[Report Jeudi] Route du Rock 2019 – Brexit ta mère !

Compte rendu écrit à six mains par Mr. B, Yann et Isa et photographié par Mr B.

Cette première soirée au Fort Saint Père s’annonçait, sur le papier, hautement prometteuse : si tout n’a pas été musicalement à la hauteur de nos espérances un peu folles, cette soirée inaugurale de la Route du Rock s’est révélée être un excellent démarrage, lançant le festival sur des bases (très) élevées.

Cela fait plusieurs jours qu’on trépigne d’impatience à l’idée de retrouver le festival malouin, ses deux scènes qui se font face, et les décibels qui remplissent le Fort. Il faut dire que la programmation de cette 29ème édition est, à nos yeux (et nos oreilles), diablement excitante et on attend de prendre quelques fessées en live, après avoir fait longuement tourner les galettes des groupes programmés. Notre arrivée aux abords du festival confirme le fait que la soirée ne devrait pas être loin d’afficher complet, si l’on s’en tient aux nombreux festivaliers déjà présents très tôt sur le site. On retrouve avec plaisir l’agencement qui fonctionne depuis quelques années déjà (restauration à l’entrée, les deux scènes face à face), et plusieurs aménagements qui marquent les efforts effectués pour améliorer l’accueil des festivaliers (comme par exemple des toilettes en plus grand nombre, et dignes de ce nom). On est cependant légèrement inquiet en devisant les deux petites mares devant la Scène des Remparts (les jours suivants nous diront si notre inquiétude était fondée…). Quelques nuages de poussières dansent devant la scène du Fort, et l’on savoure notre bière sous un soleil généreux, réjouissant petit moment de retrouvailles au calme avant la déferlante sonore.

Pond

Les copains de Tame Impala, Pond, (Kevin Parker a produit plusieurs de leurs albums, certains de leurs membres ont joué sur Lonerism et Innerspeaker, ou ont été roadies et autres échanges de personnel puisqu’affinités) viennent également de Perth en Australie. Mais les liens entre les deux groupes s’entendent également dans leur évolution musicale, puisque Pond, comme Tame Impala a commencé avec un rock psychédélique, fuzzé à souhait avec Psychedelic Mango (2009), pour progressivement, au fil de ses huit longs formats, devenir de plus en plus synthétique. Et ça va carrément s’entendre puisque dès le début du concert, c’est l’intro mélodique au synthé de 30 000 Megatons qui accueille les premiers (et déjà nombreux !) festivaliers et que sur les trois premiers morceaux joués ce jeudi soir, les basses sont uniquement assurées par les synthétiseurs. L’alternance de basses synthétiques bien grasses de Sweep me off my feet et de claviers aux sonorités très eighties et la rythmique rotation de pales d’hélicoptère qui suit ont les faveurs de la foule. Notamment lorsqu’ils ralentissent le tempo sur Burnt out of Star, qui commence très sucrée, avant de partir sur un déluge de basses et de cloches qui font onduler le Fort.

Il faut dire que la générosité de son chanteur-guitariste-flûtiste Nick Allbrook n’y est pas étrangère tant il donne de sa personne tout en déhanchements et en soli de guitares (et de flûte traversière ! -mais là plutôt expéditifs) pour défendre cette synth pop aussi glitter que Gary. Ravis et stupéfaits de jouer en France et de vivre leur teenage pop dream de chanter devant un public frenchy souriant qui applaudit, les Pond chantent même du Bashung en français sur un tapis rythmique basse-batterie en l’honneur de Joséphine. Si on adhère plutôt à leurs lyrics concernés (crise écologique, migratoire ou responsabilité vis à vis des populations indigènes), tout comme à leur générosité sans faille, on peine à être complètement emballé par les méandres synthétiques versant parfois dans la facilité du groupe australien, tout comme à un sens de la mélodie un tantinet pompier (Daisy). Pond, parfois, c’est un peu l’hymne braillard, mais sans l’hymne. Qu’importe, ça fonctionne puisque le Fort apprécie et on ne peut que saluer leur belle générosité.

Fontains D.C.

