Bars en Trans 2012 – Imparable doublette punk-rock à La Bascule

Bar rennais atypique et indispensable, La Bascule se fait remarquer toute l’année par sa programmation maline et alternative. Et parce qu’il n’y a pas que les Trans Musicales en ce début décembre, la Bascule programmera des soirées K-Fuel/Interzones les mercredi 5 , samedi 8 et dimanche 9 décembre. Pour les Bars en Trans par contre, rendez-vous vendredi 7 décembre pour découvrir le punk-noise-rock débridé des Finkielkrauts et de Peter Kernel

Alain Finkielkraut © Giancarlo Gorassini/ABACAPRESS.COM

Ironie ou provocation, il fallait oser s’inspirer du très controversé philosophe français. Dans son ouvrage La défaite de la pensée (1987), Alain Finkielkraut n’est pourtant pas tendre avec la musique rock qui « vide la tête pour mieux en mettre plein la vue et ne véhiculent aucun message », et qui « engloutit le public dans une grandiose profusion de son et lumière ». Aficionados du rock, tremblez… Cette musique diabolique est un fléau qui vous empêchera toute élévation vers les hautes sphères artistiques. Ou pas. Si écouter Justin Bieber peut effectivement provoquer l’analphabétisme et l’échec scolaire, on vous promet qu’écouter The Finkielkrauts n’heurtera pas votre sensibilité artistique.

Rejetons de la très prolifique scène tourangelle, les Finkielkrauts sont bel et bien un pur produit du terroir. Bercés par les groupes de rock régionaux des années 1990, les garçons ont gardé le souvenir d’une musique généreuse et sans prétention, jouée par des groupes aussi normaux que la classe politique. C’est donc loin de l’aura mythique du rock’n’roll que les Finkielkrauts sont nés, encore hantés par les fantômes des Cure et autre Joy Division. Leur rock noise faussement new wave donne un petit coup de fouet au genre post-punk sans jamais craindre le déjà-vu. Toujours productifs, jamais lassés, la distance qui les sépare les oblige à travailler dans l’urgence. Forcés à une certaine rigueur, les garçons des The Finkielkrauts ont également assez de recul sur leur propre musique pour pouvoir se renouveler au terme de deux EP déjà très prometteurs.

Fondés en 2008, le groupe n’était pourtant pas spécialement fait pour durer. C’est grâce au soutien de la radio locale Béton et d’autres artistes locaux que les garçons vont trouver la motivation de conquérir la scène. Avec pour seul objectif d’écumer les bars de Tours, les Finkielkrauts vont aller chercher leur public avec les dents. C’est ainsi qu’ils parviennent à faire leur trou et à trouver leur place parmi un tissu d’acteurs de la musique actuelle déjà très dense. Après beaucoup de kilomètres et un ancrage local fort, le groupe semble avoir trouvé la clef du succès. Groupe de scène et de partout, il leur reste encore à convaincre la Bretagne.

Après Boogers, Rubin Steiner, Mesparrow, ou encore Piano Chat, c’est aujourd’hui au tour des Finkielkrauts de défendre les couleurs tourangelles aux Bars en Trans. On vous le promet, il fera chaud.

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Dans le foisonnement de la belle programmation de ces Bars en Trans, il y a un autre groupe que nous sommes tout particulièrement contents de retrouver. Les Peter Kernel font en effet partie de ces formations qui, après avoir sorti un de ces disques qui s’accroche indéfectiblement à votre platine, a su confirmer sur scène tout son talent.

Peter Kernel @ Le Jardin Moderne

Peter Kernel est à la base un duo/couple suisso-canadien (comme quoi tout arrive) composé d’Aris Bassetti (guitare, voix, design graphique) et de Barbara Lehnhoff (basse, voix, réalisatrice des clips). Nous étions complétement passés à côté de leur premier album How To Perform A Funeral, sorti en 2008 sur leur propre label. Par contre, leur seconde galette : White Death & Black Heart sortie cette fois chez African Tape a fait partie de nos disques favoris de 2011. Non seulement, le disque arborait une superbe pochette à tête de chat, mais en plus il contenait douze pépites d’un indy-rock abrasif et irrésistible, dont on pensait que les Pixies avait jeté la formule au fond d’un lac.

Le duo définit sa musique comme Art-punk. On le comprend mieux quand on connait leur façon de s’emparer méticuleusement de tous les aspects de leur art. Ils réalisent ainsi eux-mêmes leurs clips et visuels, mais s’attaquent aussi à la conception de sacs ou de vêtements, dans un joyeux esprit Do It Yourself (le Fais Le Toi Même brandi par les groupes hardcore des 90’s).

Peter Kernel @ Le Jardin Moderne

Nous avions pu constater la valeur du groupe sur scène, lors de la mémorable soirée d’anniversaire Kfuel au Jardin Moderne en avril dernier. Accompagné d’un batteur qui varie selon selon les dates au gré de leurs disponibilités, le couple nous avait fait une très belle démonstration de punk-rock simple, direct et irrésistible. Sur scène, ils avaient livré un set fougueux et sexy, entre private joke sur leurs origines, chamailleries et french-kiss.
C’est peu dire que la formule devrait déclencher la foudre dans un espace aussi confiné que La Bascule. Il serait donc regrettable de se priver d’une telle bouffée d’énergie. Vous avez encore quelques jours pour vous entraîner à reprendre en chœur l’irrésistible «This is love !» de leur imparable Panico !

The Finkielkrauts + Peter Kernel – Vendredi 7 décembre – la Bascule, 2 rue de la Bascule à Rennes – 20h – 5€

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