Born in Alaska en interview (Jeunes Charrues 2012)

Born in Alaska

Born in Alaska est un quintet originaire de St Lô, et vainqueur du Tremplin de la Manche. Le groupe a sorti un premier EP en octobre 2011, Above the Swaying Trees. Après avoir notamment assuré la première partie de Cascadeur au début de l’année, ils sont venus défendre les titres de leur EP sur la scène carhaisienne. Et quel EP !  Cet excellent groupe nous a délivré une folk lumineuse, faite de nappes atmosphériques parfaitement imbriquées.

Une rythmique subtile (Raphaël à la basse et Pierre à la batterie) et un trio de chanteurs-guitaristes talentueux (Léo, Vincent et Alexis), avec un lead assuré avec beaucoup de grâce par Léo. Lors de ce concert, ils ont réussi à mettre en valeur ce chant choral (le magnifique Playing for the Sun) sur des mélodies puissantes. Le refrain de The Plain est de toute beauté, et la montée post-rock de Fairbanks nous a collé des frissons. Sans oublier ce petit bijou de composition folk, Dark Winters…

Un album est prévu pour 2013, et notre platine l’attend déjà avec impatience ! Nous avons interviewé Léo, Vincent et Alexis à la fin de leur set. Rencontre avec des musiciens passionnés et passionnants.

Born in Alaska

Alter1fo : Quelles sont vos premières impressions après votre concert aux Vieilles Charrues ?

Vincent : On a eu de bonnes conditions : il y avait beaucoup de gens autour de nous pour nous préparer et être vraiment à même de faire un bon set, du beau temps. Et énormément de monde, c’était une des premières fois que l’on jouait devant autant de monde, c’était vraiment super, un bon ressenti après ces 35 minutes.

Comment est né votre groupe ? Vous êtes de St Lô ?

Léo : Oui on est de St Lô : au départ on était étudiant à Caen avec Vincent (à la guitare) et on a commencé à composer des petits morceaux acoustiques dans notre appart. Et de fil en aiguille on a ajouté des éléments, on a ajouté des percussions que Alexis (au clavier) faisait. Alexis nous a rejoint très vite, on a commencé à faire des petits concerts à trois, puis on a commencé à étoffer, avec l’arrivée de Pierre, notre batteur. Un an plus tard,  on s’est dit qu’il manquait une basse, d’où l’arrivée de Raphaël à la basse.

Vous êtes passés d’une folk plutôt intimiste à quelque chose de beaucoup plus orchestral.

Léo : Oui exactement.

Born in Alaska

On a vu sur votre bio folk atmosphérique : on trouve qu’il y a aussi une injection de rock, il y a des moments assez post-rock. C’est quelque chose de voulu ?

Léo :  Oui c’est vraiment dans nos influences, on écoute beaucoup de post-rock. Au départ comme c’était acoustique, on voulait vraiment rajouter cet ensemble d’éléments électriques pour que ça envoie sur scène.

Vincent : Petit à petit, avec les synthétiseurs d’Alexis, avec des pédales à effets, on a commencé à étoffer notre musique. C’est un long cheminement. Il y a des morceaux que l’on fait encore aujourd’hui et qui au départ étaient purement acoustique comme « Dark winter » : au début, on la jouait tous les deux à la guitare, et aujourd’hui il y a la batterie, il y a les sons, on a su évoluer.

Comment pouvez-vous expliquer la vitalité de la scène normande ?

Léo : A St Lô notamment, il y a une salle de concerts où l’on va depuis que l’on est au lycée : Il y a des groupes que l’on adorait vraiment qui venaient jouer, et qui parfois venaient de loin, des groupes américains, anglais, scandinaves. On a vu Sister Sister, Ginzu, …

Alexis : Ca vient peut-être du fait que l’Angleterre n’est pas loin et peut être que les influences arrivent plus vite ou qu’on y est plus sensible. On a aussi des groupes d’ainés, les Da Brazilian, les Belone, les Trémor, Les Jesus Christ Fashion Barbe, les Concrete Knives, les Lanskies qui nous donnent envie de faire de la musique : quand on les voit sur scène, on a envie de faire la même chose.

