[Report Samedi] Route du Rock 2019 – The Malouine Riviera

Compte rendu écrit à six mains mais en mode ruisselant
par Mr. B, Yann et Isa et photographié par Mr B.

Sur le papier du programme comme sur celui du bulletin météo, ce samedi 17 août était un peu la soirée de tous les dangers. Une programmation un net cran en dessous en terme de belles promesses par rapport aux deux autres journées (c’est dire si le niveau était haut cette année) et un risque de déluge annoncé bien tôt dans la soirée nous laissait craindre une conclusion en eau de boudin à cette très belle édition. Ce ne fut fort heureusement pas le cas.

Hand Habits

Meg Duffy aka Hand Habits commence juste les premiers accords d’All The While quand, essoufflé, on échoue devant la scène. Après la course inhérente aux trajets/mise en ligne du report de la veille, on se congratule d’arriver certes épuisés mais pile à l’heure, émoustillés qu’on est par l’écoute répétée des deux longs formats de la musicienne. La guitariste d’origine new yorkaise a en effet commencé par sortir un premier essai, enregistré quasi seule entre les Catskills et L.A., le délicat Wildly Idle (2016 chez Woodsist, le label de Jeremy Earl des Woods) avant de donner naissance au tout aussi éblouissant Placeholder cette année (sur l’historique Saddle Creek), mis en boîte à la campagne dans le studio du Wisconsin de Justin Vernon par le producteur Brad Cook. Le temps d’aller plonger notre ecocup à la fontaine houblonnée et nous voilà prêts pour la douceur d’un concert apéritif tout en délicatesse.

Accompagnée d’un bassiste tranquille et posé sous sa casquette et d’un batteur qui caresse ses toms avec ses balais, la Californienne d’adoption est à la jazzmaster (forever) et au chant. Et autant dire que sa folk a beau être délicate et plutôt minimaliste dans son instrumentation, il se passe des choses du côté du jeu de guitare de la musicienne. Rien de tape à l’œil, mais plein de petits détails qui donnent davantage d’épaisseur à ces morceaux qui prennent le temps de s’allonger en live. Meg Duffy passe d’accords doucement plaqués en arpèges aériens, de soli subtils en fingerpicking sensible, joue tout en nuances de ses pédales de boucles et d’effets, tourne le potard de volume de sa guitare pour en moduler le son, lui donne de lointains échos de slide guitar quelques mesures ou plus tard change discrètement la position de selecteur des micros au milieu de What lovers do, pour encore subtilement en faire varier les sonorités.

Entre les deux, la très chouette mélodie vocale de Can’t calm down s’ancre sur une basse plus marquée avant que l’électricité d’une légère disto ne morde davantage le propos. L’interprétation vocale de plus en plus expressive du merveilleux Placeholder finit de nous convaincre, notamment sur ce pont quasi a capella où la voix est juste accompagnée par la batterie. Le retour de la guitare avant la fin de la mesure y est du plus bel effet, tout comme plus loin la mélodie joliment bancale des refrains d’Are you serious ? qui suivra. Juste avant, Meg Duffy plaisante sur son retour à la Route du Rock après son concert en 2016 aux côtés de Kevin Murphy en plein jetlag suite à un avion manqué. Elle rigole de revenir au Fort St Père « totalement reposée, sans les effets du jetlag et cette fois-ci en pleine possession de ses moyens, complètement préparée ». Et si l’on en croit le tout aussi réussi Jessica ou le final The book on how to change Part II qui perdent forcément une partie de leur instrumentation en live mais absolument pas en subtilité dans leurs arrangements, Meg Duffy aura en effet défendu ses morceaux à combustion lente avec une élégance indéniable.

