Mythos 2017 : Puppetmastaz & Naive New Beaters au Cabaret Botanique

Entre le rap irrésistiblement crétin du collectif berlinois Puppetmastaz et l’electro dansante potache du trio Naive New Beaters, il faudra laisser son sérieux au vestiaire, ce samedi 01 avril au Cabaret Botanique.

Fondé en 1996, le collectif berlinois Puppetmastaz sort son tout premier EP en 2000, Pet Sound, puis enchaine 4 albums, de Creature Funk en 2003 au judicieusement nommé The Break Up en 2009, qui marque la séparation du groupe. Un groupe unique puisqu’il prend le contrepied du milieu hip-hop : là où les rappeurs prennent la lumière et soignent leur image, les MC’s de Puppetmastaz se cachent derrière des marionnettes particulièrement laides. « Who’s the puppet and who’s the master » : ils poussent le procédé jusqu’à laisser leurs artefacts répondre aux interviews, avec des réponses forcément farfelues (les marionnettes ont à un moment envisagé de contrôler la Terre). Mais il ne faut pas sous-estimer la performance : Paul PM, Mocky, N1tro et consorts manipulent eux-mêmes leurs marionnettes tout en assurant divinement leur flow.

Le groupe revient en 2012 et surprend son public (et nous aussi) avec Revolve and Step Up !. Les sonorités électro désarçonnent et ne sont pas une franche réussite, à quelques exceptions près. Fort heureusement, leur sixième album, Keep Yo Animal (2016) renoue avec leur hip-hop protéiforme, accompagnant une palanquée d’instrus old-school jouissifs, comme sur l’excellent Cookie Love et ses sonorités jazz-funk. On retrouve avec bonheur les influences premières du groupe, de Cypress Hill au Wu Tang Clan, avec une variété de beats concurrencée par la variété des flows si clairement identifiables. Silver Chrome rappelle Mr Oizo et sa marionnette Flat Eric, quand As If mélange avec classe rock et ragga.

Sans oublier les featuring du plus bel effet, de Modeselektor sur le minimaliste Evolution à Hippocampe Fou sur le soul Cheeba Garden. Les facécieux rappeurs ajoutent même quelques respirations (skip) directement inspirées de jeux vidéos 32 bits. Les textes sont toujours aussi drôles, assumant leur bonne dose de crétinerie, tout en pastichant les groupes de rap (irrésistible One Inna Billion). Et quand on sait que les Puppetmastaz s’apprécient avant tout sur scène, ils devraient de nouveau faire hocher irrésistiblement les têtes avec ce retour aux origines. Venez donc (re)découvrir Mister Maloke, Snuggles the Bunny, Panic the Pig, Wizard the Lizard, Tango et Dogga Dacoda derrière leur immense castelet pour une expérience unique.

On pouvait se demander ce qu’étaient devenus les Naive New Beaters. Leur premier album, Wallace, paraît en 2009 et révèle au grand public ce trio franco-américain bien barré (le chanteur David Boring, le guitariste Martin Luther BB King et Eurobelix aux machines). Taillé pour les dancefloors, mais surtout remarqué pour son jeu de scène explosif, le trio entame une longue tournée, passant par tous les gros festivals européens (Vieilles Charrues, Benicassim, Sziget, Eurockéennes, Glastonbury…).

Leur deuxième album La Onda (2012), marquait un virage musical. On retrouvait leur mélange de rock, d’électro dansante et de hip-hop old school, avec des tubes en puissance. Mais ils nous proposaient aussi des titres radicalement différents, de l’acoustique à la pop en passant par des sonorités tropicales. On avait pu constater leur efficacité scénique en novembre 2012, au festival Les Indisciplinées à Lorient puis à l’Antipode : ces rappeurs « Made in France » avaient entrainé le public à grands renforts de mélodies entraînantes, de riffs de guitare, de déhanchements suggestifs façon Beyoncé sur des sons électro-pop et de blagues en franglais entre les morceaux.

Après un long silence radio de près de 4 ans, les voici de retour avec A la folie. Break annonce tout de suite la couleur de l’album : de l’electro dansante efficace (Heal Tomorrow) à défaut d’être subtile. Toute la première moitié de l’album est de la même veine et s’avère être un peu lassant sur la durée. La fin de l’album est plus réussie, lorsque le trio lorgne vers le rock (Where Have You Been) ou la pop souriante (Tornado). Mais si les mélodies dansantes nous ont quelque peu laissés sur le bas-côté, on ne doute pas de leur capacité à faire remuer les guiboles les plus rétives. A vérifier ce samedi soir dans le Cabaret Botanique.

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Festival Mythos (30 mars au 09 avril 2017)

Descriptif du spectacle
Où ? Cabaret Botanique
Quand ? Samedi 01 avril à 22h30
Tarifs ? Plein tarif : 30 € / Tarif VIF : 20 € / Tarif Sortir! : 15 €

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