Hellfest 2009 : le bilan

Napalm Death2
Il faut bien reconnaître que choisir un week-end de beau temps pour organiser un « open air festival » n’est pas donné à tous, il faut admettre également que l’organiser hors de Bretagne augmente les chances d’y parvenir; depuis deux ans le Hellfest réussit cet exploit pour notre bonheur (du rayonnement sur les pommettes, leur assurant une maturation rougeoyante).
Cette année : 60 000 personnes, 300 billets déjà achetés pour l’année prochaine, des groupes visiblement heureux d’avoir été là. La raison de ce succès ? Un subtil mélange : une affiche plus qu’alléchante, un public fidèle et festif et une organisation sans faille.

L’affiche, évidemment, est une raison principale pour laquelle on se déplace au festival.
Naturellement, faire des choix c’est exclure et inclure, et donc frustrer ou ennuyer. La force du festival selon moi c’est de mettre en valeur la richesse d’une musique qui peut être vue de l’extérieure comme uniforme, identique, et donner à entendre au contraire une musique hétérogène, protéiforme. La ligne éditoriale du festival est donc tout à fait respectée. Je suis attaché à l’idée de festival des musiques extrêmes. Du Glam, du Progressif, du Sludge, du Grind, du Stoner, du Gothic, et même du Punk… Des petits groupes méconnus mais néanmoins talentueux (Torche, Clutch ..) et des têtes d’affiche mondialement et commercialement reconnus (Marilyn Manson, Machine Head ..), des nouveaux et des anciens (Heaven & Hell ..). Tout ce petit monde réunis pour 3 jours, pour le plus grand bonheur des fans …
portrait-reportsPermettez-moi d’ajouter que nous avons été guidé d’une très belle façon dans ce grouillement musical (merci à FIX) et qu’il est sans doute possible de s’y perdre, aussi. .

Alors parlons en du public. Le fan de Métal est particulier dans le monde de la musique. C’est un fidèle. Il voue une admiration sans borne à ses groupes favoris et ne les lâche jamais, et ceux-ci lui rendent bien. Aucun concert qu’on ait vu, du plus petit au plus grand, sans que le chanteur ne remercie chaleureusement, souvent à coup de « motherfuckers » (ce qui en langage Métal est plutôt affectueux) le public d’être venu et d’avoir mis l’ambiance . Une relation rare et respectueuse.
Et du respect, il y en a dans la foule. Certains ont les cheveux longs, d’autres rasés, certains sont habillés en noir, d’autres en chemise à fleurs mais à aucun moment, il n’y a eu de tensions entre eux.
Il faut vraiment souligner combien le climat du Hellfest est serein, combien les spectateurs sont sympathiques (malgré les apparences), combien nous avons pris de plaisir pendant ces trois jours.
Je crois que le centre de secours de la SNSM n’a pas eu grand chose à faire ce week-end là.
Tout ça repose aussi sur une excellente organisation.

Tout d’abord, le site est correctement dimensionné, les queues aux entrées ne se sont pas allongées grâce à l’ouverture de nouvelles files. Saluons l’équipe organisatrice pour la ponctualité des concerts, leur enchaînement, (même si une fois nous avons vu la suffisance d’un artiste, borné à ne pas remettre son costume au cintre, le temps imparti pourtant largement dépassé). Dans cet éloge à l’organisation je m’en voudrais d’oublier les équipes techniques sur les plateaux, il m’a semblé qu’elles étaient particulièrement efficaces, discrètes et endurantes. Évidemment seul bémol à ces louanges, l’éternelle catastrophe des festivals d’été : les sanitaires, je pense à ceux qui doivent s’y rendre, c’est-à-dire à nous tous, et à ceux qui doivent s’y rendre souvent, je pense à … notre guide, et je suis interrogatif sur l’incapacité des organisateurs à y prêter aussi peu d’intérêt et ne pas y mettre l’ingéniosité exercée dans d’autre domaine (citons les systèmes anti-fraudes).
Il y a aussi, en vrac, un parking, un camping, un système de jetons qui évite de s’embarrasser de monnaie pour payer sa boisson, un espace de restaurations variés parce qu’il faut manger aussi entre 2 bières.
En revanche j’émets de sérieuses réserves sur « les animations annexes » (Catch, Bondage, Strip-tease), je me pose la question de leur pertinence dans un festival de musique, je suis sceptique sur l’ambiance du lieu (tente « circus ») qui les accueillait, c’est-à-dire au milieu des détritus de repas malgré des poubelles à quelques mètres et ne suis pas certain qu’elles reflètent l’état d’esprit des spectateurs.
Ensuite, pour nous qui avons couvert le Festival, un Espace Presse, digne de ce nom, avec Bus Wi-fi et PC à disposition.
Il faut ajouter à tout ça le soutien et la participation de la commune de Clisson ainsi que des commerçants et habitants du coin qui voient maintenant d’un très bon oeil (bien qu’evidemment intéressé) la tenue d’un festival de cette importance sur leurs terres.

La question qui se pose maintenant est celle du lieu. Un lycée devrait être construit à l’endroit où se tient le Hellfest, qui recherche, en partenariat avec le Pôle régional des musiques actuelles, un nouveau site d’accueil. Une chose est sûre : le Hellfest sera encore là, l’année prochaine … et c’est tant mieux !

6 commentaires sur “Hellfest 2009 : le bilan

  1. Fix

    et nous aussi , on y sera
    (bon maintenant tout le monde sait que je pisse 4 fois par heure)

  2. delphine

    Juste petite précision ce n’est pas la Croix-Rouge mais la SNSM qui assurait le poste de secours. Depuis 3 ans, j’y participe en tant que secouriste SNSM! Effectivement, l’ambiance est géniale, les gens super sympathiques. Vivement l’année prochaine!

  3. painbird

    Oups … Merci pour ces précisions et mille excuses aux secouristes de la SNSM … j’ai fait la correction dans l’article.

  4. Caromobile

    Merci beaucoup pour toutes ces photos et commentaires 🙂 maintenant on vous attend pour les autres festivals, l’équipe est rodée!

  5. Fix

    Et nous on vous garde une place pour le Hellfest 2010.

  6. christ

    pour info CLISSON

    c’est le début de la BRETAGNE

    ecoute gilles servat

Laisser un commentaire

* Champs obligatoires