Start’in Block #20 – In a Nutshell

In a NutshellDans le cadre de Start’in Block #20, l’Antipode invite quatre groupes de la scène locale à se partager la scène ce vendredi 10 octobre. Parmi eux, on retrouvera In a Nutshell. Présentation.

Nous les avions croisés ici ou là dans les troquets de Rennes, du côté du Mondo Bizarro ou du Bar’Hic et dernièrement aux Ateliers du Vent, et ce, avec autant de plaisir. Le groupe de rock « In a nutshell » est ce genre de groupe qui ne laisse pas indifférent tant leur énergie sur scène est communicative, énergie qui redonnerait presque envie à un futur quarantenaire de retrouver ses jeans déchirés, ses surchemises à carreaux style « bûcheron » et partir dans un headbanging endiablé.

Les « Nutshell » sont nés en 2009, emmenés par Yannick Dilly, leur leader/chanteur/guitariste/compositeur/ mixeur/arrangeur/sonorisateur/roadies/ etquifaitbienleveloutédechataîgnesquoiquedesfoisnon. Enfin bref, Yannick est un musicien accompli, multitâche, passionné et passionnant qui a décidé de consacrer sa vie à la musique (ou l’inverse…).

Influencé par la scène rock, tendance américaine dans la lignée des Foo Fighters version « Wasting light » ou Queen of the Stone Age, les « I.A.N. » ont déjà à leur actif 3 EPs et ont sorti (le 13 février exactement) leur premier album « Quandary » après plus d’un an de travail acharné, en mode « Do it Yourself ». Seuls aux commandes, les 5 comparses – Alexis (guitare), Gaétan (basse), Camille (Batterie), Kevin (Clavier) et Yannick – ont pu profiter pleinement du studio « Nevermind Records » (que dirigent, en parallèle du groupe, Yannick et Alexis, avec l’aide d’un ami commun Valentin) pour réaliser un album à la hauteur de leur ambition.

Nul doute qu’ils auront à cœur de défendre avec leur fougue habituelle ces nouveaux titres sur la scène de l’Antipode MJC ce vendredi 10 octobre… Retour sur l’interview que le groupe nous avait accordée en février dernier.

Rencontre avec Yannick.

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► INTERVIEW ◄

Alter1fo : Bonjour Yannick, le groupe existe depuis 2009, est-ce que le line-up a changé au cours de ces 5 années ?

Yannick : Oui, le groupe a énormément évolué… Je suis le seul à être dans le groupe depuis le début. J’ai pu croiser la route de 4 claviéristes, trois batteurs etc… Dans le line-up actuel, Gaétan est le plus « ancien », il a intégré le groupe entre 2010 et 2011.

Cela veut dire que tu es un peu « le pilier » du projet, est-ce que cela se ressent du coup dans les compositions, comment s’intègrent les autres musiciens dans le processus de création ?

Pour chaque nouvelle chanson, j’apporte les matériaux de base, c’est-à-dire la grille d’harmonie, le texte et nous travaillons ensuite ensemble en répétition. Par rapport au début où j’écrivais tout dans les moindres détails, je commence à laisser de plus en plus de liberté aux autres membres.

Votre nouvel album qui sort le 13 février a été enregistré au studio « Nevermind Records ». En jetant un œil dessus, je m’aperçois que c’est toi, Alexis et un ami à vous qui avez créé ce studio. Du coup, j’ai fouillé un peu et en plus du studio, tu gères aussi la sonorisation de certains concerts, dont le dernier au Mondo Bizarro… Bref, la musique remplit bien ta vie !

De toute manière, je ne sais faire que ça (rires…) et c’est ce que j’ai toujours voulu faire, aussi loin que je m’en souvienne. Je suis rentré au Conservatoire à 7 ans et à partir de la cinquième, j’ai su que je voulais ne faire que de la musique dans ma vie. Du coup, au lycée, j’ai étudié l’Histoire de l’Art, puis j’ai fait la fac de musique et le Conservatoire. J’ai essayé de diversifier mes activités en montant mon propre studio, de faire le son en live, d’enseigner, j’ai été prof de solfège. Par contre, vivre exclusivement du groupe est très difficile, surtout dans le style que l’on fait.