Deerhunter

Après cette délicate et subtile entrée en matière, on court pour rejoindre la scène du Fort. Autant être honnête, on est fan depuis longtemps de cette quête musicale entre ballade pop aux guitares claires et développement mélodique noisy-shoegaze brumeux que mène Deerhunter et on a du mal à être totalement objectif. Aussi dès les premières notes de l’irrésistible enchaînement Cover Me (Slowly) / Agoraphobia on fond à l’intérieur. La voix de Bradford Cox nous prend au cœur, tout comme ces guitares rêveuses et mélancoliques. On ne résiste pas à ce sens mélodique souvent à tomber du quintet. Au centre de la scène, aux côtés de Lockett Pundt (guitare), Josh McKay (basse), Javier Morales (claviers, saxophone) et Moses Archuleta (batteur qui a accompagné Shannon Wright sur sa tournée américaine avec Shellac), Bradford Cox et sa morphologie dangereusement aiguisée entament alors le récent Death in Midsummer en mode crooner avant de se saisir d’une jazzmaster et de débuter un superbe dialogue à la six-cordes avec le parfait jeu de guitare en contrepoint de la telecaster azur de Locket Pundtt.

Tout ça sonne lumineux et ensoleillé car comme à son habitude, le groupe planque la poussière de ses profonds et noirs désenchantements (pour preuve les thèmes apocalyptiques de son dernier album) sous un tapis musical merveilleusement tissé de pop songs intrigantes mais limpides. Le set monte progressivement en puissance électrique et les accents sixties de No One’s Sleeping (coucou les Kinks) trouvent un second souffle dans les roulements à la fois de langue de Bradford Cox et à la batterie de Moses Archuleta. Après une longue intro toute enfumée (au sens propre), la batterie et l’effet synthétique tout en écho qui accompagne les coups sur la caisse claire lancent Helicopter dont le long final se développe tout en brumes soniques. Pour aussitôt repartir sur le tissu mélodique merveilleusement tricoté par Javier Morales et Lockett Pundt à la guitare et aux claviers de Revival : l’alternance entre les sublimes arpèges entremêlés sur les deux six cordes et le clavier d’un côté et les refrains rock puissants de l’autre est un bonheur à suivre et les têtes dodelinent sous les capuches. Aux riffs magiques de Desire Lines, Lockett Pundt s’approche du micro pour chanter le tube à la mélancolie lumineuse qu’il a composé. Un peu plus tard, profitant d’un problème de batterie, Bradford Cox s’arrête pour s’enquérir de notre moral sous la pluie et s’en inquiète. Amusé, tout en reconnaissant être désolés pour nous, il avoue apprécier ce temps frais et pluvieux qui le change de la chaleur et de l’humidité des 95°F qui transforment Atlanta en swamp et se souvient avec plaisir de sa première venue au festival en 2009 (sous le soleil, on tient à le rappeler). De bonne humeur et particulièrement espiègle, ravi de l’enthousiasme du public, il enfile alors un ciré dans les cris et les applaudissements pour qu’on se sente moins seuls. La chaleur communicative de l’Américain gagne les cœurs sous les ponchos et la chaleur du saxophone parfois juste à peine dissonant de Coronado continue de faire grimper un peu la température. Le Fort est en partie aussi ravi que les Américains et le final He would have laughed, qui s’étire longuement d’une intro féérique toute en sonorités aériennes jusqu’à un déluge bruitiste savamment construit, est tout à l’image de la musique de Deerhunter. In sweetness comes suffering, chante Bradford Cox dans un nuage vaporeux d’arpèges en échos. Le quintet parvient en effet à garder la féérie du morceau sans l’opposer à la puissance qu’il y développe. A l’image de la singularité de cette musique : une dream pop alambiquée riche en labyrinthes et en même temps limpide qui sait autant râper l’âme que s’élever, aérienne. Au final un concert pleinement convaincant dont la setlist merveilleuse aura su maintenir une grande partie des festivaliers à l’écoute et combler les fans que nous sommes.

