Les IndisciplinéEs 2012 : un vendredi éclectique et chaleureux

Les IndisciplinéEs

Ce vendredi 09 novembre, la première soirée à l’Espace Cosmao Dumanoir aura été marqué par la confirmation du talent de Mermonte et par la révélation musicale et visuelle de l’excellent Woodkid.

Quand on pénètre dans l’Espace Cosmao Dumanoir, on est avant tout impressionné par les prouesses réalisées par toute l’équipe du festival des IndisciplinéEs : le lieu, qui doit ressembler peu ou prou à un gymnase, a été si bien aménagé que l’on se croirait dans une véritable salle de concert. Les éléments de décoration qui égayent l’allée principale (parapluies renversés et boules à facettes), bars intérieur et extérieur, restauration, tout a été bien pensé. Et, cerise sur le gâteau, des jeux de lumières réussis et un son exceptionnellement bien dosé (sans protections auditives, un must !).

Mermonte

La soirée débute avec Mermonte : on pensait avoir déjà tout dit sur ce groupe unique que l’on suit depuis leurs débuts sur la scène du Jardin Moderne en avril dernier, mais la troupe menée par Ghislain Fracapane réussit la prouesse de nous embarquer une fois de plus avec  ses petits bijoux de pop orchestrale. Il ya bien sûr les désormais familiers Oups, David Le Merle et Monte, mais aussi de nouvelles compositions réellement enthousiasmantes, avec ce qu’il faut comme ruptures et structures complexes. On sent que le groupe a énormément travaillé les enchainements entre les titres et on note le soin tout particulier apporté aux intros des morceaux, sans cesse réarrangées. Actuellement en pleine tournée, on ressent les bénéfices de cette complicité musicale entre les dix musiciens qui s’accordent à la perfection et qui se permettent quelques clins d’oeil dans un set captivant de la première à la dernière seconde. Si vous n’avez pas encore eu la chance de les découvrir, vous pourrez le faire pendant les Trans Musicales le jeudi 06 décembre. Immanquable.

King Charles

Une courte pause et King Charles prend place sur scène avec ses musiciens. Look de dandy, chevelure improbable, il débute par un titre très rock et l’on sent déjà la présence d’un certain nombre de fans dans le public. Puis vient l’enchainement réussi des redoutables Bam Bam et Mississippi Isabel, deux titres souriants, frais et entrainants. Mais à l’image de la coiffure de Charles, le soufflé musical retombe un peu : le jeune homme est pétri de nombreuses influences musicales mais la restitution de ces influences donne un résultat un peu brouillon. Le londonien est un très habile guitariste mais il abuse un peu trop des solis à notre goût. On peut noter quelques titres qui surnagent de l’ensemble, comme l’afro-beat Lady Percy ou le tubesque Love Lust. Mais si l’ensemble du set nous laisse sur notre faim, on doit souligner la présence scénique incontestable de King Charles, qui parvient à faire bouger un public réceptif et enthousiaste.

Woodkid

Une tension palpable s’installe dans la salle, proportionnelle à la densité de spectateurs qui se fait d’un coup plus importante. On attendait aussi avec impatience de découvrir sur scène Woodkid mais on n’imaginait pas à quel point la claque musicale allait être intense. Une introdution musicale puissante alliée à une disposition scénique redoutable, parfaite entrée en matière avant l’arrivée de Yoann Lemoine sur scène. Le splendide timbre de voix grave de Yoann nous enveloppe immédiatement et se marie à merveille avec une folk symphonique surprenante. Chaque instrument trouve naturellement sa place dans ce puzzle structuré et intense : des percussions habilement disposées à la manière des wa daiko (tambours japonais), une section de cuivres cinématographique à souhait et une utilisation subtile des claviers et des éléments synthétiques.