Comment avez-vous vécu le fait d’avoir votre studio à disposition pour cet album ? vous avez pu prendre votre temps pour tenter pas mal de choses, cela devait être plutôt confortable ?

Effectivement mais c’est à double tranchant. D’un côté, ça permet de s’investir à 100% dans ta musique : on était comme dans un cocon, dans notre bulle. Pour chaque composition, j’ai toujours une idée claire et assez précise de ce que je veux : le studio m’a donc permis d’aller au bout des choses et de pouvoir faire exactement ce que j’avais envie, un peu comme un producteur finalement.

Par contre, le côté négatif, c’est que tu n’as pas forcément d’oreilles extérieures pour te guider ou te conseiller, comme moi je peux avoir avec les groupes qui viennent enregistrer dans le studio comme actuellement avec les White Car Nation dont je bosse le mix…

Pour cet album, vous avez mis un an pour le faire, c’est un long processus que l’on oublie un peu, nous, auditeurs lambdas…

Exactement, on a commencé le 10 janvier de l’année dernière, et là aujourd’hui, on vient juste d’envoyer l’album à presser… ça fait donc un an, oui. Durant tout ce temps, il y a eu un boulot monstre entre la compo, les répétitions, les pré-prod, le studio et le mixage et tout ce qui va avec… La musique ce n’est pas que de la « musique », il faut avoir plusieurs casquettes, faire du graphisme, de la mise en page, gérer la comm’, les dates de tournée…

L’originalité de l’album « Quandary » est qu’il s’ouvre sur un morceau instrumental, comme une mise en bouche finalement. Comment vous est venue cette idée ?

En fait, c’est une composition que j’avais depuis longtemps et qui a été mise de côté. Camille, notre nouveau batteur, a un jeu un peu plus « fusion » et je me suis dit que ce serait intéressant de la rebosser avec lui. Du coup, on l’a travaillée pendant une semaine, ça a bien marché et on l’a enregistrée directe, un peu comme ça, tout simplement…et on en est très content (rires…)

Capture

La chanson « Ask » tranche véritablement avec les autres morceaux, déjà on la sent beaucoup plus « écorchée » et la structure plus complexe…

Oui, au sein du groupe, on écoute pas mal de post rock et « Ask » découle véritablement de cet esprit , d’avoir une grande progression durant le morceau partant du truc le plus minimaliste vers quelque chose d’extrêmement dense, soutenu et tendu.

« Quandary » contient pas mal de guests, souvent les mêmes qui sont passés par votre studio, on ne va pas tous les citer mais peut-être mettre l’accent sur la venue de Sawa d’Unité Maü Maü car la chanson « Afaune» a la particularité d’être chantée en français. Comment s’est passée cette collaboration ?

Avec Sawa, on se connaît depuis longtemps. J’ai bossé avec lui en tant qu’ingé son dès leur premier EP et album d’U.M.M. Du coup, sur une chanson en français, il me paraissait évident que cela soit Sawa qui vienne poser sa voix dessus : c’est un vrai rockeur, presque métalleux dans l’âme. Cette chanson à base de gros riffs était parfaite pour lui.

Justement, l’apport de tous ces guests étaient-ils toujours à la hauteur de tes attentes…sans doute, sinon cela ne serait pas sur le skeud, je pense (rires…) ?

Oui, à 100% de mes attentes et même plus car cela donne un autre éclairage aux chansons. Chaque guest a sa propre inflexion, accentuation et du coup, cela est très intéressant. De toute manière, j’ai laissé une entière liberté et carte blanche aux gars… Je leur ai dit de faire ce qu’ils voulaient. J’ai juste filé un ou deux conseils si les mecs n’avaient pas d’idées mais pas plus.

Revenons sur la pochette créée par le graphiste JM Bihorel : un peu comme avec les guests, lui avez vous donné carte blanche car cet artwork est très atypique pour un groupe qui donne dans le « rock alternatif » ?