Pottery

On enchaine tout en contraste sur la petite scène avec les Montréalais délurés  Pottery. Après les somptueuses brumes mélodiques de Deerhunter, le passage aux compos plus échevelées des cinq gars est un peu abrupte mais aussi délicieusement vivifiant. La bande formée de Tom Gould, Paul Jacobs, Jacob Shepansky, Peter Baylis et Austin Boylan entame les hostilités par la déliceuse accélération du chaloupé Smooth Operator, comme sur leur excellent premier sept titres EP : N°1 (sorti cette année chez Partisan Records). Le quintet enquille sans aucun temps morts ses petites bombinettes post-punk ultra-mélodiques qui mettent rapidement le feu aux poudres d’un public qui n’attendait clairement que ça. Malgré le taux d’humidité (ou grâce au?) le public prend instantanément feu avec une mention spéciale pour la danse endiablée du renard et de la belette de bénévoles lâchant la bride.

Le concert souffre juste un peu de la comparaison avec le monstrueux set de Crack Cloud de la veille mais même un cran en dessous à tous les niveaux (de l’intensité collective comme au niveau compos) mais l’énergie est là et bien là et c’est diablement bon. On découvre de plus avec beaucoup de plaisir que les titres inédits lorgnent avec bonheur du côté du groove incendiaire du funk rock à la Sly & The Family Stone. On shake donc consciencieusement nos booty sous nos ponchos, tête en vrille et lèvres pincées dans une moue réjouie tout au long d’un set qui passe comme l’éclair. L’irrésistible et jouissif Lifetime Costume et son riff entêtant conclut en beauté un set ultra généreux dont la chaleur solaire fait un bien fou à tout le monde.

The Growlers

The Growlers en est déjà à son septième album, mais nous les découvrons pour la première fois en live ce soir. Leur garage psyché-surf tendance sixties nous avait gentiment flatté l’oreille à l’écoute de City Club (2016) et Casual Acquaintances (2018), et on attendait donc le meilleur de leur prestation live. Dès le début du concert, les quatre musiciens (deux guitares, basse, batterie) balancent avec une certaine nonchalance les sonorités ensoleillées de leurs mélodies empreintes d’une coolitude assumée. Ce qui marque tout de suite, c’est le grain de voix éraillé du plus bel effet de leur chanteur Brooks Nielsen. Mais aussi… eh bien au bout de quelques morceaux, on ne voit pas vraiment ce qui pourrait nous retenir plus longtemps.

Ce n’est pas mauvais, bien au contraire, les mélodies sont plutôt bonnes (Heaven in Hell, Night Ride, Naked Kids entre autres), le chant faussement trainant plutôt joli (les choeurs sont un poil plus dispensables) mais le tout est joué de façon très monochorde. Le moindre petit changement de rythme, le moindre petit riff nous réveille, mais le groupe prend rapidement soin de nous replonger dans notre douce torpeur. Le problème de The Growlers, c’est que le groupe tient avant tout son originalité dans la voix singulière de Brooks Nielsen, mais ça ne suffit pas à nous captiver pendant une heure, et on a la sensation d’avoir fait le tour du sujet après trois titres. Si le résultat n’est pas déplaisant dans le fauteuil de son salon, ça tient difficilement la longueur en fin de festival, à la nuit tombée, avec un taux d’humidité élevé et les lombaires en vrac… On peut imaginer que sous un soleil couchant à 19h, on aurait pu les écouter poliment, les applaudir poliment. A la moitié du set on les abandonne poliment pour remplir nos estomacs et écouter les cinq garçons d’un peu plus loin : on trouve même plutôt agréable de manger avec leur concert en arrière-plan sonore, mais on attendait quand même un peu plus d’eux.

Metronomy

Une petite pause d’une demi-heure avant l’entrée en scène de Metronomy : les rangs se massent sérieusement, preuve que le groupe joue parfaitement son rôle de tête d’affiche, attirant plus de festivaliers que l’on pensait malgré la météo maussade. Les cinq musiciens débarquent sur un grand plateau lumineux, et lancent l’instrumental Boy Racers : tour à tour, chaque membre du groupe se présente malicieusement, créant immédiatement une complicité naturelle avec le public. Joseph Mount (guitare, chant) claves en mains et Olugbenga Adelekan (basse) sont entourés des deux claviéristes Oscar Cash et Michael Lovett, et Anna Prior en arrière-plan (batterie) conclu cette présentation introductive rafraichissante. Les premières notes d’Heartbreaker résonnent, en version originale : on avoue avoir un faible pour le délicieux accent de la version française, mais on ne boude pas notre plaisir. Puis le quintet passe directement la cinquième avec deux tubes monstrueux de The English Riviera : The Bay, merveille absolue d’électro-pop subtile, avec son refrain diabolique tout en voix altières, puis Everything Goes My Way, petite ballade ensoleillée éclairée par la voix d’Anna Prior et les choeurs des 4 garçons. Un début de set impeccable pour permettre de plonger immédiatement dans la Riviera metronomiesque, et de se préparer à la découverte des nouveaux titres de Metronomy Forever, album à paraître mi-septembre.

