Mensch en interview – « Rien n’est voulu, mais tout est volontaire »

MenschL’Antipode laisse le contrôle aux sublimes Mansfield TYA ce samedi 19 novembre pour une nouvelle carte blanche, euh, pardon, carte noire…  Une soirée qu’on ne manquerait pour rien au monde tant on a envie de plonger plus avant dans l’univers des deux Nantaises. Totalement aux commandes de cette carte noire, les filles ont choisi trois groupes pour tenir la scène à côté d’elles : Unison, Sieur et Dame et Mensch. Comme le principe de cette soirée est de découvrir plus avant l’univers des artistes invités, on a demandé à Mensch, Unison et Sieur et Dame de répondre à nos questions. Aujourd’hui, c’est Mensch qui s’y colle.

Mensch est un duo lyonnais formé sur les cendres brûlantes du Vale Poher Group (Vale Poher compte deux albums solo à son actif, Mute en 2005 et Tauten en 2008), par Vale Poher (guitare), donc, et sa complice Carine Di Vita (basse). Une basse ronde et mélodique qui rebondit et une guitare énergique entre post punk et indie pop eighies s’entremêlent autour d’une boîte à rythme métronomique pour créer des morceaux à la fois dansants et mélancoliques. Le Pop Montréal Festival ne s’y est pas trompé et les a invitées à jouer pendant le festival en septembre dernier. Le duo a donc fait le grand saut au-dessus de l’Atlantique, aidé par ses fans, pour quelques dates en Amérique. Revenues de ces côtes atlantiques encore plus à l’ouest que les nôtres, les Mensch nous parlent de leur album à venir (si, si, il arrive), de leur concert de ce samedi et de différence de voltage entre l’Europe et les Etats Unis… Rencontre.

Mensch live by soap photographyAlter1fo : Pourriez vous nous raconter la genèse de Mensch. Le groupe en tant que tel n’existe a priori que depuis début 2010. Pourtant, vous avez toutes les deux beaucoup d’autres expériences musicales derrière vous. Qu’est-ce qui vous a donné envie de monter ce duo ?

Vale Poher : Après quelques années en solo sous le nom de Vale Poher, j’ai enregistré un 2ème album Tauten avec basse/batterie/guitare… J’ai monté un groupe pour la scène. Carine faisait partie du Vale Poher Group… Au départ de la batteuse, nous nous sommes retrouvées toutes les deux. J’avais pour idée de faire un 3ème album de Vale Poher avec le trio… Avec Carine, on ne pouvait pas arrêter comme ça, on avait trop investi dans la musique… De plus, la musique entre nous a toujours été une évidence… Nous avons changé nos plans et décidé de continuer toutes les deux, sur un nouveau projet, dans un autre style, ensemble, et c’est devenu MENSCH.

Vous avez déjà enregistré un premier ep sorti en septembre 2010, Dance and Die, sorte de « rencontre entre Blondie et LCD Soundsystem » et sur lequel on retrouve une excellente reprise des Smiths. Il paraît que Freezy Carine transforme tout en coldwave. C’est donc voulu ce côté eighties mâtiné de post-rock ? S’ajoute à cela le morceau de la démo, le bien nommé « Kraut Ever » . Quelles influences revendiqueriez-vous, vous, de votre côté ?

Alors disons que rien n’est voulu mais que tout est volontaire… Je vais essayer d’être claire. Nous étions un peu sonnées de nous retrouver toutes les deux… Mensch fut alors une sorte de résurrection. On n ‘a pas mis de barrière de style ou quoi que ce soit… On a mis toutes nos influences, tout ce qu on aimait. Depuis le début, on se fait plaisir. La boîte à rythme nous impose une certaine rigueur à laquelle nous pallions par une liberté totale d’envies.

Mensch liveLe côté eighties est revenu au galop, oui on a beaucoup écouté les Smiths, Joy Division mais on aime tellement de choses, la pop, la noise… Sonic Youth, Foals…C’est notre amour pour la musique qu ‘on a voulu mettre dans Mensch.

Si vous deviez citer trois disques sans lesquels vous ne pourriez vivre ?

(Rires)  Je n’arrive pas à choisir en général. Alors trois ? C’est peu… Comment choisir ? Ceux que je connais par cœur, en aurais-je besoin puisque que je peux y penser, les rejouer dans ma tête ?

Cela dépend tellement du moment. J’en choisirais 3 aujourd’hui et ce ne sont pas ceux que je voudrais dans 10 mois…

Disons que voici trois des albums qui ont changé ma vie : Beatles – Double Blanc, Gainsbourg- Melody Nelson, Nirvana – Nevermind.

