Focus sur la scène rennaise – Fat Supper en interview

Alter1fo vous propose de (re)découvrir la scène musicale rennaise à travers une chronique, hebdomadaire le plus souvent. Des talents émergent, d’autres confirment sur la scène locale. Certains les soutiennent, sortent leurs disques, d’autres leur proposent des lieux de concert, de répétition… Alter1fo donne un coup de projecteur à ces artistes, labels, lieux ou assos qui œuvrent d’arrache-pied pour que la scène locale existe. Permettre aux acteurs et aux publics de se rencontrer, donner la parole à ceux qui font la vie rennaise, tels sont nos buts avoués. Chaque semaine, vous retrouverez donc un ou plusieurs focus sur l’un de ces acteurs…

Fat-Supper-cover

Fat Supper est un trio venant de sortir un premier album très réussi, issu des efforts conjoints Des Disques Normal et de Kerviniou Recordz ( label rennais faisant d’ailleurs un sans faute avec comme autre sortie l’excellent Spit in the air and take out your umbrella de Tom Bodlin). Un premier disque certes, mais pas vraiment un groupe de débutant puisqu’on y retrouve la voix profonde et éraillée et le jeu de guitare de Léo Prud’homme. Vous le connaissez peut être comme fondateur de Leo88man ou clavier de Red. De même pour André Rubeillon (guitare et basse) qui est également fondateur de Moon Palace et co-compositeur de Leo88man. Derrière les futs, également une tête connue puisqu’y officie Pierre Marolleau, le batteur furieux de Fordamage, My Name Is Nobody… et de pleins d’autres groupes. Rencontre.

Alter1fo : Pouvez-vous nous expliquer comment s’est passé la transition du projet (presque) solo Léo(88man), au trio Fat Supper ?

Piero, Léo et André : Tout simplement, étant donné qu à la fin de leo88man, on était d’ores et déjà devenu un groupe tous les trois, Leo a voulu changer de nom, notamment pour qu’il n y ait plus son prénom dans le nom du groupe…

Fat Supper @ Le Jardin Moderne - 08Comment est venue l’évolution d’une folk délicate vers une énergie beaucoup plus rock ?

Très naturellement… sans vraiment se poser de questions, on ne s’est pas dit « allez, on va faire du rock, la folk c’est fini ». Et puis ça venait d’une idée commune d’enregistrer « live » et sans invité, ce qui n’était pas le cas avant. La Folk peut se décorer comme un sapin de noël, ça restera toujours un sapin ! Alors que le rock n’a pas besoin d’un joli costume. C’est plus une façon de faire, un genre de recette sans ingrédient précis mais qui se doit d’être différente à chaque fois. Si c’est pareil, c’est raté. Il n’y a rien de mieux que de se mettre en danger sur scène, alors comme on se sentait un peu chez mamie avec la Folk…

Comment s’est passée la composition des morceaux de l’album ? Vous travaillez chacun avec un domaine réservé ou c’est plus collectif que ça ?

Sur cet album, Leo avait maquetté 4 morceaux. Pendant les 5  jours d’enregistrement, on les a arrangés ensemble avant de composer les 4 autres.
Pour le prochain album, chacun a bossé un peu de son côté pour amener de nouveaux morceaux… On a pas mal de choses en route. Et puis on a proposé à Yoann Buffeteau (Montgomery) de rejoindre le groupe. Il jouera de la batterie, de la guitare et du clavier. On a fait les premières répéts avec lui récemment, et on est vraiment heureux. Il commencera les dates avec nous en avril.

L’album s’ouvre sur une très jolie fausse piste avec le groove langoureux de Step Back pour explorer ensuite des univers musicaux assez variés. C’est une volonté ou c’est venu naturellement ?

C’est venu naturellement, on avait pas d idée précise d’où on voulait aller. On n’a pas envie de se priver avec Fat Supper, on veut explorer plein de pistes, et essayer tout plein de choses sans se donner de limite de style.

Sur Knowledge n feeling, on a le plaisir de retrouver la voix d’Astrid de Mermonte. Vous avez eu envie de contrebalancer le mâle organe de Léo ?