Si vous rajoutez à cela la projection d’un visuel onirique en adéquation parfaite avec la musique, vous avez tous les éléments d’un set qui frôle la perfection. Yoann est un parfait showman qui embarque les spectateurs avec beaucoup de brio, et on est surpris de voir le public bouger autant sur une musique relativement exigeante. Woodkid nous a présenté son futur premier album The Golden Age (prévu pour 2013), regroupant des titres présents sur ses deux premiers EP (Iron, Run Boy Run et le merveilleux Brooklyn) mais aussi de nouvelles compositions accrocheuses (mentions spéciales pour I love You et The Other Side). On sait déjà qu’on se précipitera sur ce premier album à sa sortie, étant pleinement conscients d’avoir assisté à l’un des grands moments de ce festival des IndisciplinéEs.

Empire Dust

Changement de registre avec le rock teinté de hip-hop d’Empire Dust. Ce groupe, constitué d’un guitariste, d’un batteur et d’un claviériste (et machines) est associé à deux MC’s, Lord K.i.m.o. et Babatunde. Cette toute récente formation s’est vue offrir par le festival la possibilité de jouer sur la scène Cosmao Dumanoir : en effet, chaque année, Musique d’Aujourd’hui au Pays de Lorient met sous les projecteurs une découverte locale. On a été agréablement surpris de découvrir le potentiel scénique de ce groupe : ils sont particulièrement à l’aise sur scène, avec une occupation scénique intelligente des deux rappeurs. Leur flow est ciselé, avec une mise en avant de celui de Lord K.i.m.o., soutenu par Babatunde. Les deux complices jouent avec le public mais aussi entre eux, et ils bénéficient du soutien efficace du trio de musiciens : leur rock est carré, pêchu et étonnament mûr. Le quintet aura réussi à maintenir l’ambiance chaleureuse qui règne dans la salle (on en profite pour souligner l’excellente ambiance qui règne dans la salle, savant dosage d’écoute, d’enthousiasme et de bonne humeur). Une découverte à suivre.

Naive New Beaters

Il est 2h du matin, le public, certes moins nombreux, attend patiemment les Naive New Beaters. Un tryptique lumineux, trois podiums, l’arrivée successive de chacun des membres et c’est parti pour un peu plus d’une heure de show. Un mélange de titres de leur premier album Wallace et de leur tout nouvel album La Onda, mais toujours ce mélange de rock, d’électro dansante et de hip-hop qui a fait leur succès lors des deux dernières années. Les premiers morceaux sonnent hip-hop old school et mettent en avant le flow de David Boring, affublé d’un couvre-chef de trappeur et d’une veste de toréador. Ce dernier présente ensuite Eurobelix aux machines et Martin Luther BB king à la guitare, pour donner le ton de leur dernier album, le « tropicalisme » avec La Onda, mais aussi Basic Zoom et son intro aux accents de steel drum.

David joue beaucoup avec ses compères et réussi à entrainer avec lui les spectateurs restants dans des pas de danse et autres chorégraphies décalées. On est moins convaincus par certains titres (comme Jersey) et on regrette l’impasse faite par le trio sur la deuxième partie de leur album, beaucoup plus intéressante à nos yeux (avec notamment Friends et Word). Mais on ne peut pas leur reprocher d’avoir construit un set exclusivement dansant étant donné leur heure de passage : si le côté festif et joyeusement décalé devient forcément répétitif sur l’ensemble du set, mission réussie de la part du trio qui aura capté l’attention et l’énergie du public encore présent à l’Espace Cosmao Dumanoir.

Photos : Solène

Site du festival : Les IndisciplinéEs

Retrouvez tous les articles sur Les Indisciplinées 2012 dans notre dossier spécial

1 commentaire sur “Les IndisciplinéEs 2012 : un vendredi éclectique et chaleureux

  1. Paul

    Trop gentil avec les naïve new beaters : c’était un show live ridicule et je ne parle pas de musique…. Bouge tes fesses genre zouk machine, le vide musical

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