Chœurs savoureux, duo de guitares aux riffs malins, basse ronde et sautillante, Whitsand Bay renoue avec la luxuriance des débuts, qui faisait défaut sur leur précédent album, Summer 08. Wedding Bells et Insecurity sont quant à eux beaucoup plus rock, quand Walking In The Dark distille de petites touches reggae en mid-tempo. Lately est aussi une vraie surprise, naviguant entre des couplets intensément rock et des refrains électro aériens, à grand renfort de nappes synthétiques : ça fonctionne plutôt bien et on est même surpris d’entendre une partie du Fort reprendre le refrain en choeur. Cette présentation de Metronomy Forever démontre une réelle variété des titres de ce nouvel album, variété déjà entraperçue à l’écoute des trois titres disponibles sur la toile. Il semblerait que le groupe ait réussi à synthétiser l’ensemble des genres explorés dans ses précédents albums pour n’en faire qu’un : la version live est plutôt convaincante et donne clairement envie de découvrir intégralement cette nouvelle galette. Le quintet clôt cette présentation avec l’instrumental foutraque The End of You Too (extrait de Nights Out) en guise de transition, et les musiciens s’en donne à cœur joie pendant que les festivaliers dansent frénétiquement aux quatre coins du Fort.

Metronomy déroule une dernière partie de concert imparable, à grands renforts de tubes dansants : le public reprend à tue-tête le Ya Ya Ya du refrain d’Old Skool, s’époumone sur le délicieusement seventies Love Letters, et arbore un large sourire sur la mélodie bubblegum du déjà classique Salted Caramel Ice Cream. Metronomy se révèle être en live une véritable machine à danser, mais avec toute la subtilité d’une électro-pop élégante et classieuse. Alors forcément, quand Oscar Cash envoie les premières notes de The Look au clavier, le Fort Saint-Père se transforme en chorale géante et tout le monde se dandine sur cette mélodie incontournable. Le groupe conclut le set sur l’instrumental You Could Easily Have Me, issu de leur tout premier album Pip Paine : une version plus rock, un poil accélérée, toutes guitares dehors, et qui boucle furieusement un set drôlement bien construit. Après un décevant Summer 08 (quasi absent de la setlist à l’exception notable d’Old Skool), leur nouvel album, Metronomy Forever, laisse entrevoir de nouveau de belles promesses. Véritables orfèvres ès mélodies électro-pop, les Metronomy nous ont également démontré qu’ils en avaient sous le pied scéniquement parlant.

David August

Après la pétulance pop de Metronomy (et l’inévitable chenille qui suivit), le virage électro de la fin de soirée se prenait au frein à main avec le set de David August. Fini le feu d’artifice joyeux et multicolore, on plonge direct dans les brumes en clair-obscur de la rencontre entre l’électro et l’esthétique Renaissance. Sur disque, la musique de l’allemand n’avait déclenché chez nous qu’un ennui poli, sur scène, ce fut pire. L’idée d’un changement radical d’ambiance musicale nous semblait pourtant plutôt séduisante, d’autant plus que le magicien Nils Frahm (si on reste dans le cadre électro-classical) nous avait littéralement envoûté l’an dernier. Pourtant rien n’y fait, nous restons totalement imperméable face à la prestation du monsieur. Avec ce qui nous tombe sur la tête à ce moment de la soirée, ce n’est pas peu dire. En renard avisé des dancefloor, il alterne bien ambiances éthérées et beats fédérateurs mais l’équilibre est bien laborieux. Nous avons même franchement de la peine de voir autant de festivaliers attendant avec une lueur désespérée dans les prunelles que des kicks salvateurs viennent les sortir de leur torpeur résignée. La grandiloquence pénible de la voix et les atroces nappes synthétiques nous évoquant des frissons dans l’échine les sombres heures de l’eurodance bigote de l’infâme Enigma, que nous avions pourtant tout fait pour réprimer au fond de notre mémoire musicale, achèvent de nous sortir définitivement du set interminable du gars. Nous ne devrons d’ailleurs notre salut et donc de ne pas plier illico nos gaules, que grâce à l’art consommé de la conversation de notre fidèle camarade de festival Mat. Merci bien à lui.

