[chroniques confinées] Them Gods de The Horse With Wild Eyes

Reconfinées mais pas mortes, les scènes musicales rennaises continuent de vivre malgré la morosité ambiante et les autorisations de sorties. Histoire de soutenir celles et ceux qui se se bagarrent pour continuer de défendre une vision frondeuse et indépendante de la musique, nous vous proposons quelques chroniques de disques plus ou moins locaux à découvrir dans le respect des gestes barrières aux grandes plateformes. Cette nouvelle étape nous conduit dans le désert fantasmatique et sauvage de Them Gods, le second album des rennais de The Horse With Wild Eyes.

A l’origine, The Horse With Wild Eyes est le projet solo de Vianney Bohu. Depuis le premier EP, Uncanny Valley, le projet a pris la forme d’un trio, avec Vianney aux guitares et au banjo, son frère Brieuc à la guitare électrique et Thomas Piederrière puis Franck Goueri à la batterie. Nous avions pu les découvrir sur scène début 2015 au 1988 live club pour un concert qui nous avait renversé : un savant mélange d’americana, de bluegrass, de rock noisy, voire de metal, puisant dans l’EP mais avec aussi un paquet d’inédits. Nous étions très fiers de les inviter pour notre troisième soirée au Bar’Hic en 2016 à l’occasion de la sortie de leur excellent premier album, Bow & Arrows, paru sur l’excellent label Beast Records. Nous en avions profité pour poser quelques questions sur le disque à Vianney, peu avant le concert.

Voilà qu’en ce 1er décembre 2020, Them Gods, second album de la bande est disponible en digital et en CD sur leur bandcamp. Sorti cette fois sans label, le disque nous a de nouveau complétement soufflé. En huit morceaux d’une qualité remarquable, le cheval au regard fou nous refait une démonstration éclatante d’intensité émotionnelle et de sens de la composition.

On My Way entame le disque sur un prêche fiévreux prompt à s’emballer dans une cavalcade de guitare et de batterie endiablée. The Devil on my back poursuit le disque en très haute altitude avec son banjo hypnotique, sa basse qui vous frappe au plexus et ses chœurs déchirants. Cette alchimie entre émotion pure et énergie sauvage parcourt  le disque d’un bout à l’autre et c’est un exploit aussi rare que remarquable. Le ton se durcit avec le monstrueux Abalone’s whisper qui prend tout son temps pour développer pleinement cette savoureuse dualité. The killer monte encore en puissance pour libérer sans retenue aucune et pour notre plus grand plaisir tout son venin rock’n’roll. Retour au arpèges déchirants du banjo avec le somptueux The horse dont le chant torturé devrait immanquablement vous dresser les poils. The foresaken semble de prime abord plus en retenu mais s’avère totalement redoutable grâce à sa structure dépouillée et toute en finesse. Le disque s’offre un retour en rage avec War is rumblin’ qui donne furieusement envie de mettre le volume à fond les ballons avant de nous achever sur la sombre beauté apocalyptique du splendide Come On.
Avec ce nouveau disque The Horse With Wild Eyes franchit encore un palier dans notre estime et rien ne semble pouvoir arrêter sa folle cavalcade. Nous avons furieusement besoin de grands espaces et Them Gods en contient une si généreuse quantité qu’il serait bien dommage de vous en priver.

Plus d’1fos sur :
le bandcamp de The Horse With Wild Eyes
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