Carine Di Vita : Nina Simone, The Dead Kennedys, Tricky…

On entend aussi parler d’un premier album depuis quelques temps. Pouvez-vous nous en parler ? Quelles sont vos envies avec ce disque ? Va-t-il sortir sur Tsunami Addiction ? Est-il déjà enregistré ?

Vale Poher : Vous aussi vous trouvez ça long ? (Rires)

Il est prévu pour mars 2012 chez Tsunami, oui… Il est enregistré mais en cours de mixage. Pour notre premier album, les arrangements sont simples, on a voulu quelque chose qui se rapproche au plus de notre set live….

Mensch - Dance et Die epPouvez-vous nous parler de la rencontre avec Tsunami Addiction ?

Je les connaissais de loin depuis quelques années par Milkymee (NDLR : autre artiste du label) que j’ai rencontrée aux Femmes s’en mêlent en 2006, avec laquelle j’ai souvent jouée… Ils sont venus à la release party de notre ep en octobre dernier, et ont été intéressés pour sortir l’album.

La boîte à rythmes, au départ ce n’était pas un choix. Mais si j’ai tout compris, la perte inopinée de la batterie vous a imposé de travailler dans l’urgence et vous a aidé à trouver « votre son ». Est-ce que par la suite, vous envisagez de continuer avec la boîte à rythmes ou bien d’évoluer en trio ? Quels avantages y voyez-vous ?

Alors, pour l’instant on continue avec… Maintenant je maîtrise un peu mieux les programmations, alors j’ai envie d’aller plus loin ! Mensch est un duo basé sur notre complicité humaine et musicale… Ajouter des nouveaux membres… C’est compliqué… Cela dépendra des rencontres ou de l’évolution de notre musique.

Comment composez-vous ? A deux ? Vous improvisez ? Chacune amène ses parties ?

Il y a deux manières. J’amène un riff, une idée plus ou moins aboutie et on construit le morceau ensemble. Je fais ensuite les programmations batterie et les paroles, Carine les parties synthé. Ou alors, on improvise et on construit un titre ensemble et chacune ensuite à ses parties batteries ou synthé.

Vous avez dernièrement fait quelques dates de l’autre côté de l’Atlantique. Vous étiez invitées par un festival canadien et ce sont vos fans qui ont fait des dons pour vous aider à y aller. Vous nous racontez ?

C’était une super expérience. J’adore jouer « ailleurs ». Le public, les conditions, tout peut être différent. Cela t’apprend beaucoup. C’était bien, intense et la réalisation d’un rêve d’ado de jouer à New York.

Mensch copyright olivier texierEt comment se sont passées ces dates à Montréal et New York ?

Bien ! Même si on a eu des problèmes de voltage avec les pédales!

Après l’Amérique, Rennes… Mansfield TYA vous ont invitées à jouer lors de leur carte noire à l’Antipode. Vale, tu jouais sur « Des journées ordinaires » sur leur second album. Comment s’est passée la rencontre ?

La rencontre fut évidente et épique… (Rires) On a partagé deux dates à la suite en 2006. On s’est tout de suite bien entendues, on s’est bien marrées… On a par la suite gardé des liens, joué ensemble… On se suit, on s’aide, se soutient, s’apprécie, on fait attention les unes aux autres…c’est rare non ? Et surtout, on se marre toujours!

Qu’est-ce que vous aimez (éventuellement !) chez les Mansfield TYA ?

Leurs habits et leur merchandising…

(Rires) Qu’attendez-vous de cette soirée ?

On est très honorées d’avoir été invitées… On veut faire un bon concert, tout donner et passer un super moment avec les autres groupes. J’ai hâte de voir les nouveaux morceaux des Mansfield sur scène.

Nous aussi ! Pour finir, après ce concert à Rennes, quels sont vos projets à venir ?

Si on sort vivantes de cette soirée, on revient dans l’ouest, à Montaigu pour un concert le 10 décembre avec Laetitia Sheriff. On a quelques dates en début d’année 2012 puis c’est la sortie de l’album!

Merci !!

_______________________________

Mensch en concert à l’Antipode samedi 19 novembre dans le cadre de la carte noire à Mansfield TYA, avec Mansfield TYA, donc, mais aussi Sieur et Dame et Unison. – 20h30, Antipode, 2 rue André Trasbot, Rennes.

Tarifs : Sortir ! : 4€ / Membres : 12€ / Location : 14€ / Sur place : 16€

Plus d’infos : http://www.antipode-mjc.com/evenements-antipode-mjc/concerts/carte-blanche-a-mandfield-tya/

Le Bandcamp de Mensch : http://mensch.bandcamp.com/album/dance-and-die-ep-pay-what-you-want

Le blog/site de Mensch : http://menschband.com/home/

Laisser un commentaire

* Champs obligatoires