Grand Soufflet 2016 : un final international !

Le chapiteau du Grand Soufflet est un endroit convival, ça on le savait. Mais ce dernier samedi soir, il est même devenu international ! avec une programmation éclectique et faisant la part belle à l’accordéon évidemment. Petit voyage entre l’Italie avec Giuliano Gabriele, la Russie avec le détonnant quatuor féminin Iva Nova et les cuivrés balkanico-turcs d’Haïdouti Orkestar ! 

Envoûtantes tarentelles

Giuliano Gabriele est italien mais chante en dialectes du sud de la botte. Il joue aussi avec les époques, revisitant et transformant la tarentelle du XVIIIè siècle.

L’intro du concert se joue à visages masqués pour ces musiciens. Et dès le début de ce concert, on est surpris et happés par le mélange détonnant entre folklore et modernité. Accordéon, batterie, basse, guitare s’associent sans vergogne avec la zampogna (cornemuse italienne), la lyre calabraise et le tambourin.

Les morceaux s’égrennent, rythmés, soutenus, tout en boucles hypnotiques, caractéristiques de la tarentelle. Les musiciens semblent eux-même happés par ce rythme, comme habités par ce démon du sourire. Non contents donc de nous entraîner dans leur sillage envoûtant, ces musiciens italiens renouvellent le genre musical de la tarentelle. Distorsions de guitare à l’appui, cordes du violon jouées comme une guitare… les instruments se prêtent à leur créativité. Et puis il y a Eduardo, percusionniste impressionnant, dont le jeu au tambourin est tout simplement délirant. Qui aurait pu penser qu’un solo de tambourin aurait autant emporté tout le public sous le chapiteau ? Impossible n’est pas Grand Soufflet !

Une très belle découverte donc, comme le Grand Soufflet sait nous en offrir tous les ans !

Fulgurantes Iva Nova

Elles sont russes, de St Petersbourg, elles sont quatre. Et elles vont retourner (et faire s’asseoir pour une berceuse) tout le chapiteau. Le Grand Soufflet, avec Iva Nova, a réussi son pari ce samedi soir !

Iva Nova (photo : Christine Vainqueur)
Iva Nova (photo : Christine Vainqueur)

D’elles, on ne savait pas grand-chose avant de venir. Quelques articles lus sur le net, leur site officiel avec quelques pages en anglais. A moins de lire le cyrillique couramment, Iva Nova restait un quasi mystère… Si les premiers morceaux ne nous convainquent pas forcément, la suite prouvera le contraire…

Car elles dégagent une énergie de folie ces quatre nanas ! Basse, batterie, claviers et un accordéon virevoltant transforment le moindre morceau en défouloir à têtes et à corps ! ça s’agite sous le chapiteau ! chaque morceau est un joyeux et pepsy mélange de rythmes, de mélodies, de genres et de ruptures.

Iva Nova (photo : Christine Vainqueur)
Iva Nova (photo : Christine Vainqueur)

Un Uba hoba (de l’album Chemodan) présentée comme une « dance of liberation » transforme le chapiteau en concert rock. Suivra un peu plus tard un très joli morceau – dont on n’a absolument pas repéré le titre – présenté par la chanteuse, Anastasia Postnikova, comme ces nuits où l’on dort et l’on fait de mauvais rêves. Joli « nightmare » en tout cas.

Gros gros succès auprès du public ! Le rappel se fera, à la demande de la chanteuse, assis, tous ensemble, sur le parquet du chapiteau, dans la pénombre. Un chouette concert donc et on remercie Etienne Grandjean pour cette programmation étonnante et enthousiasmante !

Des cuivres, des cuivres, encore des cuivres ! 

Trompette, trombone, tuba, souba (l’impressionnant souba !), cor, saxo ! Toute la panoplie des cuivres est présente sur scène avec l’Haïdouti Orkestar ! Ajoutez un accordéon et des percussions et le tour est joué pour un concert en fanfare entre Balkans et Orient.

Haïdouti Orkestar (photo : Christine Vainqueur)
Haïdouti Orkestar (photo : Christine Vainqueur)

L’Haïdouti Orkestar repousse les frontières, mêlant savamment chants turcs, mélodies orientales, chansons syriennes, voyage à Babylone, tonalités yiddish… Un hommage à Fairuz, la chanteuse libanaise, avec le morceau Bint el Chalabiya. Un clin d’oeil à La Vache, le film dont ils ont fait la BO avec Ibrahim Maalouf  : le morceau Back to Baskinta entraîne tout le chapiteau dans son road-movie cuivré !

Haïdouti Orkestar (photo : Christine Vainqueur)
Haïdouti Orkestar (photo : Christine Vainqueur)

Une farandole géante plus tard et c’est tout le chapiteau qui fait honneur à cette fanfare balkano-turque ! Sourire vissé aux lèvres, le public finit de danser sur une version instrumentale très joyeuse de Misirlou en rappel.

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Haïdouti Orkestar (photo : Christine Vainqueur)

Encore une fois, le Grand Soufflet a prouvé combien l’accordéon rend magique la musique d’un groupe. De belles découvertes entre Argentine et autres pays du monde ! L’édition 2016 se referme encore sur nos oreilles ravies par tous ces nouveaux décibels. RDV en 2017, entre le 05 et le 14 octobre pour la 22è édition ! 

 


Crédits Photos : Christine Vainqueur


Retrouvez toutes les informations sur le 
Festival Grand Soufflet : http://www.legrandsoufflet.fr/

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