Mardi 2 février, Pere Ubu de retour dans « sa » salle!

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Si la venue d’un groupe pionnier du post-punk US comme Pere Ubu constitue un évènement, en soi, dans n’importe quelle ville, elle prend, dans la ville d’Alfred Jarry, des Transmusicales et de…l’Ubu, une consonance particulière: Retour sur une histoire de (pata)physique et de rock industriel qui commence au Lycée de Rennes (actuel Lycée Zola)… en 1888!

Non, ne vous méprenez pas, on ne vous racontera pas la genèse du proto-rock industriel dans un lycée rennais de la fin du XIXème siècle, qui n’a pas encore connu en 1888 le procès historique auquel il doit son nom actuel. Mais à cette date s’installe sur les bords de la Vilaine un lycéen lavallois du nom d’Alfred Jarry. Les amateurs d’Histoire et de littérature à Rennes connaissent déjà bien cette histoire: le jeune homme participe à la rédaction de pamphlets potaches et moqueurs au sujet d’un professeur de physique calamiteux et désormais légendaire du nom de Père Hébert. Le génie et l’inspiration de Jarry l’élèveront au rang d’Ubu Roi, personnage récurrent de la dramaturgie pataphysique de Jarry, qui ouvrira la voie au surréalisme et imposera à notre langue le nouvel adjectif « ubuesque ».

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Un peu moins d’un siècle plus tard, une bande de jeunes activistes arty de Cleveland pose, dans la capitale flétrie d’un empire de l’acier en déclin, les jalons d’une musique brute et radicale, notamment inspirée des paysages industriels urbains de l’Ohio ou des martèlements continus issus des fonderies d’acier. Ils choisissent de rendre hommage à Jarry et à son personage emblématique: l’autre Pere Ubu est né.

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À leur sujet, Simon Reynolds écrira, dans « Rip it up and start again » (la Bible du post-rock récemment éditée en français), en décrivant leur musique: « des salissures incontrôlées d’électronique abstraite de Ravenstine, associées aux chevrotements haut-perchés de David Thomas, où la basse et la batterie apportent des fondations solides et la guitare des gros riffs ou des arabesques de métal tordu ». La bande à David Thomas devient une élément déterminant pour comprendre le rock post-Velvet Underground, après leurs deux premiers LP « the Modern Dance » et « Dub Housing », tous deux sortis en 1978.

Après maints changements de personnel, interruptions et reformations, David Thomas et Pere Ubu continuent d’égrener leur art rock déroutant et inclassable. Ils sont venus plusieurs fois à Rennes, et notamment aux Transmusicales de 1998. À son ouverture en tant que salle de concert, en 1987, « Ubu » remplaçait « Jarry » (la garderie du théâtre!), et le célèbre club rennais pouvait vivre avec sa désormais double référence: Jarry et le groupe de David Thomas. C’est la venue de celui-ci qui constitue l’évènement de demain.

Pere Ubu
Ubu,mardi 3 février, 20h.

infos Ubu

2 commentaires sur “Mardi 2 février, Pere Ubu de retour dans « sa » salle!

  1. Charlie Dontsurf

    Eh, les gars : y’a vraiment autre chose que le 1er simple et le 1er album dans l’histoire de ce fucking Grand Groupe. Sortez des sentiers archi-battus, merdre, merdre !

  2. Lionel

    Salut, merci de votre message. Il ne me semble pas avoir dit que c’étaient les deux seuls, j’ai seulement dit qu’ils sont devenus hyper influents dès leurs premiers 33t en 1978. Après, je reconnais que je ne maîtrise pas toute la discographie de David Thomas.

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