Born to be Wild Boar !

I’m here my love,
Right here my love
I’m here but you don’t see me my love

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SWB pochette***

Il y a des rencontres qui nous sont chères et que l’on attend avec une certaine impatience. Avouons-le tout de suite, bien plus qu’une singulière admiration pour l’artiste, nous avons un profond respect pour celui qui se démène de manière presque hyperactive, casquette grise solidement vissée sur la tête, tantôt derrière son micro amenant la turbulente  bande de The Decline dans un punk-rock endiablé, tantôt avec sa guitare aux autocollants revanchards nous contant des histoires ténébreuses comme ressuscitées des contrées perdues du Sud-Est Américain.

Et c’est bien pour  Slim Wild Boar and his Forsaken Shadow que nous avons rencontré Kevin, accompagné de son compère Nicolas aka Skinny Kid. Le rendez-vous était pris avant la balance de The Decline (qu’ils ne feront d’ailleurs pas) à l’occasion de la soirée d’ouverture d’I’m from Rennes pour discuter de leur tout nouvel album éponyme. Le quatrième,déjà.

Pour celles et ceux qui seraient passés à côté, Slim Wild Boar and his Forsaken Shadow est au départ le  projet solo de Kevin. D’ un one-man-band un peu blues crado, le groupe s’est étoffé pour devenir  trio avec la venue de The Forsaken Shadow à la guitare et de Skinny Kid aux fûts et au washboard. Aujourd’hui, trois albums plus tard, le groupe s’est de nouveau agrandi.

 Kevin :   «Quand nous avons commencé à faire quelques grosse salles suite à l’album Tales From the Wrong Side of Town, nous nous sommes vite aperçus qu’il nous manquait quelque chose et qu’une basse s’imposait. Nous avons donc fait appel à mon frère Killian pour compléter la formation live et notre jeu scénique. Pour ce nouvel album, nous nous sommes dit qu’il fallait composer dès le début avec une basse mais aussi avec un orgue. Cette idée de composer avec des claviers me trottait dans la tête depuis un petit moment déjà.»

Matthieu a donc repris le flambeau de la 4 cordes remplaçant Killian, obligé de partir vers d’autres horizons, et Tonyo est venu jouer des claviers. Pas d’audition ni de recrutement spécifique, le groupe fonctionne avant tout à l’humain, qualité nécessaire pour trouver une véritable alchimie et cohérence de groupe.

Les 10 titres vont être composés en à peine 6 mois par Kevin. Nous retrouvons dans ses paroles la touche cinématographique si caractéristique de ses débuts. Tarantino n’est souvent pas loin, l’atmosphère sombre d’un The partisan de Leonard Cohen ou d’un Missing You de Christy Moore,  non plus.

Kevin :  «Les premiers textes de SWB&HFS étaient destinés à une Bande Originale d’un film qui n’est jamais sorti. Au fil des albums, j’avais perdu ce côté cinématographique dans mes histoires mais pour ce dernier disque, j’y suis revenu. Chaque morceau illustre finalement une scène qui pourrait être issue de films imaginaires, comme un storytelling… »

Pour cet opus, Antoine, batteur de The Decline, a tenu le rôle de l’ingé-son et a suivi l’enregistrement de manière itinérante au cours de l’été : ici, un appartement pour les voix et les claviers, là une maison pour la batterie, quelques jours au studio du Faune pour finaliser le mixage… l’esprit DIY est toujours là.

Slim Wild Boar & His Forsaken Shadow at Le Jardin Moderne — à MKS Fest (Ex-YY Fest).

Par rapport à l’urgence de Tales From the Wrong Side of Town qui fut enregistré en trois jours et mixé en deux, de l’autre côté des Alpes, le contraste est frappant. Ce nouvel album est beaucoup plus exigeant en termes d’arrangements, le travail en amont de préprod. a véritablement porté ses fruits.

   Nicolas : «Les trois premiers albums sont sensiblement dans la même veine avec des évolutions indéniables malgré tout, mais pour celui-là, un réel palier est franchi grâce à la présence des deux musiciens et d’une instrumentation plus conséquente.»

Effectivement, les chansons sont étoffées : piano, violon, mariachi. Un duo existe même sur «A Dead Heart Never Beats» avec Jessica, connue pour avoir collaboré avec de nombreux groupes de la scène punk-alternative (Core y Gang,  Trouz an Noz ) mais aussi pour sa participation sur «12A, Calvary Road».

