[chronique] We Only Said, My Oversoul : Supplément d’âme

Les rennais de We Only Said reviennent en force avec My Oversoul, un troisième album très réussi sorti le 24 mai 2019 chez Les Disques Normal et l’Autre Distribution. Portrait d’une belle âme.

Les rennais de We Only Said font partie depuis déjà un moment de nos groupes locaux fétiches. Leur indie rock mélancolique puise dans tout ce qu’on aime du son des nineties en réussissant largement à dépasser le simple plaisir de la nostalgie. Nous avions déjà amplement parlé  dans ces colonnes de Boring Pools leur très beau second disque et les voilà qui reviennent en grande forme avec My Oversoul, un troisième album sorti le 24 mai chez Les Disques Normal et l’Autre Distribution.

Le projet emmené par Florian Marzano au chant et à la guitare a bien évolué pour ce nouveau disque. On y retrouve bien Loïg Nguyen et Mathias Prime (Saïtam, Ex Fulgur) aux guitares et l’impérial Pierre Marolleau (Yes Basketball) derrière les futs, mais Damien Tillaut prend désormais la basse à la place de Stéphane Fromentin et on y retrouve en plus Astrid Radigue au chœur et Juliette Divry de Mermonte au violoncelle. On retrouve également deux autres habitués du projet : l’écrivaine Nathalie Burel qui a de nouveau écrit toutes les paroles et Bob Weston (Shellac) qui a masterisé avec sa classe habituelle le disque. Ce nouvel opus vous ménage par contre de très belles surprises, sur les voix comme sur les arrangements.

Le disque s’ouvre en terrain connu avec Before The End et sa cavalcade de batterie, son piano lancinant et toujours la voix fragile et si touchante de Marzano. Un violoncelle subtil et un break  assez somptueux annonce une première surprise avec un Dead Men en territoire plus pop emporté par le le timbre chaud de Pierre Marolleau à la voix. Le riff de guitare limpide de Go Fast nous ramène en terres plus orageuses en ultra sensibles alors que l’éthéré Smile (bricolé à partir d’un enregistrement sur cassette retrouvé par Florian Marzano et datant de pas moins de 20 ans) nous offre une petite parenthèse avant le tonitruant Messy Artist, excellente reprise des peu connus Ral Partha Vogelbacher (side projet des californiens Thee More Shallows), avec de nouveau Marolleau à la voix, qui conclue la première face. On retrouve en seconde face cette variété et ces contrastes tout en finesse. Lies, ballade brumeuse toute en tension électrique s’enchaine avec le tendu Enter The Dark Side et son très beau crescendo émotionnel puis avec le lancinant The Way You Show Your Love, ses rythmiques retorses, sa construction à étage et son clavier hypnotique. Le malicieux Exp et ses boucles rêveuses offre une nouvelle petite parenthèse avant un Shoot Me final de toute beauté.
De nouveau, We Only Said retrouve donc l’équilibre entre tension et émotion qu’on aime tant tout en y insufflant, en finesse, suffisamment de nouveaux éléments pour que le plaisir soit encore plus grand. Nous vous conseillons donc chaudement de jeter vos oreilles sur ce disque mais également de ne pas louper le groupe sur scène.

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