Dernier jour pour « J’y crois, j’y crois pas : magie et sorcellerie » aux Champs Libres

Que vous soyez incrédules ou pas, l’exposition « J’y crois, j’y crois pas : magie et sorcellerie » aux Champs Libres respectera vos opinions. Mais faites vite ! c’est le dernier jour aujourd’hui (et ce n’est absolument pas un poisson d’avril !)…

En passant par ma Bretagne…

Et la Bretagne, loin s’en faut, n’a pas échappé aux superstitions et croyances populaires. Lutins, elfes, rebouteux, louzouaer (NDLR : profession découverte lors de l’exposition – « terme breton signifiant « médecin des plantes », guérisseur » disait le cartel) cotoient les charlatanismes, trucs de bonnes femmes ou bondieuseries…


De Charles Géniaux immortalisant ces jeunes bretonnes tentant de poser leurs épingles à cheveux sur l’eau (pour être mariées dans l’année) au néo-druidisme breton en passant par les ex-voto qui peuplent les chapelles bretonnes ou encore les fontaines et leurs innombrables saint-guérisseurs, l’exposition dresse un portrait assez étonnant des croyances populaires bretonnes.

Et on sourit bien entendu ! Pour ma paroisse, c’est Saint Gurloes qui était invoqué pour les maux de tête et de reins ainsi que pour la maladie de la goutte. Et je me souviens d’une visite scolaire (d’école laïque) à l’abbaye Sainte-Croix de Quimperlé où le guide nous avait proposé, comme les pélerins le faisaient en guise de témoignage d’humilité de se glisser sous le gisant, à travers un passage. Cette pratique, qui a perduré jusqu’au XXè siècle, s’accompagnait aussi de la possibilité de glisser sa propore tête dans la cavité située sous la tête du gisant. Maux de tête et folie envolés, telle était la promesse donnée !
Sondez donc vos souvenirs de petits bretons, il y a sûrement un saint guérisseur ou une croyance magique liée à l’eau d’une fontaine ou le pouvoir caché d’un vieux menhir…

De nombreuses cartes postales (comme le sourcier ci-dessus) rappellent combien l’iconographie « touristique » a contribué à véhiculer cette image du breton superstitieux. Pour mémoire, Henri Busson, en 1929, écrivait en toute impunité dans le Manuel de géographie à l’usage des lycées que « Les principaux défauts de la race bretonne sont la malpropreté, la superstition et l’ivrognerie ». Relisez donc aussi Bécassine pour compléter le propos…

Croyances populaires persistantes

Et si on s’amuse de ces vieux jeux de divination (Tarot de Marseille, voyance…) ou de connexion avec le Malin présentés comme des trésors dans une salle de l’expo, on rigole un peu moins quand on tombe devant cet écran TV où Mme Soleil se rappelle à nous. Et on se dit que la croyance populaire ancestrale est toujours aussi contemporaine.

Scientifiques cartésiens ou sempiternels irrationnels, les commissaires d’exposition jouent avec nous. Contre mauvaise fortune bon coeur, on se plie avec plaisir à ces paradoxes qui nous gouvernent. On ne croit pas aux sorcières mais on consulte un rebouteux pour nos verrues. On aime les chats noirs mais on ne passera jamais sous une échelle. On rit des petits papiers des marabouts qui arrivent (comme par magie ?) dans nos boîtes aux lettres mais on lit sans arrière pensée aucune les horoscopes qui ponctuent les dernières pages de tout magazine féminin qui se respecte…
Dans le doute toutefois, on continue à explorer, entre sorcières et poupées vaudoues, les salles de cette exposition, qui, décidément, nous interroge grandement…

Sorciers, sorcières, rassemblez-vous !

Place à la magie noire et à la magie blanche ! Où l’on découvre que certains petits malins en référence aux bûchers et aux sabbats, ont choisi de décorer leurs grilloirs à marron par de jolies sorcières chevauchant leur balai. Et que si l’Inquisition a pris plaisir à torturer ces braves dames, l’époque contemporaine adule dorénavant les petits sorciers (Fans d’Harry Potter, levez-vous !).

Guérisseurs à verrues, rebouteux pour les os démis, pouvoir magique qui protège et désensorcelle, huile de perlimpinpin ou de millepertuis (la macération des fleurs dans de l’huile d’olive permet de cicatriser les plaies et de soulager les brûlures, dixit le cartel), la magie/sorcellerie aurait quand même aussi ses bons côtés…

Et l’on sourit encore devant les contenants d’eau miraculeuse de Lourdes : quand le plastique (fantastique) perd en design sur le vieux bidon métallique vintage que l’on mettrait quand même bien en déco sur ses étagères de cuisine…

Une chouette exposition donc, qui, loin de juger, dresse plutôt un état des lieux entre science, ethnologie et antropologie. Laissez votre esprit rationnel à l’entrée et évoluez dans ce monde entre magie et sorcellerie, entre croyance et fantastique, entre talismans et maléfisme.

Et si vous mangez du poulet ce soir, n’oubliez quand même pas de faire un voeu en brisant le bréchet…

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Informations pratiques 
Lieu : Les Champs Libres
Quand : dernier jour ce dimanche 01 avril de 14h à 19h
Tarif : gratuit car nous sommes le premier dimanche du mois d’avril !
Descriptif de l’exposition : https://www.musee-bretagne.fr/

1 commentaire sur “Dernier jour pour « J’y crois, j’y crois pas : magie et sorcellerie » aux Champs Libres

  1. sarive

    jeme de venir un magicien

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