Les jeunes s’éclatent à l’Antipode : Jamaica, Quadricolor et Team ghost

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C’est un public jeune qui s’est pour l’essentiel dirigé vers l’Antipode ce samedi. Pour beaucoup, un seul nom à la bouche, celui des Parisiens de Jamaica qu’ils attendent impatiemment. Pour autant, deux formations sont programmées avant le passage de leur groupe fétiche.

Team Ghost

C’est Team Ghost qui ouvre la soirée. Mené par Nicolas Fromageau, ancien membre du duo électronique M83 (aux côtés d’Anthony Gonzales, le jeune homme avait co-écrit et co-composé le premier et le second album du duo avant de quitter Antibes et l’aventure quelques temps avant l’enregistrement d’un troisième album), rejoint par Christophe Guérin, le combo a signé quelques remixes (Yeti Lane ou Unkle) et sorti un premier ep You Never Did Anything Wrong to Me, sur le label anglais Sonic Cathedral.

Pour cause de derby au stade de Lorient et des ralentissements qui en découlent, on manque les quatre premiers morceaux.

Sur scène, les Team Ghost sont 4 : basse, batterie, deux guitares accompagnées de boucles lancées sur un ordinateur, le batteur et le guitariste avec leurs capuches sur la tête.

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Très mélodique, la musique de la formation joue avant tout sur les ambiances. La voix est mixée en retrait et les compositions prennent leur temps pour s’installer, très progressives. Un problème d’ampli et/ou de jack défectueux contraint le groupe à s’arrêter quelques minutes.

Le public tout d’abord un peu désarçonné par ces ambiances plus calmes, est finalement rattrapé par la montée en puissance qui suit cet arrêt technique.

Les Antibois font un set qui gagne en tension et en énergie et finissent leur prestation en ayant réussi à accrocher davantage leurs spectateurs.

2010-11-20-Antipode-Alter1fo-9Quadricolor :

Quand Quadricolor arrive sur scène, c’est sur un générique à la Rocky (pas le Horror Picture Show, l’autre…) qui l’accompagne. Sur le papier, on avait très envie de voir les jeunes Niçois flirtant avec une pop anglophone qu’on pensait proche de Phoenix. Le quatuor sudiste avait  d’abord usé les bancs du conservatoire avant de se retrouver pour monter un groupe de pop décomplexée.

Au départ, ils s’amusaient juste à revisiter des covers des groupes qu’ils appréciaient, (Come as you are à la clarinette et en polyphonie, par exemple),  mais très vite, ils se sont mis à composer leurs propres morceaux et ont sorti deux eps en 2008 et 2009.  On comptait sur l’énergie des quatre musiciens pour nous redonner les illusions de nos dix-sept ans ce samedi à l’Antipode. Las, on est vraiment trop vieux.

Pourtant les tous jeunes Niçois ont un excellent batteur et de l’énergie à revendre. Et un chanteur avec une belle voix et une belle mèche… Pour autant, les trentenaires à côté de moi tweetent et surfent sur leur smart phone  en attendant la fin de la prestation.

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Heureusement, les quatre musiciens arrivent en revanche à s’attirer les faveurs de la très grosse majorité du public. Devant, les lycéens bondissent, applaudissent et s’éclatent. Et sur scène Quadricolor se donne du mal. Piles électriques montées sur ressort, ils électrisent leurs spectateurs. Leurs nouveaux fans pourront d’ailleurs les retrouver au Sambre pour les Bars en Trans.

Rejoint par Victor des Popopopops pour un titre, le groupe déroule un set plein de vitalité. La formation achève sa prestation en comblant ses spectateurs désormais chauffés à blanc pour l’arrivée de Jamaica.

Jamaica

Les Parisiens de Jamaica prennent alors la scène d’assaut. Non pas avec des rythmes reggae, ou de bonnes basses dub comme leur patronyme l’aurait laissé penser mais plutôt avec une pop énergique ensoleillée qui doit autant à Phoenix (dans l’évidence mélodique accrocheuse des refrains notamment) qu’à Justice (c’est Xavier de Rosnay qui a produit l’album). Même si pour ouvrir leur concert, le trio joue le décalage : ils se lancent dans une petite minute de bonnes basses lourdes et de guitare en contre-temps. C’est pour la blague car ces premières poignées de secondes reggae s’achèvent sur le bruit d’un vinyle qui crache et qu’on scratche pour passer à autre chose. C’est à dire à la musique proprement dite du combo parisien. Mais ces quelques secondes nous ont déjà laissé entendre des musiciens carrés et sacrément habiles.

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La puissance basse-batterie est parfaitement dosée et on oscille entre le son des grosses guitares seventies et les productions des eighties. Première remarque : ces gars-là maîtrisent leur son parfaitement. Non seulement ils sont carrés, mais le travail réalisé sur le son est vraiment impressionnant.

En plus des basse-guitare-batterie, le groupe s’accompagne de boucles, les effets sur les instruments sont parfaitement dosés et l’effet chorus (?) sur la voix donne encore davantage de puissance à l’ensemble.

Pour dire ça vite, en live Jamaica (très produit sur disque) aurait pu sonner comme une casserole, or c’est l’exacte inverse, les textures sont parfaitement maîtrisées. La puissance en plus. Ajoutez là-dessus des refrains catchy en diable et le tour est joué

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Devant, les gamins adhèrent et se lancent dans des pogos endiablés. D’autant qu’on sent le respect des Parisiens pour le public. Le set déroule et notre voisin n’y tenant plus, court rejoindre le devant de la scène pour participer à l’ambiance  survoltée. Pour notre part, on restera plus en retrait. On vieillit, c’est sûr.

A mi-chemin entre rock fm et riffs qui tachent et font mouche, la musique du combo devrait trouver un public de plus en plus large. Et on est d’ailleurs étonné que cela n’ait pas déjà été le cas. A l’origine de cette formation, on retrouve deux anciens membres de Poney Poney, Antoine Hilaire et Florent Lyonnet. Se retrouvant seuls à la barre de leur ancien groupe, les deux musiciens ont choisi un nouveau nom et ont enregistré un premier album No problem, paru en août de cette année. On y retrouve des titres créés à l’époque de Poney Poney (5 exactement), mais réarrangés et ré-enregistrés pour ce nouveau projet. Des passages radio leur ouvriraient certainement les portes d’un succès plus large. La qualité de la production y est manifeste et le groupe n’a vraiment rien à envier à d’autres formations dans le vent.

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Sur le dernier morceau, le guitariste se penche vers ses aficionados et donne sa guitare au public survolté pour qu’il joue lui aussi. Après ce final applaudi, le groupe achève son concert sans rappel ce qui laisse le public un peu surpris et étonné. Le set était pourtant plus qu’énergique et vraiment apprécié. Et faute d’explication, tout le monde reste un peu sur sa faim. Plus tard, le combo dira s’être arrêté plus vite que prévu à cause de soucis techniques, et avoir préféré s’en tenir là… Une vraie obsession du son, ces gars-là, ça se confirme. Pour autant, son public est reparti le sourire jusqu’aux oreilles, totalement satisfait de sa soirée. On restera plus mitigé, mais on l’a dit, on vieillit. Place aux jeunes !

Photos : Caro

1 commentaire sur “Les jeunes s’éclatent à l’Antipode : Jamaica, Quadricolor et Team ghost

  1. Lisenn

    « Pour autant, les trentenaires à côté de moi tweetent et surfent sur leur smart phone en attendant la fin de la prestation. » Je plaide coupable ! et je vieillis…assurément !

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