Projection sonore et capsules de rétention au 4Bis

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Lors de la dernière campagne présidentielle, le candidat François « Moi, Président de la République » Hollande s’était engagé à faire évoluer le système de rétention administrative française. Selon ce dernier, la rétention devait devenir une «exception et non un instrument banal de procédure» et voulait en finir avec le placement d’«enfants et donc des familles avec enfants» en CRA[1].

Aujourd’hui, malgré une circulaire du 6 juillet 2012 visant à généraliser l’assignation à résidence plutôt que le placement en rétention pour les familles en situation irrégulière, le constat est amer et le changement se fait attendre. Au contraire du proverbe populaire, ce n’est pas celui qui crie l’anaphore qui a toujours raison.

En effet, en novembre dernier, un rapport commun de 5 associations autorisées à intervenir en CRA[2] dénonçait les promesses non tenues :

Malgré une légère baisse, le nombre d’étrangers en situation irrégulière placés en rétention reste élevé : on dénombrait en 2013 plus de 45 000 personnes.

2013 fut marquée par une augmentation du nombre d’enfants en rétention, essentiellement à Mayotte où ladite circulaire ne s’exerce pas (!!!) «situation territoriale d’exception» dixit l’Intérieur. Ainsi, en 2013, 3 512 mineurs y ont été enfermés (contre 2 575 en 2012) et plus de 40 enfants à l’intérieur de CRA de la métropole.

Plus proches de nous, les bénévoles de la CIMADE de Rennes[3] rendent visite régulièrement aux centaines de personnes retenues chaque année au CRA de St Jacques de la Lande. Des instants précieux, nécessaires, forts… humains. Tout l’inverse de ce que nous renvoie l’image de ce lieu bâtard qui, sans être appelé «prison», reste un lieu de privation de liberté pour ceux et celles qui, rappelons-le, n’ont commis ni crime ni délit.

A l’heure où un rapport de la Cour des Comptes sur le coût de la politique d’asile de la France fait polémique, à l’heure où le gouvernement grec veut fermer ses centres de rétention, annonce tout de suite qualifiée « d’irresponsable et dinacceptable » par le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, à l’heure où l’Europe décide de ne rien décider face à la crise humanitaire qui se joue en Méditerranée, une soirée est organisée par la CIMADE pour écouter des diaporamas sonores, nés de ces rencontres avec les migrants enfermés. Ces courts métrages à écouter intitulés « capsules de rétention » et réalisés avec l’aide de la radio Canal B traduisent en mots une réalité trop méconnue de ces couloirs de l’expulsion, lieu d’angoisses, d’attentes interminables et de traumatismes.

Une séance de questions-réponses avec les responsables et bénévoles de l’association clôturera la soirée.

PS : Ces capsules seront ensuite diffusées sur les ondes de Canal B du lundi 18 au vendredi 22 mai 2015, de 15h à 16h, dans l’émission « Gymnastique Sonore ».

***

[1]Centre de Rétention Administratif

[2]Assfam, Forum Réfugiés, France terre d’asile, La Cimade et l’Ordre de Malte

[3] : association de solidarité active avec les migrants  assurant une mission « d’information et d’assistance juridique » 


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mardi 12 mai à 19:00 – 21:00 : Projections sonores et questions-réponses avec :
Maud Steuperaert, responsable régionale sur l’Arc Atlantique de la Cimade,
Adrien Cornec, président de la Cimade de Rennes,
et les bénévoles de la Cimade.

L’événement FB est ici : https://www.facebook.com/events/1604686483131678/

A Lire :

Tableau Assemblée Nationale
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Tableau Assemblée Nationale

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