On y avait pensé pendant la composition du titre, on voulait mélanger les deux voix, voir ce que ça disait…On a tout de suite été emballé par le résultat.

Après une première sortie digitale sur Bandcamp, l’album sort en CD grâce aux Disques Normal et Kerviniou Recordz. Comment s’est passée la rencontre avec ces deux labels ? C’est important pour vous le support physique ?

La rencontre avec Les Disques Normal et Kerviniou Recordz s’est faite au sauna…
Et pour le support physique : Oui ! C’est la carte de visite du groupe. Et puis on affectionne depuis longtemps le retour du vinyl comme support audio. On va d’ailleurs sortir ce premier skeud en version 33t avant la sortie du prochain album.

Dans vos influences revendiquées on retrouve Lambchop ou Smog/Bill Callahan mais en fouinant sur bandcamp, c’est sur une étonnante reprise des Pixies qu’on peut tomber. D’où vient ce morceau ?

On se retrouvait bien dans Lambchop ou Smog à l’époque de Leo(88man)… Aujourd’hui, on se sent proches de la démarche de nos potes de La Terre Tremble!!!, The Enchanted Wood, Papier Tigre, Pneu, Gablé, Marvin Hood, et on écoute des choses comme Timber timbre, Actress, The Oh sees, Pavement, Beak> etc…
Le titre « Monkey Gone To Heaven » apparaît sur la compile Redoo (une reprise intégrale de l’album Doolittle des Pixies par des groupes Lillois qui se sont vu attribuer un titre tiré au hasard). Leo l’a ré-arrangé avec le rappeur KLM et Sam Nolin, avant de l’enregistrer à Lille dans l’urgence. C’est marrant de savoir qu’il ne connaissait pas les Pixies (dans les 90’s, Leo faisait de la catalepsie chez Tom Waits) Redoo est téléchargeable gratos sur le net.
Fat Supper @ Le Jardin Moderne - 12

Trois disques sans lesquels vous ne pourriez vivre ?

Les Lombaires, les Derock , et les Cotons Démaquillants… Sans déc, cette question est trop dure.

A propos du nom Fat Supper, vous êtes fans de La Grande Bouffe de Marco Ferreri ou vous avez juste un bon coup de fourchette ?

On est fan de ce film et oui on adore manger énormément. Pierre voulait (sérieusement) qu’on s appelle Gentils Dauphins mais Léo et André (heureusement) ont préféré Fat Supper. On a énormément galéré pour trouver un nom de groupe qui satisfaisait tout le monde, ce n’est pas un exercice facile.

Le premier album de Fat Supper est en écoute intégrale sur leur Bandcamp.

Retrouvez toutes nos interviews-focus sur la scène rennaise ici

(Santa Cruz, La Terre Tremble !!!, Lady Jane, Fago.Sepia, Band of Ghosts, le pôle musiques actuelles du CRIJB, Manceau, Nola’s noise, Wesson Maespro, Get Flavor Records, Idwet, les Disques Normal, Mekah, Dj Netik, La Corda, Eat your toys, Théo Gravil, Simba, Shtok, Spash Wave, Monkey & Bear, Mess Zero, Regïs Boulard, Le Bocal, We only said, Deejay Ober, Makassy, Skap’1, I&A, The Last Morning Soundtrack, Alee, Garbo, Russian Sextoys, Ladylike Lily, Missing Girl, Zaïba, Homecooking, Psykick Lyrikah, RCR, Bumpkin Island, Wonderboy, Micronologie, ReDeYe, Colin Linkoln, Sudden Death of Stars, Juveniles, Alexel, Güz II, The Enchanted Wood, James Legalize, The Missing Season, RezO, Bunch of Crows, Our Name is a Fake, Heskis’, Vortex, Users, Nola#, Mermonte, Mekah, Superets, We are Van Peebles, Korkoj, Twinztrack, You’ll Brynner, Drix MC, 6AM on the Moon, Coksinelle, Budju, Doist!, My Sleeping Doll, O Safari, Keevrat, Belone, Kino Eyes, Tiny Feet, The Way of Life, Piranha…)

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