On est particulièrement surpris de voir l’impressionnant nombre de festivaliers présents dès 19h15 devant la scène du Fort. Nous nous rendons rapidement compte que nous ne sommes pas les seuls à attendre la prestation du quintet irlandais Fontains D.C. Il faut dire que leur tout premier album, Dogrel, est un concentré de post punk malin et joliment troussé, certes un poil trop produit à notre goût, mais qui renferme suffisamment de morceaux immédiats pour faire se retourner le public du Fort Saint-Père. Les quatre musiciens lancent les premières notes de Chequeless Reckless, entourant un Grian Chatten faisant les cent pas, comme un lion en cage prêt à déclamer son chant si singulier. Le Sha Sha Sha qui suit confirme le talent du bonhomme pour habiter les mélodies avec son timbre de voix faussement nonchalant, habile mélange de chant et de déclamation.

Malheureusement, il semble bien seul à incarner les titres (à l’exception notable de Tom Coll à la batterie). On ne sait pas vraiment si Carlos O’Connell, Conor Curley (guitares) et Conor Deegan III (basse) s’ennuient fermement ou s’ils sont excessivement concentrés, mais le trio de cordes manque cruellement de présence et d’intensité. Forcément, quand on attend la folie furieuse des gus d’Idles, la comparaison est sans appel : on n’attend pas forcément de les voir gesticuler dans tous les sens, mais on trouve dommage d’avoir un premier répertoire si enthousiasmant et de ne pas réussir à le faire décoller scéniquement. Le set s’emballe enfin sur la doublette Too Real/Big, mais le groupe joue trop souvent sur courant alternatif pour maintenir la tension nécessaire : on a la sensation de réécouter l’album, sans le supplément d’âme vicieux que le genre musical réclame en live. Les enchainements des morceaux sont un peu laborieux, et le tubesque Hurricane Later conclut un set (très) court d’une demi-heure, qui, à défaut d’avoir mis le feu au Fort, aura servi de tremplin à la furie Idles. On avait probablement une attente démesurée tant l’album nous avait réjoui, mais notre (légère) déception ne doit pas faire oublier le gros potentiel du quintet irlandais. Avec un peu plus d’expérience scénique, on espère les retrouver plus saignants dans quelques années.

Idles

Une banderole géante en fond de scène, un public incroyablement nombreux pour un début de soirée, des rangs serrés : la tension monte de plusieurs crans, et l’arrivée furibarde des cinq compères d’Idles ne fait qu’attiser le feu dans les rangs des festivaliers. Le guitariste Mark Bowen, en caleçon, se jette dans les premiers rangs avec sa guitare, dès l’introductif Heel/Heal, rapidement rejoint par son complice de six cordes Lee Kiernan sur les morceaux suivants. Ca démarre pied au plancher et le contraste scénique saisissant avec Fontaines DC confirme immédiatement que le quintet de Bristol joue dans une autre division. Dans la catégorie pyromane, le frontman Joe Talbot n’est bien entendu pas en reste, arpentant la scène en semblant littéralement possédé, avec son chant rageur et incarné. La section rythmique est monstrueuse, sous les coups de boutoir du batteur Jon Beavis et du bassiste Adam Devonshire, qui vocifère des choeurs en fusion à l’occasion. Le groupe puise avec jubilation dans ses deux albums, Brutalism (2017) et Joy as an act of Resistance (2018), pour mettre le feu dans une fosse chauffée à blanc, et qui atteint rapidement le point de fusion (chose plutôt rare à cette heure apéritive). Les vagues du pogo lèchent rapidement notre position pourtant excentrée, signe qu’Idles aura largement réussi à diffuser sa contagieuse fureur punk dans les travées du Fort.

