Electroni[k] – La nuit américaine, le retour !

Terry RileyAprès le succès de la Nuit Américaine l’année dernière au Diapason, pour laquelle les noms de Steve Reich et de Tim Hecker avaient suffi à remplir l’auditorium, on retrouve avec plaisir une Nuit Américaine #2. D’autant que c’est un autre compositeur essentiel pour nous qui sera mis en avant, entendez Terry Riley. Tout ça avec l’Orchestre de Bretagne. Mais aussi Arandel et Purform. On aurait donc tort de bouder notre plaisir.

Cette fois-ci, La Nuit Américaine #2 se déroulera au Triangle (mercredi 12 octobre de 20h à minuit). La musique minimaliste et répétitive d’un des plus grands compositeurs contemporain sera donc mise à l’honneur : c’est en effet le In C de Terry Riley qui sera joué par l’ensemble de l’Orchestre de Bretagne sous la direction de Jonathan Shiffman (pour les non musiciens et/ou les non anglophones de nos lecteurs, In C signifie dans la notation anglaise « en do majeur » ).

In C -Terry RileyComposée en 1964 et considérée comme la première œuvre de la musique répétitive et minimaliste, cette œuvre au départ pour 35 instrumentistes, repose sur un concept inédit à l’époque : la partition est composée de 53 phrases musicales que chacun des musiciens doit jouer et répéter autant de fois qu’il le souhaite avant de passer au motif suivant. A chacun de choisir le nombre  de répétitions (les représentations de cette pièce musicale peuvent donc varier en durée !). Les musiciens sont mêmes invités à s’arrêter de jouer s’ils le souhaitent afin d’écouter les autres musiciens de l’orchestre. Le résultat est hypnotique et passionnant.

On a lu que Terry Riley expérimentait auparavant l’utilisation de bandes magnétiques avec l’australien Daevid Allen (Gong, Soft Machine) et que c’était vraisemblablement à travers ce travail sur les bandes magnétiques que le musicien avait progressivement développé un mode de composition et d’improvisation basé sur la répétition de courtes cellules mélodiques. On est de notre côté ravi d’entendre cette pièce essentielle jouée live.

ill_wboxEn ouverture de cette soirée, on découvrira pour notre part le duo Purform et sa performance audio/vidéo White Box. Le duo canadien constitué de Yan Breuleux (artiste visuel) et d’Alain Thibault (compositeur ) avait déjà réalisé une performance multimédia intitulée Black Box en 2003 explorant les effets psycho-sensoriels de la synchronisation du son et de la lumière électronique à l’intérieur de quatre écrans disposés en forme de cube  et d’un système de sonorisation quadraphonique dans lesquels les spectateurs étaient invités à pénétrer.  « Si Black_Box faisait référence à la boîte noire où l’entrée et la sortie sont connues, mais pas le processus de traitement interne, dans White_Box c’est l’inverse. Le système est transparent, ce sont les entrées et les sorties qui sont imprévisibles » expliquent les concepteurs.

Ils poursuivent : «  L’expérience repose sur l’utilisation de formes abstraites en constante évolution. (…) La musique est dépendante de la durée du déplacement de l’objet vidéo dans l’espace, sa complexité et son traitement. Les animations visuelles entrent ainsi en résonance avec les fréquences, l’amplitude et le timbre du son (…). Ce projet joue sur la dialectique entre le son et l’image (‘audio/visuel’) en positionnant les deux médiums, les opposant, puis les fusionnant en cherchant à créer une seule entité perceptive, jusqu’au moment où, le spectateur n’arrive plus à distinguer ce qu’est le son, ce qu’est l’image. » Cela dit, des fois, les images, ça explique mieux que les discours. Voici donc un extrait de cette White_Box.

arandel_webPour finir, on aura le plaisir d’écouter un de nos projets préférés du moment, entendez Arandel en live, dont l’album In D (notez la référence) nous avait tout bonnement impressionné. Accompagné par le quatuor à cordes de l’Orchestre de Bretagne, Arandel (collectif -?-  plus ou moins mystérieux « Ni groupe ni personnage, Arandel est une proposition » ) proposera la version live de son album à notre plus grande joie. Sorti sur Infiné, le disque glisse plusieurs clins d’œil à Terry Riley et à la scène expérimentale américaine. Sons électroniques et organiques s’y entremêlent, naviguant entre electronica, musiques contemporaines ou deep house en 4/4. Pour nous résolument, l’une des meilleures découvertes de 2010. On a hâte d’entendre ces morceaux tant écoutés, en live.

Notez enfin qu’ [Ensemble Vide] investira le hall du Triangle en proposant des « pièces contemporaines expérimentales nord-américaines, agrémentées d’effets » . Et pour ceux qui ne pourront pas se déplacer jusqu’au Triangle, la soirée sera retransmise en direct chez nos amis de Radio Campus Rennes (88.4Fm).

Nous, en tous les cas, on sera au Triangle car ce n’est quand même pas tous les jours que l’on peut entendre l’In C de Terry Riley joué live !

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Cultures Electroni[k], l’Orchestre de Bretagne, l’Antipode MJC, le Triangle, Infiné et I’m what I play présentent  La Nuit Américaine #2 le mercredi 12 octobre de 20h à minuit au Triangle (Boulevard de Yougoslavie, Rennes).

Plein tarif : 15€ – tarif réduit : 10€ – tarif Sortir ! : 4€

Toutes les informations (horaires, tarifs, programmation détaillée…) sur le site de Cultures Electroni[k] : http://www.electroni-k.org/

1 commentaire sur “Electroni[k] – La nuit américaine, le retour !

  1. Marco

    Magnifique soirée hier soir au Triangle… si ce n’est la fin! La musique du duo Arandel était tout simplement mauvaise. La coopération avec le quatuor à cordes de l’orchestre de Bretagne, n’en était pas une : les 4 musiciens semblaient être là uniquement en faire valoir de la musique de club du duo Arandel. N’y voyait pas ici de jugement de valeur sur la musique de club. Cela peut -être très chouette, mais ça n’a rien à voir avec la proposition de la soirée. Arandel est resté sur des choses connues, faciles, voire de mauvaises qualité ( l’utilisation des instruments notamment). Rien à voir avec une expérience sonore originale. Si j’étais méchant, je leur conseillerais d’aller jouer à Ibiza… Déception de finir une soirée magique de la sorte.
    Par contre, félicitation aux artistes précédents. Des émotions fortes et belles, parfois dérangeantes ( pour les canadiens), mais toujours entraînantes. Encore bravo. Et merci.

    Marco

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