Grand Soufflet 2013 : Kottarashky and The Rain Dogs ou la claque bulgare

On vous avait annoncé un set hypnotique des Bulgares Kottarashky & The Rain Dogs. Prévision confirmée vendredi soir ! Un set assez époustouflant du combo de Sofia, accompagné spécialement pour le festival par Plamen Dimitrov à l’accordéon. Loin, très loin des poncifs balkaniques, les Bulgares nous ont entraîné dans un sillage sans frontières entre Est et Occident…

kottarashky-and-the-rain-dogs-grand-soufflet-2013-credits-photos-catherine-gaffieroCrédits photo : Catherine Gaffiero

Sofia, nouvelle capitale de l’ethno-electro minimaliste aux saveurs balkaniques ?

Assurément ! et le quintet bulgare nous l’a vraiment prouvé ce vendredi soir. Ils sont cinq sur scène, avec basse, clavier, batterie, guitare, clarinette et boîte à samples. Six avec l’accordéon guest-star.

Chaque morceau des onze que comptera le set démarre par la boîte à sample. Parfois accordéon, parfois voix, parfois folk, le point de départ lancé par Nikola Gruev, aka Kottarashky, nous fait plonger dans un nouvel univers à chaque fois. Les musiciens s’y accrochent, s’imposent, fusionnent et le tout forme une osmose assez impressionnante. Ici, le sample est un terreau ; ces vieilles mélodies échappées de vinyles dénichés au fond d’un grenier ne sont ni plaquées ni omniprésentes. Elles sont le point de départ, le squelette offert pour de nouvelles créations. Sans que l’ancien soit effacé ou que le nouveau soit surreprésenté. Un très très beau travail d’orfèvre pourrait-on dire. Pour qui aime se laisser emporter d’un morceau à l’autre entre jazz, blues, reggae, gypsy, drum, afrobeat, folk, funk, ce concert fut assurément un excellent moment !

Une impressionnante complicité entre les musiciens, véritables experts de leurs propres instruments. Aleksandar Dobrev excelle à la clarinette, impulsant des tonalités klezmer, jazzy ou résolument contemporaines. Hristo Hadzhiganchev à la guitare et au clavier se cache dans le fond de la scène mais on se surprend parfois lors d’un morceau à entendre la mélodie du clavier et s’y caler pour dodeliner de la tête ; Yordan Geshakov est impassible à la basse mais elle est là, lourde, présente, comme un squelette dans chaque morceau. Quant à Atanas Popov à la batterie, il est tout simplement magistral. L’air de rien, les yeux fermés, il explose au beau milieu d’un morceau et reprend ensuite sa partition calmement, comme si de rien n’était. Plamen Dimitrov, le virtuose de l’accordéon, passe d’un registre classique à un registre folk contemporain sans accroche. Il intègre le combo de façon surnaturelle, comme si ce petit monde travaillait ensemble depuis des années.

plamen-dimitrov-grand-soufflet-2013-credits-photo-Catherine-GaffieroCrédits photo : Catherine Gaffiero

Chaque morceau résonne de façon hypnotique, comme un appel à la transe. Ça monte doucement mais sûrement à chaque fois ; le public ferme les yeux, tangue, oscille, comme charmé par cette puissante ethno-electro minimaliste.

Des garçons très concentrés sur leur travail pendant le set, même si la complicité, l’écoute mutuelle transpirent. Ils semblent d’ailleurs tous hypnotisés par leur part du travail et leurs instruments et pourtant l’osmose est là. Aucun d’entre eux n’est mis en avant, aucun ne fait de l’ombre à l’autre. Peu bavard, Nikola Gruev exprimera juste au nom du groupe combien ils sont contents d’être là, à Rennes. Lui, le chef d’orchestre qui danse sur chaque morceau, se laissant envoûter par les rythmes comme le public.

On notera également un très chouette travail au niveau vidéo, suite d’images syncopées. Images d’archives en noir et blanc, ou vidéos vintage (?) de festival babos en arrière scène. Pas de doute, le spectacle est complet et offre une bien belle virée hypnotique en dehors de toute frontière musicale.

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Kottarashky & The Rain Dogs

A voir et écouter :

A découvrir : Soundcloud de Kottarashky & The Rain Dogs

 

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