Interview On the Moon

Interview et Article : Bomber

Visuel On the moonRencontre avec Luc Chiefare. Pas facile de capter ce réalisateur, overbooké entre Rennes et Paris ! Luc est un réalisateur qui a monté sa propre structure avec ses moyens (On The Moon). Il officie surtout dans le milieu Hip-Hop mais est ouvert à tous projets dans la réalisation. Rencontre avec notre hôte afin d’en savoir plus sur ses projets et pour  l’interroger à propos de ses envies de cinéma.

Alter1fo : Peux-tu te présenter ?

Luc Chiefare : Je m’appelle Luc Chiefare, j’ai 29 ans, je suis réalisateur vidéo sur Rennes et Paris. J’ai commencé la vidéo en 2001. Je suis également danseur Hip-Hop depuis 1997… Et encore avant ça, je dessinais énormément. Mes domaines de prédilection : la danse et le mouvement hip-hop, clip musical, court métrage…

Comment as-tu commencé ton aventure dans le monde de la réalisation ? D’où t’es venue cette passion ?

J’ai commencé la vidéo par un projet de quartier sur Villejean avec Lam Nguyen et Gaétan Bertel. A cette époque, je ne faisais pas grand chose…  J’ai entendu parler d’aides financières pour des projets quelconques. Étant très attiré par la vidéo, j’ai rassemblé mes potes pour lancer un projet de reportage sur ce que je pratiquais depuis déjà 4 ans : le Hip-Hop. Ce reportage, on l’a appelé :  On existe, c’était un 52 min. Il se trouve que les gens ont aimé… Et j’ai découvert un autre moyen de sortir les idées qui traînaient dans mon cerveau, des idées que jusque là, je n’avais retranscrites que par le biais du dessin.

Quels ont été tes premiers projets?

Alors comme dit plus haut, on existe. Puis par la suite, on a fait une vidéo démo de Bruce Chiefare, mon petit frère qui se trouvait être l’un des meilleurs danseurs sur le territoire français. La vidéo a beaucoup fait parler d’elle sur les forums de danse…  J’ai ensuite fait mon premier clip « Fiction » du groupe Black Baccara avec Corentin Chevanne, un très bon ami. Suite à ce clip, j’ai reçu quelques demandes de boulot, pour la ville, des rappeurs, des danseurs…

Tu travailles plutôt dans le monde hip-hop.  Comment as-tu accédé à ce milieu  ? Cela a-t-il un rapport avec ton frère qui fait partie du Crew Wanted Possee.  Ça a peut-être facilité ton implantation sur la scène hip-hop?

Alors oui et non… Je suis rentré dans la danse avant tout parce que je suis moi même danseur/chorégraphe. Je traitais mes créations comme des films déjà à l’époque. En fait, comme je t’ai dit, j’ai fait le trailer (vidéo de démonstration de danse) de mon petit frère avant son entrée dans le Crew Wanted. Puis par la suite, je n’ai pas refait de vidéo de danse tout de suite :  j’ai réalisé des reportages, des clips, des micros-trottoirs… Vers 2004/2005, j’ai repris le chemin du secteur de la danse, et j’ai été contacté par un battle international situé à Porto au Portugal. Après la sortie du DVD et du trailer qui avaient beaucoup plus, j’ai eu toute l’attention du milieu de la danse à Paris… Voilà pour la danse, le clip c’est une toute autre histoire.

Pour qui travailles-tu principalement ?

Je travaille pour tous ceux qui veulent une vidéo de qualité, que ce soit du rap, de la musique classique, des gros événements, ou des choses plus intimes, des artistes connus ou moins voir pas connus du tout… Je ne me mets pas de limite, ou si une seule… Celle de bosser avec des gens réalistes, pas tant financièrement, mais dans l’investissement d’eux même, et de ceux avec qui ils bossent, ceux qui veulent vraiment tout N****.  Je pars du principe que lorsque que tu engages des choses, elles doivent être faites sérieusement jusqu’au bout, et surtout avec respect.

Est-il difficile de trouver l’inspiration pour les clips que tu réalises ? Les artistes te donnent-ils des directives quant à l’esprit du clip, ou alors as-tu carte blanche?

Avant, on venait me voir avec des directives. Je les détournais toujours, ou j’essayais de leur trouver « l’idée » …  Aujourd’hui on me fait beaucoup plus confiance, on me donne le son, quelques idées toujours, mais en général, j’ai carte blanche. Je suis un réal’ difficile :  je n’accepte pas tout. J’ai une culture et une vision qui me sont très personnelles et je défends beaucoup mes idées… C’est un défaut comme une qualité.

Quels sont tes projets à venir ?

C’est assez obscur…. J’ai envie de faire plein de choses. Le clip n’est qu’une étape parmi tant d’autres, le prétexte pour me rapprocher du cinéma, et le cinéma est mon but premier. Après avoir fait beaucoup de projets, de clips, de DVD d’évènementiels internationaux, des trailers de danse qui ont marqué la danse Hip-Hop, j’ai envie d’autres choses que le Hip-Hop. Trouver et apprendre la vraie signification que le mot « réalisateur » veut dire.

Que penses-tu de l’attachement du public aux clips de musique?

Le public a un rapport bizarre avec le clip, en France, je parle. On aime le médiocre voir le « très nul », et plus, on en redemande….  Bien sûr, il y a de très belles choses qui se font, mais ce n’est pas ça qui va marquer les gens : ils retiendront le marrant, le dérisoire (René la taupe). Malgré tout, il faut continuer à essayer d’éduquer le public à de meilleurs clips, à des choses crédibles même dans le délire, sincères et créatives peu importe l’univers.

La vidéo dont tu es le plus fier ?

C’est dur comme question, je suis fier de toutes mes vidéos ! Après, si je devais en choisir une, ce serait « RUN OVER» avec la danseuse effigie de Nike Babyson (voir vidéo)… Pourquoi ? Parce qu’elle a fait un buzz, et elle est passée sur TF1, du vrai bboying (état d’esprit dans la danse et la culture Street) sur TF1, pas du bluff et surtout réalisé avec un caddie, une caméra carrefour et une paire de roller ! Après je les aime toutes, toutes sont pour moi des créations originales comme dirait Canal + (rires).

Pour qui aimerais-tu bosser?

Le réponse serait sûrement pour une grosse boîte, Europa, la Fox… Bien sûr, ça fait rêver… Mais en vrai, j’aimerais surtout travailler pour une cause, une cause artistique, mais aussi une cause utile. Le film est l’outil de propagande le plus puissant avec les jeux vidéos à l’heure actuelle. Sinon, je suis ouvert aux collaborations avec tout artiste…

Le mot de la fin ?

Rester humble, peu importe ce que nous pratiquons : il y a de la place pour tout le monde, et il ne faut pas oublier que beaucoup de choses dans l’art sont nées de défauts exceptionnels, et qu’il faut toujours combattre avec l’ardeur du débutant .
Et bien sûr, merci à vous.

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En savoir plus :

www.myspace.com/onthemoonartistic

http://www.dailymotion.com/rated/user/onthemoon/1

http://www.facebook.com/home.php?#!/pages/OTM-Onthemoon-Artistic-Video/300374333090

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