Pourquoi l’élection municipale n’est pas jouée à Rennes

Après avoir occupé la Mairie pendant 31 ans, Edmond Hervé laisse sa place en Mars prochain. De quoi rendre plus ouvertes les prochaines élections municipales. Pourtant de l’avis de certains journaux locaux, tout serait déjà joué (Ouest-France du 9 et du 26 février). Un syndrome qui rappelle les élections présidentielles de 2002.

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Depuis l’arrivée des socialistes à la Mairie, la ville de Rennes est devenue un bastion de la gauche. Le score de Ségolène Royal au 2nd tour de la Présidentielle de 2007 (62%) en témoigne. Pourtant le bilan du Maire sortant n’est pas tout rose. Le manque de démocratie est notamment dénoncé unanimement par tous les candidats. Principale illustration, les conseils de quartier, qui ne sont pas un lieu d’expression des habitants, mais plutôt une explication de la politique locale.

D’autres dossiers ont plus récemment fait polémique, comme la seconde ligne de métro. Là aussi, les opposants de droite comme de gauche dénoncent un manque de concertation, sur le tracé ou le choix entre Val et Tramway. La partie aérienne des Longs Champs provoque des mécontentements parmi les riverains. Le tout pour un projet qui ne verra pas le jour avant…2018.

Enfin, principal problème de Rennes vu de l’extérieur, sa fameuse « Rue de la Soif« . Au plus fort du conflit, les jeudis soirs étaient synonyme de jets de canettes et de canon à eau. Si le climat s’est calmé depuis le départ de Bernadette Malgorn, le lieu fait toujours débat. En cause, le bruit la nuit et la consommation excessive d’alcool rue St Michel. Malgré des aménagements et les soirées Dazibao, le problème n’est pas résolu. Une chose à laquelle devra s’employer la prochaine majorité.

Un contexte politique

Au delà des dossiers, c’est le contexte qui pourrait être défavorable à la liste de Daniel Delaveau. Malgré une union avec les Radicaux, les Communistes, l’UDB et certain Verts, ce ne sont pas moins de 7 listes qui se présentent. L’UMP ne s’est pas mise dans les meilleures dispositions en effectuant le parachutage de Karim Boudjéma. Les divergences avec Loïc Lebrun, jusque là leader de l’opposition, ont ajouté de la cacophonie à sa campagne. La surprise pourrait alors venir du MoDem, un nouveau sur l’échiquier politique rennais. A l’image des présidentielles, les centristes pourraient séduire une partie de l’électorat classique du PS et ainsi le contraindre à une triangulaire au 2nd tour.

A gauche le contexte n’est pas plus favorable avec une opposition des Verts, qui ne semblent pas être près à brader leur programme. Leur soutien ne semble pas acquis au second tour, surtout si la liste de Nicole Kiil-Nielsen dépasse les 10%. Tout se jouera sur la question de l’eau qui est cruciale pour les écologistes.

Enfin, face à cette victoire annoncée, l’abstention pourrait être record. Les dernières élections municipales n’ont en effet pas beaucoup mobilisé à Rennes. Conjugué à la volonté de changement, ou encore de sanction vis à vis de la municipalité sortante, ce sont donc l’extrême gauche (LCR et Verts) et le centre (MoDem voir UMP), qui pourraient profiter de la situation. De quoi promettre un beau suspense…

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