Le public reprend avec jubilation et à plein poumons les choeurs des désormais classiques Mother et Danny Denelko, tout en soulevant d’épais nuages de poussière dans la fosse . Les explosions de riffs dissonants des deux guitaristes, la rythmique incandescente et le chant tendu de Joe Talbot n’empêchent pas les gus de se livrer à quelques parenthèses décalées (Mark et Joe réussissent à glisser, entre autres, le refrain de Without You de Mariah Carey en plein milieu de Love Song). Petit bémol : les facéties des deux guitaristes fonctionnaient à plein sur la plus petite scène des Remparts il y a deux ans, la proximité du public aidant. Sur une plus grande scène, on sent par moment que les musiciens meublent un peu en attendant que Mark ou Lee (et parfois les deux) reviennent sur scène. Mais quand ils se souviennent qu’ils ont de redoutables morceaux à jouer, ils le font avec le talent qu’on avait entraperçu lors de leur premier passage, et les titres de Joy as an act of Resistance n’ont pas à rougir de la comparaison avec Brutalism (ce Never Fight a Man With a Perm, pfffui…). En toute fin de concert, les anglais d’Idles sont rejoints par les irlandais de Fontaines DC (avec lesquels ils ont partagé quelques dates), pour un Rottweiler démentiel, dans un déluge punk noise savoureusement bordélique et bruitiste, parfait point final d’un concert brûlant au possible.

Stereolab

Avec bientôt une trentaine d’édition à son compteur, La Route Du Rock peut difficilement éviter une part de nostalgie dans sa programmation. Reconnaissons au festival de ne pas en avoir abusé et d’avoir le plus souvent choisi des groupes dont la flamme gardait une incandescence certaine au-delà des impératifs financiers. Stereolab va venir confirmer haut la main ce constat.

Après la tornade Idles, nous avions donc droit au retour après quand même une décennie de pause d’un des combo les plus attachants (et inspirants) des 90’s. En quelques secondes, les décennies passées s’envolent. On retrouve avec un bonheur intact et instantané le charme si particulier du groupe. La guitare frondeuse et aérienne de Tim Gane et la voix céleste de Lætitia Sadier nous touchent d’emblée en plein cœur. Il faut aussi dire qu’ils sont particulièrement bien accompagnés. La section rythmique composée du redoutable Andy Ramsay (The Chills) à la batterie et du tout aussi spectaculaire Xavier Muñoz Guimera à la basse nous offre une belle bouffée d’énergie et Joseph Watson apporte une petite touche de classe supplémentaire aux claviers comme aux chœurs.

A l’image de leur foisonnante discographie, le set brasse large mais avec un bonheur égal. Krautrock, pop, funky, noisy se mêlent joyeusement dans un feu d’artifice joyeux et poétique. Ce soir là comme toujours, Stereolab nous offre ce petit supplément d’âme, ce soupçon de malice et de mélancolie qui rend leur musique si précieuse. Le setlist du soir se révélera particulièrement savoureuse. On se laisse emporter par la basse envoûtante de Percolator. On chavire sous le charme des chœurs somptueux de Miss Modular ou des jeux rythmiques vocaux de Metronomic Undeground. On hurle à pleins poumons « La résistance » sur le vivifiant French Disko et on les quitte à grands regrets sur une superbe version joyeusement bruitiste de l’indémodable hymne lunaire Lo Boob Oscillator. On ressort de là le cœur léger et des étoiles dans les yeux. Heureux d’avoir vécu et partagé ce moment de suspension, singulier et joyeux

Tame Impala

La foule des festivaliers est en grande partie venue pour voir Tame Impala et devant la scène les rangs se serrent en frémissant pour l’arrivée de Kevin Parker et ses comparses. La bande entame les hostilités tambour battant avec le tube planétaire Let it Happen qui fait immédiatement crier le Fort de bonheur. Les bras se lèvent, les cris fusent et ça danse illico des sourires plein la bouche. La section rythmique Cam Avery (? basse) et Julien Barbagallo (batterie) tout en béton et en élasticité fait onduler les corps de plaisir, les riffs synthétiques obsédants et la voix de Kevin Parker font le reste jusqu’au pont étiré à l’envie, sur lequel Kevin Parker s’adresse au Fort en français. Explose alors une pluie de confettis au-dessus des festivaliers, rendus miroitants dans les lumières chaudes et changeantes et qui finissent d’emporter la foule. On est d’ores et déjà impressionné par le joli équilibre entre voix rêveuse et synthés aériens d’un côté et puissante chaleur rythmique de l’autre. Le nouveau single, annonciateur du futur album fébrilement attendu par nombre d’aficionados à travers le monde, Patience et sa rythmique disco du plus bel effet enchaînent. Accords plaqués aux synthés, roulements irrésistibles sur les toms, bongos chaleureux et syncopes rythmiques chaloupent immédiatement les corps. Les Tame Impala sont définitivement carrés et déroulent avec une sacrée maîtrise, qu’il s’agisse d’un Led Zeppelin toutes basses en avant, striées de guitares tranchantes, du refrain poppy de The Moment sur lequel Kevin Parker tombe la veste ou plus tard du dantesque Elephant. Totalement épique, avec son riff rock qui essore les festivaliers en 1400 tours/minute, son batteur qui occit ses fûts avec une remarquable opiniâtreté, le morceau cascade dans un déluge de lasers qui déchirent la nuit, tandis que les yeux de Kevin Parker se transforment en lampes torches sur les écrans. Un œil tournoyant accompagne alors un break improbable et le morceau repart de plus belle à la satisfaction extatique d’un Fort comblé et ravi. It was so fun se réjouit d’ailleurs Kevin Parker à la fin du morceau.

