Grand Soufflet: Rita Macedo/Ange B/Jairo Rodrigues à Rennes jeudi 16

Frisquet dehors, il fallait hier soir venir prendre un bain de soleil occitan et nordestin sous le chapiteau du Grand Soufflet: c’étaient Rita Macedo, Ange B et Jairo Rodrigues qui menaient le bal. Les trois amis toulousains, qui se produiront également à Saint Aubin du Cormier et Pleurtuit, alternent chants occitans transmis oralement depuis le Moyen-Age, maracatu ou côco nordestins en se basant sur l’human beat box d’Ange B, l’accordéon de Rita et les percus de Jairo.


Et, on s’en doutait, la collision est pour le moins heureuse: les chansons s’enchaînent, les secousses s’étendent depuis les corps des premiers rangs jusqu’à l’arrière malgré les rangs plutôts clairsemés. La sauce prend, les dernières résistances sautent avec les mixtures de rythmes concoctées par les doigts agiles de Jairo, et tout le monde sautille ou trépigne quand Rita ou Ange entonnent les chants multiséculaires du pays d’oc en mode beat box. C’est évidemment les Fabulous Troubadours qui sont convoqués dans les derniers instants, avant que le trio n’invite, de façon délicieusement spontanée, Manu Théron qui sort du train de Marseille pour préparer le fête de samedi avec Fatche d’Eux. Le temps d’enlever le blouson, et les quatre terminent la fête avec deux chants qui laissent augurer des trois prochains jours sous le châpiteau.
Rencontrés un peu plus tard au village du Grand Soufflet, Rita, Ange et Jairo nous expliquent gentimment le projet: Rita et Ange se connaissent depuis longtemps et la grande époque des Fabulous, Jairo est arrivé plus fraîchement à Toulouse après une étape par Nantes. C’est la réputation de Toulouse auprès des brésiliens de Nantes qui l’ont amené vers la ville rose. Rita, tout le monde la connaît: au Brésil son père est incontournable quand on évoque la musique de Bahia, elle l’est tout autant elle-même à Toulouse. Donc le projet de jouer ensemble prend forme début 2007, et quelques mois et séjours au Brésil (pour Rita) plus tard, voilà les trois amis sur scène.
Nouveau, la rencontre nordestino-toulousaine? non, pas vraiment… »On avait intégré les rythmes du Côco nordestin très tôt, avec les Fabulous Troubadours. Dès 1988, donc avant la fièvre Mangue Beat qui a essaimé depuis… « , nous explique Ange, formé d’abord dans la pratique orale occitane puis attiré par les inventions du Hip-Hop. Tout comme Jairo s’est apparement pas mal nourri de Mangue Beat, ce creuset de musiques nordestines (maracatu, côco, frevo…) auquel les sorciers de Naçao Zumbi ou Mundo Livre associent fusion rock ou hip-hop. Beaucoup de tradition, les oreilles ouvertes vers l’ailleurs et une amitié solide construite à Toulouse: tout ça transpire des concerts du trio sur scène, si vous les avez raté à Rennes, courrez à St Aubin ou Pleurtuit…

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