Oktober Lieber

Ce soir, ça se confirme : Oktober Lieber est définitivement de saison. Placé sous le signe de Chris & Cosey (émanation de Throbbing Gristle), mais en allemand dans le texte, le duo et sa dark pop protéiforme sont totalement raccord avec la nuit obscurcie de trombes d’eau qui nous tombent sur le coin du poncho. Sans attendre, émergeant de lumières tout aussi crépusculaires, Marion Camy-Palou (Deeat Palace) et Charlotte Boissellier (Ambeyance) déclarent les hostilités à coups de machines tordues et autre synthé analogique retors. Les corps se calent sur la rythmique martiale, la pluie ruisselle. Hypnotisés par cette voix sépulcrale concassée d’effets les pieds assassinent la boue suivant la même cadence.

Progressions linéaires hypnotiques, rythmiques indus métalliques et chants incantatoires aux effets démoniaques, la musique d’Oktober Lieber masse l’oreille du festivalier en déroulant ses beats martiaux en mode Panzer. Mais pas que, puisque les musiciennes savent jouer sur la structure de leurs morceaux, tel ce très réussi The Attacker qui inocule des refrains de dark pop à leurs noirs développements. Làs, si on a bien trop écouté Dopplereffekt, la minimal wave voire les musiques de John Carpenter et autres Giallo dérangés pour rester insensible à la mélancolie brutale qui émane des morceaux droits dans leurs bottes du duo, on doit se rendre à l’évidence : à cette heure et sous ces draches, plus rien n’est étanche et on prend complètement l’eau. On fuit donc avant la fin du set, ruisselants autant à l’extérieur qu’à l’intérieur de nos ponchos, immensément désolés de ne pouvoir plonger plus profondément dans ces sombres méandres.

Silent Servant

Tout comme de manquer Silent Servant qui joue juste après et dont la techno rigide, indus et violente aurait parfaitement passé le cut après Oktober Lieber. Juan Mendez délivre en effet une électro plus glaciale qu’une chambre froide, techno au fil acéré, décharnée à l’os. Entre influences post punk dont il n’a gardé que les désespérantes noirceurs, fantasme lointain d’une Neue Deutsche Welle passée au gant de crin et indus européenne osseuse et émaciée, le Californien et sa techno intranquille et déviante auraient été idéaux pour finir de nous enfoncer dans une nuit sans lune au-dessus du Fort.

Route du Rock 2019 : Samedi 17 août

Bilan de l’édition 2019

Une fois n’est pas coutume, nous avons joué les cancres et honteusement séché la conférence bilan de l’édition pour ne pas avoir à trop se battre pour voir en bonne position Metronomy. Nous repompons tout de même sans vergogne le Télégramme pour vous dire qu’avec 21 500 entrées payantes (25 000 festivaliers avec les accréditations, invités, bénévoles et salariés) le festival n’atteint pas son objectif visé de 22 000 mais évite le bouillon redouté. Le jeudi « presque complet » avec 10 500 festivaliers, a finalement été suivi de 7 000 personnes le vendredi, et 7 500 le samedi. C’est bien mieux que ce que nous redoutions. En effet, quand on annonçait aux copains ou à la famille Tame Impala, Hot Chip et Metronomy, ça ne faisait pas tout à fait le même effet que Daho, PJ Harvey ou Nick Cave. Ceci combiné à une météo annoncée catastrophique dès le vendredi, nous faisait initialement craindre le pire. Le déluge aura finalement attendu le dernier moment et les aménagements auront porté leurs fruits à l’exception du devant de la petite scène qui devenait plus périlleux en fin de parcours.

