[POLITIKOS] : Emmanuel Couet, mauvais perdant ?

Dans une interview donnée aux étudiant·e·s en journalisme de Sciences-Po Rennes et étudiant·e·s en audiovisuel de l’Esra Bretagne, Emmanuel Couet, président de Rennes métropole, affirme que Rennes est une ville où l’on débat. Manque de bol, un paragraphe plus loin, il balaie d’un revers de la main la polémique suscitée par le montant inhabituel des subventions versées au festival du film politique consacré à l’exercice du pouvoir POLITIKOS : près de 190 000€ de la Région, 100 000€ de la Métropole pour couvrir la location du Couvent des Jacobins, 30 000€ du Département et de la Drac. L’ancien candidat malheureux, éliminé dès le 1er tour aux législatives, préfère  parler de l’évènement plutôt « que de ceux qui [le] critiquent(1) » puisque selon ses propos, « quand une polémique n’est pas au niveau », il « n’ a pas envie d’en parler. »
Ben alors, il est où le débat du coup ?

Des questions sans réponse…

Jean-Michel Djian, le délégué général de Politikos le dit lui-même, le festival aurait pu s’organiser dans une autre métropole. « Si on avait voulu le faire à Paris, on l’aurait fait à Paris. » Par conséquent, n’est-il pas légitime de s’interroger sur la tenue d’un festival ′clé en main′, déconnecté du territoire et de ses habitant·e·s, ignorant au passage le travail effectué par les nombreuses structures locales ?

« On nous répète sans cesse qu’il n’y a pas d’argent et là, la région débloque 190 000€ alors qu’habituellement elle ne subventionne jamais la première édition d’un festival » fulmine-t-on dans le milieu associatif culturel. Confronté·e·s à une situation financière de plus en plus drastique, beaucoup s’interrogent sur le financement « hors-norme » et dénoncent une décision jugée « inéquitable ». Par conséquent, n’est-il pas légitime de s’interroger sur les (vraies) raisons du montant exceptionnel touché pour la 1ière édition de POLITIKOS ?

« Le public de ce premier jour  n’est pas très diversifié » affirme une festivalière. Par conséquent, n’est-il pas légitime de s’interroger sur la pertinence d’un festival fait par et pour un « cercle d’initi·é·e·s », symbole de cet ′entre-soi′ que combattent au quotidien bon nombre de collectifs implantés dans les quartiers ?

Hollande, Debré, Giesbert, Mitterrand, Bern… la liste des personnalités se veut prestigieuse et le festival n’a de cesse de communiquer dessus. « Ce sont des stars de la politique, du cinéma et de la télévision »  précise même Jean-Michel Djian en évoquant le casting. Par conséquent, n’est-il pas légitime de s’’interroger sur cette mise en scène et cette starification (glorification?) de ces hommes et femmes publiques qui ont pour la plupart déjà accès à un espace médiatique ? Bref, « comment un événement qui a pour objectif de réconcilier les citoyens et les urnes peut-il à ce point participer à ce qu’il prétend dénoncer ? »

« Extrême gauche », « bas niveau »…

Jean-Michel Djian s’est moqué ouvertement du contre-festival POLITIK’OFF organisé dans l’urgence en mode Do-It-Yourself en répondant aux questions du Ouest-France(lire ici) : « Nous sommes le premier festival au monde à avoir son festival off dès sa première édition. Avignon a attendu 10 ans… » Il en a rajouté une couche en évoquant la contestation(2) comme étant l’œuvre d’un groupuscule d’extrême gauche : « Quand on constate que ce sont dix personnes dans une salle […]. Qu’ils contestent, c’est la règle du jeu. L’extrême gauche est là pour ça… » Emmanuel Couet tente donc à son tour de discréditer cette controverse en la taxant de ′bas niveau′.

Drôle de conception de la démocratie.

MAJ (04/11/2018) : Selon O.F. une deuxième édition se prépare, toujours à Rennes.


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(1) A lire ici http://www.arretetoncinema.bzh/arretetoncinema#chapter-4452036 Quand une polémique n’est pas au niveau, je n’ai pas envie d’en parler

(2) A lire ici http://www.arretetoncinema.bzh/arretetoncinema#chapter-4452036 Ces gens n’ont pas les mêmes lectures, les mêmes codes. Qu’ils contestent, c’est la règle du jeu. L’extrême gauche est là pour ça. 

 

 

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