Born in Alaska

Au niveau des relations avec les autres groupes ?

Vincent : Il n’y a pas de concurrence, on se connait tous : on a plutôt l’envie de partager des dates ensemble.

Plutôt que de parler de vos influences,  si vous deviez citer 3 disques sans les quels vous ne pourriez pas vivre ?

Léo : Kid A de Radiohead.

Alexis : C’est compliqué ! Funeral d’ Arcade Fire.

Vincent : La bande originale du film La Question Humaine faite par Syd Matters.

Dans votre musique, le chant a une place importante. C’est quelque chose qui est venu naturellement ?

Léo : Au départ tout le monde était attiré par le chant. A l’origine, j’ai fait une formation de batteur et je me suis rendu compte que j’adorais chanter. Quand on était petit, je faisais des morceaux avec ma soeur, et on chantait beaucoup. Petit à petit, j’ai voulu en faire un groupe.

Alexis : On s’est surtout rendu compte que Léo chantait très bien (rires). On aime tous les groupes comme Bon Iver ou Syd Matters qui utilisent beaucoup les voix : ça me donne des frissons.

Vincent : On a compris aussi que c’était un instrument à part entière : on pouvait faire une mélodie mais on pouvait aussi faire des variations qui enrichissaient la musique. C’est vraiment intéressant, surtout qu’on a une belle voix lead, donc autant l’utiliser.

Alexis : C’est intéressant aussi quand on ne se rend plus compte si c’est la voix, le synthé ou la guitare.  Parfois, Léo chante,  on est dedans et on ne sait plus trop ce que c’est comme instrument : on arrive alors à un point où on est très heureux quand on entend ça. Je trouve que c’est magique lorsque l’on croit que la voix est le synthé.

On se souvient du concert de Bon Iver à la Salle de la Cité, avec l’utilisation de la voix comme un véritable instrument.

Vincent : Je pense que c’est véritablement ça, on est dans le parlé, on est dans l’histoire mais on est surtout dans la sonorité, la mélodie : en fait, on utilise surtout la voix. On accorde du sens aux histoires, bien sûr, mais on accorde surtout du sens aux sons que produit la voix. C’est un parti pris : on pourrait vraiment débiter de la parole, mais on préfère des sons avec des variations qui font ressortir, je pense, un peu plus de choses.

Born in Alaska

Léo : Le choix des mots est même souvent utilisé pour une certaine sonorité. Quand j’écris des paroles, je fais très attention à ça. On compose souvent la musique d’abord, et ensuite on trouve la voix par dessus.

Comment composez-vous au départ, plutôt pour le studio ou pour le live ?

Vincent : On arrive souvent avec une idée, on peaufine et après on l’enregistre parce que l’on sait que notre musique se prête bien à l’enregistrement, on peut faire des ajouts. C’est vrai qu’en live, on ne peut pas permettre tous les sons que l’on a sur l’enregistrement : mais on a une force supplémentaire, avec par exemple la distorsion de Léo. Il y a une puissance qui se dégage plus en live que sur le CD, c’e sont deux choses différentes.

Quels sont vos projets ? Vous avez d’autres enregistrements en prévision ou alors d’autres dates ?

Vincent : Oui, on va avoir une date au mois d’octobre dans le cadre de Musique en Normandie, une date au BBC à Caen. Sinon pour nos projets, justement dans le cadre de Musique en Normandie, on va faire un nouvel album courant 2013. La dernière chanson, « Home », est une chanson que l’on a déjà enregistrée et qui sera en principe sur le nouvel album.

Ce sera plutôt format album que EP ?

Vincent: On a déjà sorti un EP au mois d’octobre 2011, un 5 titres. Ce serait bien d’avoir un album, dans une perspective d’évolution et pour avoir un objet finalisé. Et  puis on a quelques morceaux en réserve, donc il y aura de quoi faire un album.

Merci beaucoup !

Born in Alaska: Merci à vous !

Un grand merci à Léo, Alexis et Vincent pour nous avoir accordé cette interview, quelques minutes seulement après leur concert.

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Photos : Solène

Le site des Vieilles Charrues

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