L’atelier Vandale à Urbaines: cyclovandalisme et E.P.O.

vandaleLe festival Urbaines aime, chaque année, mettre en valeur des pratiques et des cultures se développant, parfois aux marges des arts dominants (musique, danse, peinture), sur les territoires urbains. Cette année, outre le street golf ou le tricot urbain, Urbaines invite l’atelier Vandale, collectif rennais replaçant le vélo et son esthétique au centre de leurs préoccupations, qui réalise des vélos personnalisés et uniques à partir de pièces anciennes. Mécanos, artistes ou artisans? Un peu des trois sans doute…Quatre membres du collectif, Sarah Quillivic, François Aubry, Cédric Brandilly et Etienne Danthez, expliquent leur démarche, exposée au bar le O’Rétroviseur et à l’Antipode ces jours-ci.

alter1fo: Comment est né l’atelier Vandale?
Sarah: Pour moi, ça a commencé parce que je n’avais jamais eu de vélo. François m’en a offert un, et parallèlement, Etienne en montait un aussi…
François: On a commencé les « customiser », à les repeindre, à refaire nos vélos comme on avait vraiment envie; des détails de peinture, des petites modifications…Après, il y a eu d’autres personnes intéressées, donc pourquoi pas monter un atelier…
Sarah: C’est né vraiment en août 2012, quand Cédric a retrouvé un vélo dans une benne à ordure (rires)
François: Oui, parce que mon premier « fixie » m’a été volé il y a à peu près quatre ans. Cédric, un jour me contacte, parce qu’il avait retrouvé mon vélo, il fallait juste le regonfler, il roulait… Mais il était vert fluo et violet ! Ce n’était pas un choix personnel, la couleur…

Vous savez si c’est une pratique qui existe ailleurs?
Cédric: Je pense qu’il y a beaucoup plus de gens qui se réunissent pour faire de vélo ensemble que pour retaper leurs vélos ensemble…

Pourquoi l’atelier « vandale »:
Sarah: En fait, à la base, on reprenait des vélos qui avaient une esthétique, et on voulait les retaper sans pour autant recréer une nouvelle marque. On avait pensé à « Bâtard », mais ça peut paraître trop péjoratif, trop crû.

Et les vélos, vous les retrouvez où?
Tous: On les vole! (rires)
François: Non, on les récupère sur Le Bon Coin, puis après c’est nos connaissances qui nous ont prévenu qu’ils en avaient à la cave…
Cédric: On les récupère par réseau.

N’importe quel type de vélo?
Cédric: Les vélos de course, avec vitesse et pédalier, mais on enlève tout…
François: Voilà, on les rend très épurés. On travaille sur les vélos de ville, vélos femme, homme, vélos de course et vélos de piste. On ne travaille pas sur des vélos à suspension ou à crampons, comme fait Décathlon: pas de VTT, par exemple. On veut des vélos très légers, des beaux objets que tu ne laisses pas accrochés dehors…vandale_photo

Et qu’est-ce que vous exposez au O’Rétroviseur ou à l’Antipode?
François: au O’Rétroviseur, on expose deux vélos prêts à rouler, un pour le bar et un autre vélo enfant, sur lequel on a tous travaillé. Après, on est partis sur la présentation d’une pièce chacun, et des dérivés: une selle, des cintres… Puis on a invité un illustrateur et graphiste rennais, Josh Wood Campers, à collaborer avec nous, et lui aussi a fait un vélo. On présente des sérigraphies et des t-shirts dérivés, en vente. À l’Antipode, on expose le vélo-lustre de Cédric et des photos, dans lesquelles on se met en situation.

Et ce vélo-lustre de l’Antipode, c’est quoi?:
Cédric: Autour du thème du vélo, moi, j’adore les néons, je trouve que c’est hyper intéressant. Le néon, on le connaît mal, on le connaît seulement en devanture. En art contemporain, il est présent sans trop l’être. La première rétrospective sur le néon a été faite l’année dernière à Paris à la Maison Rouge, sur le néon dans l’art.

Donc je me suis dit que ça pouvait être cool de faire un vélo en néon. Le néon, c’est le gaz à l’intérieur, le reste c’est du pyrex. En me baladant, j’ai trouvé un néon de magasin à Rennes, et en me renseignant j’ai trouvé que le fournisseur était une entreprise de Rennes.On a sympathisé, on a collaboré sur le plan humain et technique, avec un passionné.

vandale_véloAu départ, je voulais pas faire l’ensemble, les roues, etc… On a fait un objet unique, comme le sont les cadres Vandale…C’est un truc hyper fragile, en pyrex, il a la fonction de luminaire, mais il montre que, techniquement, en néon on peut tout faire, pas seulement les pharmacies. Je l’ai appelé E.P.O. (Essential Pyrex Organ), parce que le néon, il circule comme le fait le sang dans les veines, avec la notion d’artère : humaine, et celles des villes, où vont les vélos.

Et si je veux vous faire refaire mon vélo, je me renseigne où?

http://ateliervandale.tumblr.com/page/2
http://www.facebook.com/AtelierVandale

Exposition Atelier Vandale
Jusqu’au 4 avril, Bar O’Rétroviseur, rue Poullain-Duparc
Jusqu’au 16 mars, Antipode, Urbaines.

Retrouvez tous nos articles sur Urbaines 2013.

1 commentaire sur “L’atelier Vandale à Urbaines: cyclovandalisme et E.P.O.

  1. La Petite Rennes

    Bonjour,

    Pour l’info, nous avons ouvert un atelier associatif d’auto-réparation/customisation cycle sur Rennes il y de cela un an et qui tourne bien aujourd’hui avec plus de 400 adhérents.

    Les infos sur les liens ci-dessous.

    https://www.facebook.com/pages/La-Petite-Rennes/103496256410182?ref=hl
    http://lapetiterennes.fr/

    La Petite Rennes

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