 

On continue avec Lonerism puisque le très sucré Feels like we only go backwards suit. Chœurs en mode Beatles, section rythmique à tomber d’efficacité, lumières chaudes et nouvelles pluies répétées de confettis : le morceau conquiert le Fort et les festivaliers chantent à qui mieux mieux. Le plus mainstream Borderline qui ne nous avait d’abord pas vraiment séduit avec ses arrangements Ushuaïa sous la douche lors de sa sortie (annonçant elle aussi celle du nouvel album), se révèle finalement plus catchy qu’il ne nous avait paru et sera très certainement un nouveau tube. On frôle cependant le diabète sur l’enchaînement Love /ParanoiaYes I’m changing mais pour peu qu’on déteste l’aspartame, les virages mélodiques de ce dernier peuvent avoir du charme. Tout comme le très réussi Why won’t they talk to me dont le petit côté Beach Boys (guitares surf et chœurs à l’envi) font mouche. Les lumières rouges et bleues clignotantes d’Eventually poursuivent dans le slow avant que le plus relevé et syncopé Apocalypse Dreams tout en crépitements lumineux déchaîne le Fort. En rappel, les Australiens finissent avec New Person, Same old mistakes et le tube The Less Ii know the better pour le plus grand plaisir d’un public ravi.

Pour notre part, bien qu’on reconnaisse sans peine que les titres des Australiens gagnent joliment en chaleur en live, et que l’aspect visuel du show est particulièrement réussi, on regrette un chouia que les morceaux ne soient pas davantage revisités et arrangés un poil différemment. Mais force est de reconnaître que Tame Impala a un son, qui lui est véritablement propre, que la bande assure et maîtrise son sujet. Si on aime la musique de Kevin Parker, ce concert a donc des chances d’avoir été irrésistible. Si on est gêné par le sucre, qu’on n’apprécie pas les compos des Australiens ou leur virage synthétique depuis Currents, ou encore qu’on est irrité par le timbre de la voix de Kevin Parker, le moment aura été plus délicat. La team alter1fo se situe entre les deux : Tame Impala a fait le job. Et bien. On n’est pas renversé. Mais le Fort est ravi. Et c’est bien ça qui compte.

Black Midi

La faute à notre gros faible pour les musiques indociles plutôt math noise et malgré une hype un peu trop insistante et organisée à notre goût, nous attendions avec une impatience assez fébrile la prestation des minots Londoniens de Black Midi. Il faut aussi dire que Schlagenheim, leur premier album sorti en juin dernier chez Rough Trade avait placé la barre très haute avec son abrasivité, son foisonnement, son sens aigu du contre-braquage et ses milles idées par morceau.

Nous attendions donc de retrouver tout ça sur scène à la puissance mille et c’est exactement ce que nous allons avoir. On retrouve bien la fureur cataclysmique de 953, la chaloupe inquiétante de Speedway ou la dinguerie explosive de bmbmbm mais la bande va s’ingénier à dynamiter avec méthode et jubilation ses propres morceaux. Tous les potards vont être poussés à fond. L’impressionnante base rythmique formée par la basse retorse de Cameron Picton et la batterie puissamment jazzy de l’impérial Morgan Simpson se fait encore plus sauvage et indomptable. Le jeu d’alternance et d’enchevêtrement entre chant feutré, spoken-word aliéné, et hurlements, mené par les guitaristes Matt Kwasniewski-Kelvin et Geordie Greep (aidés par Picton) s’accélère jusqu’au vertige. Les guitares passent avec encore plus de vivacité et de fébrilité des arpèges anxiogènes aux stridences soniques en passant par les riffs les plus massifs. Le boxon est d’ailleurs encore accentué par des soucis de guitare à répétition dont les gars se sortiront avec une petite impro rythmique savoureusement dissonante.

