Superbe concert d’Avishai Cohen pour Jazz à l’Ouest

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Très belle soirée jazz et trompette tout en contraste, jeudi 25 novembre à la MJC Bréquigny. Le projet franco-mexicain « Percepcion » ouvrait par une enthousiasmante performance mariant mini-brass band de jazz libre et expression plastique, alors le quartet d’Avishai Cohen gratifiait l’assemblée d’un très beau concert d’un jazz sensible et habité.

Il faut bien avouer que si l’on avait coché cette soirée dans la belle programmation 2017 de Jazz à l’Ouest, c’était plutôt pour le quartet d’Avishai Cohen que pour les quatre musiciens et le plasticien du projet « Percepcion ». Le spectacle d’ouverture était pourtant d’une grande fraicheur bienvenue dans la petite salle de la MJC. Quatre musiciens pour un mini-brass band moitié français (sax, flûte, soubassophone), moitié mexicain (trompette, batterie), auteurs d’une musique visiblement écrite (notamment par le trompettiste Alan Fajardo) et parfois improvisée, de longues pièces aux climats contrastés, accompagnées des pastels de Oscar Hernandez, l’artiste créant en direct les équivalences graphiques aux expérimentations sonores de ses comparses.

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Sur des structures de groove construites avec les puissants soubassophone et batterie, on déguste les volutes de sax et de trompette, l’orchestre prend parfois des accents de brass band de rue, lorgne parfois vers le jazz libre et semble emporter la totale adhésion. Avishai Cohen a d’ailleurs la classe de le dire sur scène: « vous avez aimé les gars d’avant? moi, j’ai adoré, c’était génial »… Le contraste est pourtant très fort avec la musique de son quartet: sept belles tranches de jazz classieux et épuré, largement dominé par le répertoire de la magnifique dernière livraison « Into the Silence ».

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Le Quartet, différent de celui de l’album, n’en est pas moins habité: il semble bien que ces quatre là nous préparent un nouvel enregistrement de la même qualité (« les deux premiers morceaux sont ceux du futur disque »), Avishai installe ses longs solis sans sourdine dans des espaces sonores précieux, où dominent les inspirations du pianiste Yonathan Avishai. Le dialogue entre les deux instrumentistes est d’une immense élégance, surtout sur le très beau « Dream like a child », où Avishai finit par s’effacer. L’heure passe beaucoup trop vite, le très bienveillant trompettiste reçoit une belle gratification méritée, puis s’excuse presse de l’heure tardive pour annoncer le dernier, et « très court » morceau, le fragile et cristallin Quiescence, qui sonne alors comme la berceuse finale d’une très belle soirée.

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