Le Feu avec Madensuyu au Dejazey

Vendredi 10/12 Trans Musicales 2010 Rennes - MadensuyuPendant cette nouvelle édition des Bars en Trans, une bonne partie de l’équipe a bien envie de faire un saut au Dejazey avec notamment deux projets qui remportent nos suffrages. D’un côté les Belges de Madensuyu le jeudi, de l’autre les Nantais de Le Feu le samedi. Explications.

Madensuyu jeudi

Honneur aux Belges : commençons par le duo composé de Stijn Ylode De Gezelle (guitare) et Pieterjan Vervondel (batterie) venu de Ghent : Madensuyu. Nous les avions découverts un mois de décembre aussi, mais alors sur la scène des TransMusicales. C’était en 2010 et le duo nous avait sacrément ravi les oreilles en faisant preuve d’une énergie fiévreuse et communicative, tout en restant assis de bout en bout du set. Nous avions alors ramené dans notre besace leur second album D is done, sorti en 2008, au fusible prêt à sauter. Leur noise-rock tortueux nous avait emballé et électrisé en deux temps trois mouvements. Le double chant mêlant allégrement rage et susurration, collant notamment parfaitement à la belle alchimie distorsion/mélodie des compos.

d is done madensuyuEn 2013, Madensuyu nous a tout autant collé l’oreille aux baffles avec la sortie d’un troisième long format maîtrisé de bout en bout, étonnamment nommé Stabat Mater. En 10 titres à haute tension qui parlent donc de la douleur d’une mère qui perd son enfant, les Madensuyu remettent une nouvelle fois le couvert brillamment. Le duo sait en effet tendre ses compositions comme les cordes d’un ring avec ce qu’il faut de punch pour vous renvoyer dans les largeurs et tout autant d’élasticité pour vous ouvrir les oreilles en vous baladant, désespérément sincère, entre mélancolie et tension, haut-voltage incandescent et mid-tempi qui parlent aux tripes. De ces beaux albums faits avec passion et honnêteté, qui font tristement rarement la une mais qu’on chérit pourtant davantage à chaque écoute. Ca devrait sans aucun doute être aussi chouette ce jeudi.

Le Feu © Gregg Bréhin

Le Feu samedi

Samedi, c’est aux Nantais de Le Feu qu’on a envie de frotter nos oreilles pour en écouter les étincelles. Dedans, il y a plein de gens qu’on aime bien, musiciens stakhanovistes qu’on a déjà eu le plaisir de croiser un peu partout : Jonathan Seilman (Seilman/Bellinsky, Faustine Seilman mais aussi avec The Patriotic Sunday ou Sieur et Dame), Antoine Bellanger (Mein Sohn William, Gratuit), Vincent Dupas (My Name is Nobody, Fordamage, Binidu), la comédienne Vanille Fiaux, Pierre Marrolleau (Fordamage, Fat Supper), et même sur les premiers ep et lp du groupe (Playgrounds & Battlefields, 2014), Carla Pallone (Mansfield.TYA, Vacarme). Bref, plein de chouettes personnes qui donnent corps aux compositions pop de Jonathan Seilman (même si ce samedi, le groupe se produira en trio).

Jonathan Seilman, pour qui « faire un beau morceau pop avec couplet-refrain-couplet-pont-refrain-fin, bien arrangé et que l’on se prendra à chantonner plus tard, [] est un défi » écrit en effet tous les morceaux, puis les soumet à ses comparses lors de « sessions de 2-3 jours, enfermés chez lui » [interview ]. Pensé comme une suite logique et lumineuse de This Melodramatic Sauna, son précédent projet, Le Feu se veut direct et accessible sans jamais pour autant céder à la facilité. Si les compos se font entêtantes, elles n’en sont pas moins exigeantes. Le duo de voix (Jonathan Seilman/Vanille Fiaux) est notamment une sacrée réussite et parvient à donner en même temps davantage de légèreté et d’ampleur aux propos des Nantais.

Autrement dit, à la fois chaleureuse et dévorante, la pop de Le Feu devrait sans peine réchauffer cette nuit froide de décembre.

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Les Bars en Trans présentent Madensuyu au Dejazey le Jeudi 4 décembre 2014 (5 euros – Ouverture de la billetterie > 20h00) et  Le Feu (en trio) toujours au Dejazey le samedi 6 décembre 2014
(5 euros – Ouverture de la billetterie > 20h00)

Photo Le Feu © Gregg Bréhin

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