Rencontre avec bOnOvO

bonovo2Concert éléctro-traditionel galicien, hier soir sous le chapiteau du Parlement au Grand Soufflet. Le trio, composé de Oscar (vielle éléctrifiée), Roberto (accordéon) et Pulpino (batterie) a pu surprendre, avec ses compositions et morceaux traditionnels, parfois médiévaux, interprétés avec batterie éléctronique, samples et autres pédales d’effets. L’occasion d’en discuter avec les artistes, intarissables sur la Galice, la musique bretonne ou leur modernité:

Alter1fo: Quels sont vos différents parcours musicaux avant BoNoVo:
Roberto: J’ai commencé à jouer de l’accordéon très jeune, à 8 ans, et à la base j’ai une formation traditionelle, même si j’ai étudié un peu au conservatoire, je reste un accordéoniste traditionel. Et bon, je suis enchanté d’être en Bretagne, c’est merveilleux, le public est génial, on vient de terminer un super concert, Bonjour à toute la Bretagne.
Oscar: Moi je crois que c’est à 6 ans qu’on m’a acheté un accordéon, puis une flûte, tout ça. Je crois que j’ai joué beaucoup d’instruments, mal, avant de me retrouver avec une vielle, et j’ai décidé de jouer de cet instrument un peu mieux, à l’âge de trente ans, y a dix ans.
Pulpino : Moi je donnais déja des coups dans le ventre de ma mère avant de naître, c’est pour ça que je suis percussioniste. J’ai joué avec plusieurs groupes, en faisant un peu de tout. Un jour j’ai trouvé une scie, et j’ai commencé à faire du théâtre avec, la scie musicale. Puis mon instrument est devenu la batterie, mais comme pour Oscar qui a joué de plusieurs instruments, j’en ai joué plusieurs: du diatonique, de la basse, je chante un peu. On a des facilités tous les trois pour jouer de plusieurs instruments, c’est un peu ce qui nous a réuni.

Alter1fo: Connaissez-vous d’autres groupes qui jouent avec les mêmes instruments?
Roberto: On est le seul groupe qui joue avec ces trois instruments, qui sont joués habituellement par des musiciens galiciens, mais nous on a voulu leur donner un petit truc en plus, on utilise toute la technologie que l’on a à notre disposition, on essaye, on expérimente, on utilise cette technologie, peut-être pour enlever les petites imperfections que peuvent avoir nos instruments qui sont difficiles à associer, et on s’appuie sur cette technologie pour donner à l’ensemble ce punch que tu as peut-être observé.
Oscar: Ca reste de la musique traditionelle, avec beaucoup de composition, même si…Il y a des gens qui nous disent « vous faîtes de la musique éléctronique »…Non, non! On fait de la musique traditionelle, mais on utilise des instruments qui sont utilisés en musique éléctronique.

L’interprétation du « Cantique de Marie » que vous faîtes vous a-t’-elle valu quelques critiques en Galice ou en Espagne?
Oscar: Non, personne ne sait comment ils la jouaient au moyen-âge, et d’ailleurs, vraiment, il ya beaucoup de groupes de musique médiévale qui sont… une farce. Des groupes qui gagnent beaucoup d’argent, en costume médiéval et tout, mais qui au final, ne connaissent rien de la musique médiévale. Nous, comme on ne connaît rien à la musique médiévale non plus, on le fait comme ça, mais on l’explique clairement.
Roberto: Et en fait, en Galice, comme dans chaque région où l’on développe et joue de la musique traditionnelle, il y a un secteur puriste qui revendique ce purisme. Mais en Galice, peut-être que l’on est en train de passer cette phase, ça bouge, on tolère d’autres musiques, d’autres fusions, je suppose un peu comme ici.

En Bretagne, justement, avez-vous écouté des choses qui vous plaisent ou vous ressemblent?
Oscar: Depuis Alan Stivell, depuis de nombreuses années on écoute de la musique bretonne. Il y a des centaines de bons groupes ici…
Roberto: …Comme Etienne, le directeur de ce festival.
Oscar: Moi je suis fan des frères Mollard, et l’une de mes formations préférrées à été celle de leur travail avec Alain Genty, il y a dix ans. Mais aujourd’hui aussi il y a de très bons musiciens. C’est incroyable, en Bretagne, ce qui se fait avec la musique traditionnelle, la quantité, la variété, avec des groupes de jazz, de musique pure, les fest-noz…
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Est-ce pour vous l’Irlande qui reste la référence en musique celtique?
Oscar: Oui…ça me plaît, mais ça reste la référence de « la musique celtique » au niveau « mondial », aux Philippines, par exemple. Mais on est en Europe, et du point de vue européen, il y a déja énormément de cultures. En Galice même, y a déja plein de possibilités, alors imagine pour toute l’Europe…Je crois que c’est une étiquette pour vendre de la musique, mais pas pour la classer…
Roberto: En Galice, y a autant de variété, de répertoire traditionnel qu’en Irlande…
Oscar: Disons qu’il n’y a pas eu en Galice « l’appui institutionnel » qu’il y a pu avoir ici ou en Irlande, mais ça c’est un autre chapître…
Roberto: Il y a encore tant à écouter en Galice, tant de tendances, de rythmes…
Oscar: …Un peu plus variés qu’en Irlande! C’est ça le secret aussi pour vendre un produit, quand tu reconnais directement une musique…

Pensez-vous faire partie d’un mouvement de renouveau de la musique en Galice?
Pulpino: Oui, il ya un mouvement depuis une vingtaine d’années maintenant, il y a eu Taranis, même s’il n’avaient pas d’instruments éléctroniques, il y a beaucoup de groupes avec une formation guitare/basse/batterie… Nous c’est un peu différent, moi j’utilise une batterie éléctronique, on envoie des samples, on fait comme une fusion du traditionnel avec le moderne…
Roberto: On a pas d’antécédents, on expérimente, on essaie, on a pas de précédents, c’est pour ça que c’est difficile de les présenter sur scène et que les gens le comprennent tout de suite.

C’était quoi ce « reggae » à la fin?
Pulpino: In the Ocean, ah oui, c’est pour se relaxer, pour danser, à la fin. C’est un thème qui a émérgé de mes années à Barcelone, en faisant du théâtre. Je l’ai enregistré plusieurs fois, j’y ai rajouté des instruments. Puis j’ai gagné un concours en Galice, on a fait une vidéo de ce thème, qui est devenu célèbre chez nous. Alors je l’ai enregistré sur le disque avec BoNoVo, c’est le seul morceau chanté, à part celui d’Oscar, c’est un morceau bien différent des autres…

1 commentaire sur “Rencontre avec bOnOvO

  1. Oscar

    Merçi Lionel

    Salutations Galiciennes

    bOnOvO

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