Le set est donc un chaos imprévisible et perpétuel où s’enchaînent sans prévenir les styles sur un rythme encore plus soutenu que sur le disque. Autant dire que les amateurs de rock plus balisé vont vite lâcher l’affaire et que même des aficionados de l’album en ressortiront frustrés d’un sentiment de « bouillie sonore » mais pour notre part, nous avons pris un pied énorme. Ces quatre Anglais à la vingtaine toute fraîche, nous ont plongé avec une morgue et une assurance épatante dans un océan sonique tumultueux dans lequel nous avons adoré nous noyer. Autant dire qu’on guettera avec gourmandise une prochaine occasion de les revoir et que nous suivrons de près la suite de leurs aventures musicales.

Jon Hopkins

Juste après ce déferlement, on bascule sous les lumières vives qui accompagnent le live de Jon Hopkins. On l’a dit, on se sent plutôt à contre-courant puisqu’on a découvert Jon Hopkins en duo avec King Creosote sur le très émouvant Diamond Mine en 2011, folk s’il en est, et non pas sur un de ses disques solo d’électronica, Immunity paru en 2013, qui avait mis tout le monde d’accord ou le récent Singularity (2018) dont seules les plages vocales éthérées nous déçoivent quelque peu. Mais ce soir, c’est le versant totalement électro du Londonien signé chez Domino qui va remuer le Fort, les pieds dans la poussière, la tête dans les étoiles.

 

Les breaks rythmiques de Neon Pattern Drum propulsent les danseurs dans l’univers de Jon Hopkins : textures d’une perfection à couper le souffle, ambient ouatée, nappes progressives et techno profondément mentale, Jon Hopkins aime autant à jouer sur le grain lisse des sonorités que sur la profondeur des basses et la progression de ses développements. Visuellement, c’est souvent réussi, qu’il s’agisse des deux danseuses munies de « sabres lasers » lumineux tournoyants, des lignes de lasers verts striant les écrans, de l’animation à l’insecte à tête humaine accompagnant un Emerald Rush ici boosté en basses et en force de percussions (ah cette partie breakée qui n’aurait pas déparé sur Berlinette). Ou plus tard le superbe soleil accompagnant un magnifique road trip en skate sur un Open Eye Signal particulièrement prenant dont les basses nous agripperont progressivement mais irrésistiblement les tripes. Alors certes il faut aimer l’électro un peu mentale et une certaine house progressive (l’équipe ici est partagée) mais Jon Hopkins fait bien les choses, il booste le propos pour emmener avec lui les danseurs et le Fort reconnaissant lève les bras sous les étoiles.

Lena Willikens

On risquait tout autant d’apprécier la prestation de l’Allemande Lena Willikens signée chez les toujours décalés et créatifs Cómeme (mené depuis 2009 par Matias Aguayo) que d’aucuns avaient déjà pu apprécier sur l’édition 2016 de Maintenant et dont on attendait les sélections toujours un brin décalées, justement, si ce n’est imprévisibles avec impatience. Basée d’abord à Cologne, désormais à Amsterdam, la jeune femme s’est fait connaître notamment par ses soirées au Salon des Amateurs de Düsseldorf, et offre des sets qui jouent avec les limites, donnant une vision élargie du dancefloor, alliant sons bruts et mélancoliques, proto techno pleine de grains et minimalisme, textures abstraites et viscérales, définissant un univers personnel particulièrement fascinant. Làs, les organismes sont déjà fatigués. Et on remet ça demain. On abandonne donc le Fort avec le regret de n’avoir pu faire honneur à la productrice allemande.

Route du Rock 2019 : Jeudi 15 août

 


La Route du Rock Collection Eté 2019 a lieu du mercredi 14 août au samedi 17 août.

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