Rock’n Solex 2014 : Retour sur le vendredi soir

Retour sur le deuxième soir des rock N’ Solex: au programme Hip-hop et Électro.

 

14186463435_737a50fd3a_o20:30 Chill Bump a commencé depuis un petit quart d’heure quand nous arrivons devant la fosse. Et il y a du monde pour une heure aussi précoce en festival. Le Crowd est compact, les gens très réactifs, ce qui augure une bonne soirée pour la suite des concerts.
Nos deux Tourangeaux de Chill Bump enflamment la foule avec les excellentes productions de Bankal (Vice-champion de France scratch) et la voix ciselée de Mc Miscellaneous. C’est percutant incisif a l’image du flow Uk* du chanteur. Il rappe avec un anglais parfait, impossible de percevoir que ce type est français. Très bluffant on se croirait dans une cave d’un district de Londres à la naissance du mouvement Grimme. Leur prestation est bonne de bout en bout. Ils ont le sourire et on sent vraiment qu’ils sont heureux d’être là et qu’ils donnent tout pour le public venu les voir. Il serait d’ailleurs très intéressant de voir ce type de groupe dans une salle plus petite car l’espace sur la scène n’est pas occupé. Un Mc et un Dj c’est un peu pauvre scéniquement pour un festival. C’est là qu’ils ont su nous faire oublier ce détail (et pas des moindres) : un très bon groupe en devenir. A suivre de très près !

21:45 Les très attendus Jabber Wocky, suite au succès de Photomaton, arrivent sur scène. Il y a beaucoup de monde sous le chapiteau pour les voir, ce qui les surprend dans un premier temps. Ils ont l’air plutôt emballés d’être là. Le groupe enchaine morceaux pop électro, et à notre grand étonnement, la sauce ne prend pas particulièrement. Le public présent n’attend qu’une chose : leur titre phare Photomaton bastonné sur toutes les radios depuis le succès d’une certaine pub de voiture. Dans la globalité du concert, on s’est ennuyé : c’est du vu et revu. Certes c’est bien fait, mais ça n’apporte rien et ne transcende pas la foule. Nous ne comprenons pas la hype de ce groupe car beaucoup de médias nationaux misent beaucoup sur eux et c’est tellement dommage au vu de la scène underground française actuelle. Nous attendons cependant de les recroiser, une fois l’engouement passé, pour voir l’évolution du groupe. C’est un groupe très récemment formé, avec de la maturité ils sauront créer un vrai univers.

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23:15 Nous sommes tout excités de nous retrouver devant Jukebox Champions. Ces messieurs sont réputés pour avoir un show relativement fun et original pour ce type de musique. Pour ceux qui ne connaissent pas, Jukebox Champions ce sont deux Dj/beatmaker issus des formations A State Of Mind et de La Fine Equipe. Ils produisent des instrumentaux très calibrés hip-hop mais blindés d’influences piochées à droite au gauche dans tout type de courants musicaux. Nos deux compères bougent et font de la MPC à une vitesse hallucinante et avec une dextérité déconcertante. Le public est emballé. C’est ludique car ils utilisent plusieurs types d’instruments sur scène. Ça va des MPC à des tapis de Just Dance (célèbre jeu de danse sur console). On sent qu’ils aiment particulièrement le Do It Yourself. Tous leur instruments sont originaux à l’image de la guitare MPC. On entend souvent dire que les Djs ne sont pas de vrais musiciens, mais ce type de performance confirme que certains Dj sortent du lot et des codes pour proposer quelques chose. En plus d’être excellent musicalement, leur set est basé sur l’aspect scénique, le fun et l’interactivité. En fin de concert, un excellent Mc vient interpréter quelques titres appuyés par les productions de nos deux jeunes hommes. Quand le concert se termine, on en redemande et le public est conquis. Le temps pour nous d’aller chiller devant les stands de bouffe et les bars pour enchainer la suite.

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00:45 C’est au tour de Worakls de faire vibrer la foule. Nous apprécions ce Dj minimal/deep et nous avons hâte de voir sa prestation. Le site est complet à ce moment et le set de ce jeune homme est très sombre, ce qui ne fait pas danser les gens. C’est en fait très lancinant. Ça tape très fort niveau son mais l’univers est tellement dark que le public s’en va peu à peu du chapiteau pour rejoindre la deuxième scène (axée dancefloor). C’est bien dommage car son set est très propre quoiqu’un peu répétitif. Mais l’avoir mis avant Digitalism était un mauvais choix stratégique. Ce genre de concert est vraiment bien en toute fin de soirée avant de partir, car la minimale pose plus qu’elle fait danser les gens. Ceci dit, la prestation est très bonne mais ne réussit à aucun moment à emporter la foule. Si on n’aime pas ce genre de musique à la base, il est difficile d’entrer dedans, à l’image d’un Gesaffelstein. Si tu n’apprécies pas un de ses sons, tu n’apprécieras rien de lui. C’est déçu et un peu ramolli que nous sortons du show de Worakls.

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2:30 Le chapiteau est noir de monde quand Digitalism entre en scène. Et dès le début du set, c’est gros son électro sur gros son électro. L’infrabasse raisonne à plein, et la foule en transe sautille et profite de ce dernier concert de la soirée à son maximum. Digitalism est très fort techniquement et ne lâche jamais ses machines. Il est concentré et possédé par sa musique, un vrai passionné. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, ce soir-là il nous propose un show survitaminé à l’image d’un Kavinski dans l’intensité du set. C’est mené de main de maitre de bout en bout. Au milieu du concert, le public pète littéralement un plomb et saute collectivement de l’avant-scène à la régie. Exceptionnellement impressionnant de contempler cette communion du public ! Digitalism nous a fait vivre un grand moment de festival et nous l’en remercions.

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Le temps pour nous de rentrer en navette pour de nouvelles aventures, mais ça c’est une autre histoire …

diaporama Photo par Eric V.

*Le flow Uk n’est pas un style en soi mais ce terme est généralement utilisé par les amateurs de Hip-Hop pour définir le flow anglais. Les Anglais rappent d’une façon propre à eux avec un flow à l’image de leurs influences Garage et Dub. Le Flow est très ciselé et incisif avec une rythmique et technique particulières.

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