L’art urbain emprunte avec bonheur les murs rennais.

DSC_0252 RNB2crédit photo : http://benjaminbloyet.blogspot.fr

Mathias Breze a commencé à peindre les murs rennais il y a déjà 22 ans. Au début sur des murs illégaux, seul support existant. L’alternative pour travailler la couleur consistait alors à peindre dans les friches industrielles. Mais pour les passants rennais, les seuls graffitis au vu de tous étaient peints à la va-vite. Peu valorisant pour ce nouvel art urbain.

Pour pouvoir laisser éclater au grand jour cette pratique, un dialogue s’installe au début des années 90 entre l’association graffiteam et la Ville de Rennes pour disposer d’espaces de création libres.  Des murs légaux sont maintenant accessibles dans différents quartiers de la commune.  Créée en 1998, l’association continue de promouvoir les arts urbains en général, elle qui se revendiquait au démarrage exclusivement du graffiti d’influence nord-américaine.


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Breze@polis-art

Avec Teenage Kicks, c’est un panel de tout ce qui se fait ou presque dans les arts urbains qui est présenté : des peintures, des interventions, des sculptures. A ciel ouvert mais aussi en galerie.

Concernant les interventions sur la ville, Mardi noir offre des cadeaux à la rue, emballant le mobilier urbain. Surprenant autant qu’étrange. Interpellant en tout cas. Faut-il y chercher un message autre que l’esthétisme ? Dans un même ordre d’idée, Magda Sayeg  habille la ville avec ses vêtements de laine. Elle est la précurseur du Yarn bombing ou graffiti tricot. Une piste exploré au festival d’art urbain d’Angers Artaq en 2012.

mardi-noir-1 mardi noir – crédit photo@Teenage Kicks

La peinture d’Aryz « a émerveillé » Mathias, qui en faisant venir l’artiste à Rennes a l’impression d’en « être un peu l’auteur » ! Elle a cependant fait débat auprès de beaucoup de Rennais. En effet, elle a repassé une inscription de War : « Le train-train quotidien ». Cette inscription parlait à beaucoup de gens, beaucoup y étaient attachés. « Le mur du train-train quotidien » était devenu une expression courante. L’art urbain, par essence éphémère, se transformerait-il en art pérenne ? Ou au contraire tout son charme est de le croiser le long d’une route, sans savoir si la fois suivante l’œuvre sera présente ou recouverte ? La question de la préservation des œuvres est posée tout au moins. A débattre.

Le coup de cœur de Mathias vient de Zoer et Velvet, deux parisiens qui peignent toujours ensemble et qui ont un style assez proche. Ils « font avancer le graffiti positivement, en sortant des sentiers battus, leur travail est intéressant et différent ». Ils ont contribué à rafraîchir le mur graffiteam boulevard du colombier, à côté d’autres artistes remarqués comme le satirique Rocky, ou l’œuvre chevaleresque de Bims.

DSCN5616DSCN5614Zoer et Velvet@polis-art

Un petit regret tout de même. Mathias aurait aimé la présence de Roid, un artiste anglais. Même si son « travail évolue très vite, et la tournure de son boulot me plaît un peu moins depuis quelques mois ». Il reste néanmoins une pointure.

Une fresque de Seth sur le campus de Villejean restera aussi dans les annales. Son interpellation sur la question de l’interculturalité saute aux yeux, avec la représentation d’une femme et d’un enfant bleu. Leur chevelure crépue. La coiffe bretonne et l’hermine sur le foulard. Le tout sur un fond couleur drapeau aymara. Un appel à la tolérance. Des citoyens du monde représentés.


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seth@polis-art

D’autres formes, comme le collage ou le pochoir, n’ont pas été conviées à se présenter. Inutile, dixit Mathias, car « certaines pratiques sont préparées en intérieur et ne nécessitent pas d’un temps ou d’un espace dégagé pour les réaliser ». La rue étant à tous, les artistes intéressés étaient invités à coller ou pocher en parallèle du festival, sans que cela nécessite une organisation particulière. La présence de Clet Abraham par exemple, un artiste rennais installé maintenant à Florence, aurait cependant pu égayer nos panneaux de signalisation.

Tout ce festival se sera déroulé sans hic pour les organisateurs. Une crainte était portée sur le mauvais temps. La chance au rendez-vous, Mathias a même peint torse nu en Bretagne au mois d’octobre. Et les membres de l’association commencent déjà à se projeter sur la future édition dans deux ans. Les spectateurs ont hâte.

Pour aller plus loin :

Retrouver l’article de Gaël présentant Breze sur alter1fo, ici.

De nombreuses photos du Teenage Kicks là.

Des photos d’art urbain, à Rennes et ailleurs, sur le blog Polis-art.

2 commentaires sur “L’art urbain emprunte avec bonheur les murs rennais.

  1. Ben

    Heureux que ma photo vous ai plu, par contre, vous auriez pu me demander avant si vous pouviez l’utiliser dans votre article… (J’aurais été ok)

  2. toph

    C’est sur qu’il vaut mieux cela que des petits tags sauvages sur le patrimoine du centre-ville et qui m’énerve au plus haut point. Certaines maisons ou immeubles sont taguées, nettoyées et retaguées tous les mois et ça fait sale. Je propose donc comme à Bruxelles de peindre des façades avec les personnages d’astérix, je pense par exemple à la façade au dessus du nouveau subway bvd de la liberté.

    http://www.google.fr/imgres?um=1&rls=com.microsoft:fr:IE-SearchBox&hl=fr&biw=1024&bih=641&tbm=isch&tbnid=QfuvsHbCPvqncM:&imgrefurl=http://www.bruxelles.be/artdet.cfm/5316&docid=8B7pcLpeGgq4OM&imgurl=http://www.bruxelles.be/artdet.cfm/doc_kXcWzbr4QI%253D&w=807&h=540&ei=oVd6UsHzB6WW0AWqxIDoAg&zoom=1&iact=rc&dur=78&page=1&tbnh=148&tbnw=226&start=0&ndsp=22&ved=1t:429,r:0,s:0,i:80&tx=105&ty=101

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