Au rayon des aménagements de l’année, François Floret  et Alban Coutoux ont évoqué le réhaussement de la grande scène (effectivement très appréciable pour les spectateurs) et une montée en gamme sur le système son fort agréable sur cette même scène. Malgré des temps d’attente encore importants, l’effort avait aussi porté sur le nombre de food trucks et les organisateurs annoncent un focus supplémentaires sur les sanitaires à l’avenir.

Le futur, c’est surtout la 30ème édition qui aura lieu l’an prochain. « On y pense sans y penser, élague Alban Coutoux. Pour les 25 ans, on avait sorti un livre. Là, on n’a rien de prévu. On ne va pas faire pour faire ». En attendant, le festival va étendre  la formule hiver (du 27 février au 7 mars 2020) à Nantes avec deux soirées au Lieu Unique et nous aurons l’immense bonheur de retrouver Tindersticks au Théâtre National de Bretagne, le 27 février (On a déjà nos places !).

Le plus important reste que ce fut pour nous une édition tout simplement royale. Grâce à un public à la ferveur et à la joie insubmersible, dégainant impassible ponchos et cirés sans rien perdre de sa chaleur et de sa bonne humeur, le festival a réservé un accueil parfait à une programmation de pure folie. Sur l’ensemble de trois jours d’un niveau de qualité général halluciant, nous retiendrons pour notre part les prestations phénoménales des pourtant si jeunes  Crack Cloud et Black Midi, la  classe et la générosité d’Altin Gün, l’énergie follement communicative d‘Idles et de Pottery, l’élégance intemporelle de Stereolab et de Deerhunter mais aussi la délicatesse touchante de FowWarren et Hand Habits. Les têtes d’affiche Tame Impala, Hot Chip et Metronomy ont également assuré leurs rôles avec ce qu’il faut d’élan et de générosité à défaut de plus de spontanéité. Seul petit bémol, la programmation électro de cette année, à l’exception notable du délicieux rouleau compresseur Paula Temple nous a moyemment emballé. Il faut aussi dire que nous avons lamentablement manqué Lena Willikens et Silent Servant pour lesquels nous étions pourtant coeur de cible. Pour le reste, le niveau général fut donc tout simplement remarquable et les concerts qui nous ont franchement rebuté se comptent sur les doigts d’une main (Jeu cadeau : Retrouve et compte les mauvaix concerts dans nos reports !). Bravo donc aux organisateurs et aux impeccables bénévoles pour cette édition qui restera gravée dans les annales parmi les meilleurs. On parie que la trentième édition sera encore plus belle ?

On salue enfin également bien bas les Magnetic Friends qui ont, de nouveau parfaitement ambiancé les interludes. Rien que pour l’enchainement du Terrible de Lewsberg et d’Uncontrolable Urge de DEVO, ils mériteraient déjà des bisous.


La Route du Rock Collection Eté 2019 a eu lieu du mercredi 14 août au samedi 17 août.

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1 commentaire sur “[Report Samedi] Route du Rock 2019 – The Malouine Riviera

  1. le Mat en question

    Sans compter le nombre de concert vous ayant rebuter, le « La grandiloquence pénible de la voix et les atroces nappes synthétiques nous évoquant des frissons dans l’échine les sombres heures de l’eurodance bigote de l’infâme Enigma, que nous avions pourtant tout fait pour réprimer au fond de notre mémoire musicale, achèvent de nous sortir définitivement du set interminable du gars » vaut son pesant de cacahouètes xD

    Merci pour ces toujours très précis et justes compte rendus justement rendus dans des temps records!

    Et c’est toujours un plaisir de vous croisez sur ce superbe festival.

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