King Kahn et Mardi Gras Brass Band à l’UBU 20/03

Rythm’n’Blues du Bayou allemand hier soir à l’Ubu, avec les Mardi Gras Brass Band, habitués de la scène rennaise depuis 8 ans, puis l’improbable King Kahn, champion du grand écart gymnastique et stylistique, alternant Garage 60’s, Funk chauffé à blanc et Rythm’n’Blues survitaminé, une sorte de concert qu’auraient donné les Meters ou Dr John après 15 l de benzédrine.

Mardi Gras Brass Band - UBU 2008 (10)

On les avait laissés à l’Antipode il y a deux ans avec un final de concert dans le public, on les a retrouvés hier soir bien campés sur la scène de l’Ubu à 20h45 : la fanfare allemande du Mardi Gras Brass Band et son chanteur bavard et pince-sans-rire a hier soir déjoué tous les pronostics.

On s’attendait à un set festif et enjoué d’une fanfare bancale et décalée, on a eu la (belle) prestation d’un groupe qui cherche de nouveaux horizons du côté du Delta et des marais de la Louisiane, livrant des chansons plus calmes et introspectives («nous sommes en pleine crise de la quarantaine») puis revenant à son Rythm’n’Blues soufflé et bien huilé par intermittence. On aurait été déçus de ne pas les voir finir dans la fosse avec tous les copains, alors ils ont gentiment terminé au milieu, comme d’habitude.

Mardi Gras Brass Band - UBU 2008 (14)
Les copains, justement, ils sont plutôt fêtards le jeudi soir, et pour le concert d’après ils ont été servis. King Kahn, quand il se pointe, ça s’entend. Avec sa bonne bouille d’indien sympa et débonnaire, il surprend tout le monde avec sa musique-potion magique : un savant dosage de rock’n’roll bien crade (« Kick Out the Jams, motherfuckers ! »), de garage brut (celui des seeds ou des 13th floor elevators), d’énergie funk (celle du James Brown à l’Apollo), et toute l’imagerie d’un prêtre vaudou en transes.

Avec un pareil zigoto et ses musiciens au taquet, les mardi gras doivent plus être de tous repos… King Kahn n’est pas le premier à secouer tout son monde en agitant un bâton vaudou, il n’invente rien non plus, mais il convoque dans le même concert l’excitation du garage, la syncope et le loufoque du funk, c’est pas tous les jours qu’un chanteur fait penser autant à Rocky Erickson, Dr John et James Brown. Et les copains ont bien rigolé.

KingKahn - UBU 2008 (11)

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