François Bayrou : pas de consigne de vote mais…

Le candidat de l’UDF s’est exprimé mercredi 25 avril au cours d’une conférence de presse. Après avoir consulté ses électeurs et ses parlementaires, M. Bayrou a annoncé qu’il ne donnait de consigne de vote pour aucun des deux candidats présents au second tour. A cette occasion, il a également annoncé la création d’une nouvelle formation politique : le Parti Démocrate.

Avec un score de plus de 18%, le candidat centriste savait dimanche soir qu’il ne pouvait être présent au second tour, comme il l’avait espéré. En revanche, aucun candidat ne peut être élu sans avoir le soutien de ses électeurs dont le comportement reste incertain. En effet, pendant toute la campagne, M. Bayrou a montré un nouveau positionnement pour son parti, celui de la 3 voie. Il appelait ainsi à un rassemblement des formations politiques de droite et de gauche afin de gouverner autrement. Ce positionnement s’est mis en place progressivement au cours de la dernière législature. L’UDF n’a jamais accepté d’être intégré à l’UMP qui devait être le grand parti de la droite et du centre. Depuis, il s’en est éloigné, allant jusqu’à voter une motion de censure et basculer ainsi dans l’opposition. Ce schéma d’éloignement de la droite pouvait aussi conduire les centristes à se rapprocher de la gauche, ce qu’ont appelé de leur vœux plusieurs membres du PS.

Depuis le début de la semaine, on assiste alors à une course aux électeurs centristes de la part des deux candidats restant en lice. Ségolène Royal a tout d’abord tendu la main à François Bayrou, allant jusqu’à proposer la présence de ministre UDF dans son gouvernement, en cas de ralliement au pacte présidentiel de la candidate. De plus, elle a proposé un débat au candidat centriste, qui devrait avoir lieu vendredi 27 au cours d’un forum avec les quotidiens régionaux. Tout à tour, Jacques Delors, Daniel Cohn-Bendit et Dominique Strauss-Kahn ont également appelé le candidat UDF à se prononcer pour la candidate socialiste. De son côté, Nicolas Sarkozy a d’abord chercher à dialoguer avec les électeurs, estimant ne pas vouloir mettre en place des logiques d’appareil. Il est vrai qu’après avoir chassé sur les terres du Front National, il lui est plus difficile de revenir au centre. Derrière cela, le président de l’UMP a mis en garde. Les parlementaires UDF se prononçant pour sa candidatures bénéficieront de désistement des candidats UMP pour les législatives, quant aux autres… Le but de l’UMP est alors la création d’un pôle centriste au sein même du parti, et non plus de manière indépendante.

François Bayrou a quant à lui critiqué les deux candidats au cour de sa conférence de presse. D’un côté Nicolas Sarkozy va aggraver les problèmes de la démocratie et la fracture du tissu social, de l’autre Ségolène Royal va aggraver durablement les problèmes de l’économie et l’un comme l’autre vont déséquilibrer le déficit et la dette. Le candidat centriste s’est tout de même montré plus critique à l’égard de Nicolas Sarkozy, notamment sur la possible concentration des pouvoirs. Invité hier soir sur Canal +, JM Cavada, faisant partie de l’équipe de campagne de F. Bayrou, a indiqué qu’il savait pour qui il ne voterait pas. Sans toutefois se prononcer. Il a laisser entendre que son candidat se prononcerait sur son choix personnel à l’issu du débat télévisé. Bien qu’il n’y ait pas de consigne de vote, une telle annonce pourrait tout de même faire basculer la balance d’un côté. Reste à savoir lequel.

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