The Patriotic Sunday revisite Dylan : Dimanche avec Robert et Eric

Les drôles d’oiseaux de l’association Des Pies Chicaillent ont, de nouveau, réussi à nous surprendre. Ils ont en effet encore trouvé un lieu inédit et hautement improbable pour organiser un de ces dimanches après-midi particulièrement gouleyants dont ils ont le secret. Ce sera le 21 octobre et c’est donc à l’Institut Franco-américain (sur les quais) qu’ils convient les excellents The Patriotic Sunday. Petite louche supplémentaire de bonheur, la belle bande menée par Eric Pasquereau viendra à deux reprises jouer  leurs superbes revisites des hymnes de l’immense Bob Dylan.

Ils nous ont déjà convié à la Chapelle de l’Hôtel Dieu, à l’église du Thabor et même dans une brocante. La vaillante association Des Pies Chicaillent aime l’indie pop frondeuse et les lieux atypiques. En partenariat avec les Tombées de la Nuit et dans le cadre de Dimanche à Rennes, elle nous invite donc cette fois à l‘Institut Franco-américain (dont on vous avait déjà causé à l’occasion de l’exposition de Christophe Hittinger) pour deux sessions (à 15h30 ou 17h30) où vous pourrez savourer en live les versions très inspirées des chansons mythiques de Bob Dylan par The Patriotic Sunday.

ThepatrioticSunday@1988LiveClub-alter1fo - Photo Mr B

Nous avons découvert The Patriotic Sunday par le biais de Papier Tigre, l’excellent groupe nantais d’obédience math-rock à l’énergie Fugazienne. Eric Pasquereau, le chanteur-guitariste de Papier Tigre, est en effet à l’origine de ce side-project créé dès 2005 pour satisfaire ses aspirations plus mélancoliques, personnelles et pop. Un premier album aux influences mêlées d’indie rock, d’accords jazz et de rythmiques inspirées de la bossa nova voit ainsi le jour en 2005, Lay Your Soul Bare.

21732631116_d7729006f8_oMais c’est surtout son second opus, paru quatre ans plus tard, qui fera beaucoup parler du second projet d’Eric Pasquereau. Avec Characters (2009), le Nantais surprend tout le monde et fait un second disque qui n’a pas grand chose à voir avec le premier, si ce n’est peut-être, ces changements de rythmes à l’intérieur d’un même morceau, ces suspensions qui donnent à ses chansons un deuxième, voire un troisième souffle. Car si la musique d’Eric Pasquereau est facile d’accès au premier abord, elle se déguste comme un millefeuilles, en savourant progressivement chacune de ses strates, souvent inédites lors des premières écoutes.

Pour son troisième ouvrage, le musicien s’est adjoint les services d’un de nos trios préférés, entendez La Terre Tremble !!! (retrouvez notre dernière interview de La Terre Tremble !!! ici ), autres experts des suspensions et des chansons aux mille directions. Le groupe est lui aussi spécialiste de ces carrefours inattendus qui font bifurquer les morceaux, parfois en épingle à cheveux, parfois sur une courbe toute en douceur. Le trio tricote (mais aussi détricote) des mélodies qui vous agrippent l’oreille en quelques répétitions pour vous emmener après quelques mesures sur des rivages insoupçonnés et inouïs. On n’est donc qu’à moitié étonné de retrouver ces trois-là avec Eric Pasquereau (leur compagnon sur Effervescence), tant les quatre musiciens semblent avoir des accointances avec une musique exigeante et bourrée de nuances.

C’est toujours avec ses beaux complices (et Léo Prud’homme de Fat Supper en guest de luxe) qu’Eric Pasquereau a enregistré All I Can Forget, son quatrième disque sous le patronyme de The Patriotic Sunday. Le disque explore cette fois une pop intimiste et doucement retorse où les harmonies vocales ont une place prépondérante. A la première écoute, on est soufflé par la beauté de perles solaires comme A Life Pursuit ou Full moon, mais petit à petit on comprend que le monsieur n’a rien perdu de son art de subtilement poser des pièges, électrifier les ambiances ou poser de délicats décalages dans ses compos pour leur éviter de se perdre dans les sentiers rebattus. Le plaisir n’en est que redoublé. Un des grands disques de 2015 assurément.
A chaque fois que nous avons la chance de les voir en live, nous avons été épatés par la classe tranquille de ce groupe, passant avec une fluidité rare d’une ambiance à une autre, au fil de compos de très haute volée. Nous n’allions donc pas louper l’occasion de les revoir sur Rennes, d’autant plus qu’ils reviennent avec un projet assez singulier.

Voilà donc que cette belle bande s’attaque à des monuments et pas des moindres : les joyaux intemporels de mister Bob Dylan. Dans leur album live, Dylan revisted, Pasquereau puise dans l’indémodable trilogie Bringing It All Back Home, Highway 61 Revisited et Blonde on Blonde avec laquelle Dylan électrifiait la folk music pour la faire décoller vers les cieux. On retrouve donc tous les classiques de Like A Rolling Stone à Subterranean Homesick Blues ou Masters Of War. Face à de telles merveilles, l’exercice est à haut risque mais Pasquereau et ses compagnons trouvent à chaque fois l’équilibre entre leur amour fou de ces chansons et leur envie de  déconstruire de tels hymnes. Avec la classe et la délicatesse mélodique qu’on leur connait, le groupe insuffle une réjouissante bouffée d’énergie supplémentaire qui devrait faire des merveilles en live.Merci aux Pies et aux tombées de la Nuit de nous offrir l’occasion de passer notre dimanche après-midi en si bonne compagnie.

Pour en savoir plus sur The Patriotic Sunday, il est chaudement recommandé de relire à l’occasion le bel entretien accordé par Eric Pasquereau à la camarade Isa.

Dimanche 21 octobre – l’Institut Franco-Américain, 7 quai Chateaubriand, Rennes – 15h30 ou 17h30
tarif plein : 7€ et réduit 5€ (adhérents Des Pies Chicaillent, adhérents Institut Franco-Américain)
Réservations possibles (et conseillées !) par là.

plus d’1fos :
le site Des Pies Chicaillent
la page de l’événement

 

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