En fait, à la base, nous voulions un visuel très épuré, assez sobre. Gaétan a proposé cette fleur, l’ « æchmea fasciata », qui met du temps à pousser et qui meurt une fois éclose. On a proposé cette idée à Jean-Michel, qui est aussi un pote à Alexis. Et quand il nous a montré son travail, on a tout de suite trouvé cela super beau. Beaucoup de gens ont été surpris, c’est vrai, quand ils ont vu la pochette. Ils s’attendaient peut être à avoir un truc peut être plus « cliché » mais c’est bien aussi de pouvoir proposer un truc différent…

Pour finir sur l’album, vous remerciez le Jardin Moderne, en quoi vous ont-ils aidé dans votre projet ?

On a été suivi par Gaël du Jardin Moderne au cours de toute l’élaboration du disque. On a fait des réunions régulièrement, et il nous apportait ses conseils etc… C’était vraiment bien pour nous d’avoir cela. Et puis, pour ma part, ça m’a permis d’avoir 6 mois de RSA de plus, et ce n’est pas rien !

La dernière fois que je vous ai vu, c’était aux Ateliers du Vent, et chacun de vous estimait que c’était un de vos très bons concerts… j’imagine que c’est dû au fait de jouer votre nouveau set et vos nouveaux morceaux ?

Oui, nous arrivons à une certaine maturité au sein du groupe, et je trouve qu’aujourd’hui, c’est vraiment le groupe que j’ai toujours voulu avoir. Et puis, on a quand même bien bossé depuis quelque temps ce nouveau set, on a donc pris énormément de plaisir à le jouer en live…

Le plaisir semblait aussi être partagé avec les spectateurs, car le concert s’est fini un peu dans un joyeux bordel…

Oui, c’est vraiment le pied quand tu as plein de mecs devant qui sautent partout, ou quand tu distingues plus les pieds, des têtes, c’est bon signe (rires…)

Avec trois Eps et un album, vous avez le choix dans les chansons à proposer, vous vous fixez une setlist à chaque concert ou celle-ci est relativement figée?

En fait, on ne va jouer que les morceaux de l’album. Le line-up a tellement changé dans I.A.N. que la musique a énormément évolué au cours du temps : elle s’est imprégnée des différents musiciens et de leurs personnalités propres. La musique que l’on joue actuellement n’a donc rien à voir avec celle d’il y a trois ou quatre ans. Par contre, rien ne nous empêche de rebosser de vieux morceaux avec le groupe, histoire d’avoir une durée de set plus conséquente, histoire de jouer pendant une heure et quart…

Ce qui est intéressant, c’est que la notion de travail revient régulièrement dans l’interview. En consacrant ta vie à la musique, pensais-tu que cela serait comme cela ?

Je ne peux pas dire que c’est « un travail » car pour moi, c’est ma passion, la musique, c’est la seule chose que j’aime faire dans la vie : je peux bosser des heures et des heures sans pour autant me dire : « tiens, j’suis en train de bosser là… ». Quand je fais de la musique, quand j’en joue, je suis content, c’est juste du plaisir.

Et vu que tu baignes tout le temps dedans, qu’écoutes-tu en ce moment, ou as-tu eu un gros coup de cœur musical?

Je suis en train de mixer le 1er album des « White Car Nation » et je peux te dire que ça va juste tout défoncer, ça va être trop bien, ça sortira en Mars.

Merci beaucoup pour ta dispo.

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pourensavoirplus

◄ In a nutshell : Bandcamp et Facebook

Capture

◄ Studio Nevermind Records : Facebook

◄ Unite Maü Maü : Facebook

◄ White Car nation : Facebook

◄ Crédit photos F.Belloeil pour celles des Ateliers du Vent

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L’Antipode MJC présente la Start’in block #20 avec Eshôl Pamtais, In a Nutshell, Dr Poulpe et People Panda le vendredi 10 octobre à 20h30 (Antipode, 2 rue André Trasbot, Rennes).

Entrée libre

Plus d’1fos : http://www.antipode-mjc.com/evenements-antipode-mjc/concerts/startin-block-20/

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