On a déplissé les yeux sous le saxo de P’tit Gus à Mythos 2013…

P’tit Gus est un gamin différent, un rouquin aux grandes oreilles, caché par un bonnet. On est en Bretagne dans les années 60 et au bourg, il y a un rang de commerçant à tenir. Mais P’tit Gus aime la musique. La bombarde notamment… P’tit Gus c’est une création en cours présentée dans le cadre du Festival Mythos par Jean-Louis Le Vallégant. Un court-moment, qui laisse présager d’une chronique musicale fort touchante.

Mythos2013-Ptit-Gus

Hop hop hop ! un spectacle bien matinal pour Mythos ce vendredi matin à 11h15. Le hall de la Parcheminerie renifle bon les effluves de café. On crapahute à l’étage et la salle du bar est transformée en mini-salle de spectacle. On s’installe près de la fenêtre ensoleillée, loin de l’agitation. Et là, Jean-Louis Le Vallégant qui chauffe son saxophone vient vous saluer et tailler le bout de gras. Bah oui, ça se passe comme ça à Mythos !

La petite salle se remplit à vue d’œil. Et Jean-Louis Le Vallégant d’entrer en scène et de présenter son projet P’tit Gus. Qui est la suite toute logique des Confidences sonores, récits de vie récoltés et mis en musique. P’tit Gus, c’est sa propre confidence sonore. Un spectacle encore en gestation et qui ne prendra forme définitive qu’en décembre 2013. On assiste donc là à un ersatz du spectacle et aux explications qui vont avec. Une proposition déroutante pour certains : ma voisine me glissera à l’oreille à la fin « c’est étrange comme spectacle, non ? ».

On fait quand même connaissance avec P’tit Gus. Né dans un bourg entre l’extrême-Ouest et Paris, ente Quimper et Lorient plus précisément. Signes particuliers : c’est un rouquin aux grandes oreilles fasciné par l’instrument qui fait plisser les yeux : la bombarde. Et Jean-Louis Vallégant de préciser qu’il a plutôt choisi le saxo comme instrument d’accompagnement du spectacle. Ne pas faire plisser les yeux du public ni épouvanter ses chastes oreilles…

Une telle fascination pour la bombarde qui lui vaudra d’être traité de baltek (NDLR : maladroit, nigaud en breton) par son père quand il lui avouera vouloir un exemplaire de cet instrument pour sa communion. C’est qu’il y a un rang à tenir, Papa est commerçant, boucher, au bourg. Et la bombarde, ce n’est pas compatible avec le rang.

Qu’importe, il l’aura sa bombarde. Il changera de vie aussi en 1969, fuyant la campagne pour gagner Lorient, où vivent son Tonton et sa Marraine. Tonton, résistant et musicien, chef de gare communiste, lui dénichera un saxo… La boucle est bouclée !

Un spectacle en construction, qui laisse apparaître son squelette et un fil rouge. P’tit Gus, c’est l’histoire d’une mutation rurale ; c’est une madeleine de Proust pour les Bretons du Finistère Sud et du Morbihan : un voyage entre le dancing des Sables-Blancs à Concarneau, la rivière d’Etel, la gare de Lorient…

Retour au portConcarneau – Ville Close : retour au port (Crédits photo : L. Morvan)

P’tit Gus se construit pas à pas, mot à mot, note à note avec Anne Marcel qui assure la mise en scène et l’adaptation. Plusieurs mots d’ordre : être seul en scène et s’amuser, sortir des schémas traditionnels du saxo… Et installer doucement mais sûrement sa propre confidence sonore.

Une création en devenir, à suivre assurément !

Retrouvez tous nos articles sur le festival dans le Dossier Mythos 2013

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Prendre des nouvelles de P’tit Gus sur le site de Jean-Louis Le Vallégant

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