Grand Soufflet: Entretien avec Rory McLeod

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Alter1fo: Si te demande de te présenter en une phrase, tu me dis quoi?
Rory McLeod: Salut, je suis Rory McLeod, je vivais en Écosse les treize dernières années, j’ai des origines à Glasgow et je suis né à Londres. Je fais des chansons. Je joue de la guitare, des harmonicas, des percussions, des cuillères, des claquettes, du trombone…Et je fais des chansons, des histoires.

Avais-tu entendu parler du Grand Soufflet avant?

Pas avant que j’arrive ici, mais ici j’ai réalisé que j’avais rencontré Etienne, le directeur, qui joue de l’accordéon, il y a quatre ou cinq ans, en Italie à un festival.

On te présente comme un grand voyageur, c’est le cas?
C’est vrai. Je pense qu’on voyage tous sans arrêt, mais moi je voyageais beaucoup plus avant. J’ai eu des enfants aussi, mais je continue de voyager un peu. J’étais en Irlande il y a peu, et oui je voyage toujours.

Et c’est la musique, le moteur de ces voyages?
Ah…Non, je n’ai pas toujours joué de la musique…Quand j’étais dans un cirque, j’étais cracheur de feu, j’ai fait de la cuisine…Beaucoup de différents boulots; du boulot dans les fermes…

Et quelles régions du monde t’ont le plus marqué?
C’est difficile à dire. Elles sont toutes vraiment différentes. La Chine m’a marqué. L’harmonica, d’ailleurs, vient de Chine, à l’origine. Ça vient d’un ancêtre qui s’appelait le sheng. Mais c’est pas pour ça que je suis allé en Chine. Le Mexique aussi, c’était fascinant, j’y ai appris l’espagnol, j’y ai rencontré beaucoup de gens. Je travaillais dans un cirque, avec des indiens. La famille Azteca Circus. C’était la meilleure méthode pour apprendre l’espagnol. En Chine, j’y ai été pour six semaines seulement, alors que le Mexique, j’y suis resté beaucoup plus longtemps. Mais en six semaines, ça a été un choc culturel. Cette façon différente de conceptualiser le monde…Tu n’es jamais tout seul, en Chine. Il y a toujours quelqu’un près de toi, ils sont si nombreux. Le Mexique, c’était différent comme aventure, j’y étais travailleur, pour gagner de l’argent. J’en ai pas gagné beaucoup, c’est assez pauvre, j’avais vingt-et-un ans. Avant, plus jeune, je faisais le tour d’Angleterre en stop, à quinze ans. Ensuite, je suis venu en France, avec mon frère. On jouait dans la rue avec des clowns, avec du maquillage.rory1 Un clown était québécois, l’autre italien. Ils nous ont appris des trucs à la guitare, j’ai laissé les drogues de côté. On a bourlingué dans le sud, plutôt, en Provence…

La musique que tu joues, tu l’a apprise comme ça, sur la route?
Non, la musique que je joue, c’est des chansons que j’écris. Des chansons, des histoires à propos de ma grand-mère, des chansons à propos d’une fille qui était à l’école avec moi, des chansons sur les réfugiés, des chansons de voyage, des chants de travail, des histoires. Il y a un marché aux fruits et légumes, vieux de quatre cent ans à Londres, et j’ai fait une chanson avec les gars qui y travaillent. Donc je fais des chansons. Mes influences sont celles du blues, de la musique latine, de la musique celte. Quand j’étais plus jeune, j’aimais la country, le blues et le rock’n’roll. Je ne les sépare pas vraiment.

Tu as joué avec Townes Van Zandt?
Oui, au Texas. C’était à Austin, avec Mickey White à la guitare, moi je jouais de l’harmonica. Je l’ai rencontré dans la rue, où je jouais, à l’époque. Et avec d’autres: Butch Hancock et Jimmy Dale Gilmour. On jouait dans un pub qui s’appelait le Alamo Lounge, puis on a joué dans un autre. Beaucoup de gens ont joué la-bas. Nanci Griffith, par exemple. Je jammais à l’harmonica avec un groupe de jazz. Je me souviens plus le nom…Ils faisaient des trucs à la Captain Beefheart. Après, j’ai chopé un job avec un groupe de reggae, à l’harmonica toujours. On jouait pour Peter Tosh, Dennis Brown…Mais c’était au Texas. Où le soleil brille aussi, donc c’étaient des concerts assez caribéens dans l’esprit, dehors, avec des danseurs.

Tu as joué aussi avec Ali Farka Touré?
Oui, c’est vrai, je l’ai rencontré à Londres, grâce à un ami marocain qui s’appelle Hassan Erraji, qui joue du oud. Et j’ai joué sur l’un des disques d’Ali, avec Taj Mahal à la guitare. Je joue de la guitare slide. J’ai joué aussi avec Tarika, de Madagascar. Je les ai rencontrés à un festival au Canada. J’adore jammer avec les gens, et jouer sur leurs disques, de l’harmonica.

Quels sont tes futurs jams, tes futurs plans ou futurs voyages?
Je fais des chansons, à propos du mur d’Hadrien (la limite de l’empire romain entre l’Écosse et l’Angleterre, ndr) , avec un groupe de poètes et de chanteurs, on a tourné pas mal au Royaume-uni. C’est un peu historique, avec le mur comme thème principal. Les romains, que vous aviez à Rennes, aussi. C’était marrant. Maintenant, faut que je trouve du boulot, des moyens de gagner de l’argent, j’ai des dettes (rires).Ce soir, je vais jouer un mélange de toutes mes chansons. Après, je retourne chez moi, à la frontière écossaise, à Galashiels. On y habite aujourd’hui, depuis peu, dans les terres, où l’on veut cultiver un peu et s’occuper d’abeilles.

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Rory Mc Leod se produira au Grand Soufflet, ce soir samedi 8 à Liffré (centre culturel, 21H), dimanche 9 à Parcé (la Granjagoul, 16H), mardi 11 au Diapason (12H15) puis au chapiteau de la place du parlement (18H)

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