ateliers de pratique est même prévu le vendredi 19 février à 18h30, suivi d’un show-case de Bukatribe, pour des performances vocales tantôt soul, ragga, hip hop ou electro supporté par un beatbox de feu.

Les autres expos d’Urbaines

En plus des différentes expositions que vous avez pu découvrir ce jeudi au Triangle et celles de l’Antipode MJC et de la Bibliothèque de Cleunay, Urbaines propose deux autres expositions.

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Blackmétrie par Tom Nelson

Graffeur depuis plus de 10 ans, Tom Nelson est entré dans la peinture par le graffiti, mais retranscrit également ses multiples techniques sur toiles et sur d’autres supports (verre, carton, vinyle). « S’inspirant aussi bien du graffiti que des peintres tels que Pollock ou Soulages, Tom Nelson développe les effets de matière et la spontanéité de l’écriture comme lignes directrices de sa démarche artistique. » Pour Urbaines, il proposera la découverte de Blackmétrie à la Caravane MJC.

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Boyz and girlz du net par Mathieu Grac

Pour Boyz and Girlz du net, à découvrir à l’Espace Jeunesse Le Quai Léo Lagrange, Mathieu Grac a quant à lui collecté des centaines de selfies sur le net pour les observer, en répertorier les postures et tirer les principes de son expo photo. Partant du constat que nous devenions quasiment un « produit » à mettre en valeur (la nécessité toujours plus poussée de maîtriser l’image de notre double numérique pour obtenir plus de likes, de followers, etc), Mathieu Grac a choisi de s’intéresser au moment où nous construisons notre image numérique, quitte à mettre lui-même en scène des modèles en train de se prendre en photo afin de répondre au cliché du selfie. L’artiste expliquait ainsi au Télégramme « Je voulais montrer que pour entrer dans le cadre du selfie, il fallait passer par des corps contraints, déformés, enfermés. Comme une mise en abyme ».


Urbaines 2016 a lieu du 11 février au 6 mars 2015 dans la Métropole rennaise.

Plus d’1fos : http://www.urbaines.fr/


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