Mais que l’on se rassure, ce truc un peu rocailleux et chaud comme une lampée de bourbon qui nous a tant séduit au début de SMW&HFS ne se trouve pas embourbé dans cette avalanche de «technique». Le charme fonctionne toujours autant. Les morceaux révèlent une nouvelle facette du groupe et réciproquement.

Kevin : «Même si nous avons mis deux mois pour faire l’album, il y a eu des choix faits dans la spontanéité et l’urgence notamment lors du mixage. L’album, en tout cas, fait moins monolithique par rapport aux précédents. Chaque morceau bénéficie d’une production et d’une couleur différente. L’idée était vraiment de les enrichir mais sans tomber dans le «trop-produit». Finalement, cela reste un peu bricolo mais beaucoup mieux produit (rires…).»

Le son de basse au sustain claquant rappelant des mélodies McCartneysienne ou d’un Herbie Flower et les chœurs beaucoup plus présents nous embarquent littéralement dans des songes tournés vers l’Amérique aux paysages grandioses d’un Woody Guthrie. C’est d’ailleurs l’américain Kris Johnsen qui a dessiné la pochette et les visuels de l’album.

Et même si ce n’est pas pour traverser la US 66 Road dans l’immédiat, le besoin de reprendre la route se fait ressentir au sein du groupe pour défendre et faire connaître au plus grand nombre ces nouveaux titres.

 Kevin : «Avec SMW, nous allons nous faire 6 mois assez intenses et après on se fera une grosse pause vu que nous ne sommes pas du genre à respecter une vie saine en tournée (rires…)… et puis, il nous faut aussi concilier vie familiale, vie professionnelle et nos différents projets parallèles respectifs. On espère surtout que l’album vivra un peu par lui-même grâce à Internet et à la vente des disques.»

Dans un paysage où les cafés-concerts subissent de nombreuses restrictions, SMW&HFS a su construire, au fur et à mesure des années, des rencontres et des soirées, un solide réseau de lieux d’accueil entre squats culturels, lieux auto-gérés ou lieux insolites (roulottes, maison, presbytère…). L’avantage d’être débrouillard et de ne pas trop s’arrêter aux conditions leur permet de pouvoir être sur les routes rapidement. Leur liste de concerts est impressionnante pour cette rentrée : pas moins de 16 dates en deux mois.

Nicolas : «Pour le précèdent album,  nous avions lâché nos taffs respectifs pour nous consacrer pleinement au projet et du coup, nous avons pu énormément tourner. Aujourd’hui, nous avons tous repris une activité professionnelle, pour des raisons facilement compréhensibles. Nous  allons donc tourner sur notre temps libre et selon les dispos de chacun.  Le plaisir que j’ai trouvé avec ce groupe-là, c’est que sur les précédentes tournées, nous pouvions très bien jouer un soir dans une SMAC et dès le lendemain devant 10 personnes dans un restaurant. Cela change, chaque concert est différent et peu importe l’endroit, nous jouons toujours avec la même intensité. »

En tout cas, une date est à retenir : celle de leur Release-Party qui aura lieu le 09 octobre au Mondo bizarro pour fêter la sortie de l’album, avec pas moins de 5 groupes dans la même soirée et pléthore d’invités.

Kevin : «Il y aura le groupe Sapin parce que j’ai eu un réel coup de cœur pour leur album. Je ne les ai pas encore vus en live, ce sera l’occasion. Ensuite, il y aura le groupe rennais The Horse With Wild Eyes (Alternative Country/rennes) que j’ai découvert grâce à Beast Records qui me l’a chaudement recommandé. Et puis, deux groupes viennent se rajouter à l’affiche : Mohawk (Folk/Brest) et Humming Bird (dark rock’n’roll/Nîmes) … Finalement ça se profile comme un petit festival. »

A vos agendas donc ! 

sláinte !

plusd1fo

 

Slim Wild Boar and His Forsaken Shadow : ► Site officiel ► Bandcamp du groupe ► Page Facebook

Relire la 1ere interview de Slim Wild Boar sur Alter1fo (2012)

En concert :

le 02/10 dans le cadre d’I’m From Rennes

le 09/10 RELEASE PARTY au Mondo Bizarro avec

Sapin The Horse With Wild Eyes +  Mohawk + Humming Bird



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