Apéritif corsé pour l’Alambik festival

Pour sa quatrième édition, le Musiq’Alambic devient l’Alambik festival mais ne change par contre rien à ses aventureuses méthodes de distillation sonore. De ses diaboliques cornues vont se décanter deux soirées riches en aventures musicales bien allumées et variées à l’extrême. Premières dégustations vendredi 9 octobre dans le très sympathique bar Le Marquis de Sade où l’on pourra savourer Manu J Grotesque, Joujou et Trotski Nautique, trois formations entre chanson dada, punk tribal et humour déglingué pour une soirée qui ne s’annonce pas triste.

Alambik2015affiche500En 2012, une belle bande d’experts locaux en musiques «bancales et azimutées» lançaient Musiq’Alambic, un festival regroupant une belle brochette de dingueries entre free jazz, free rock, prog rock, rock in opposition, chanson dada… bref tout ce qui s’affranchit des carcans musicaux pour joyeusement ruer dans vos oreilles. Cette première édition fut follement gouleyante avec en point d’orgue la découverte des helvètes flamboyants d’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp. Suivirent une édition 2013 tout aussi savoureuse dont on se remémore le sourire aux lèvres les prestations magiques de Cannibales et Vahinés et Winter Family et une édition 2014 ultrasensible marquée par les superbes concerts de l’Oeillère et d’Arlt & Thomas Bonvalet.

Ils remettent à nouveau le couvert cette année pour une session toujours aussi aventureuse et excitante. Histoire de ne pas risquer le claquage de tympan à froid, la bande a prévu un petit échauffement préliminaire des oreilles avant la fastueuse soirée de samedi au Jardin Moderne dont on vous parlera en détail très prochainement. La mise en jambe aura lieu vendredi 9 octobre au bar Le Marquis de Sade et la petite trotte jusqu’à la rue de Paris va valoir le détour.

Si vous êtes un lecteur régulier de New Noise ou un  habitué de son blog, vous connaissez sans doute les BD acides de  David Snug dans lesquelles il bâche avec une mauvaise foi exemplaire et réjouissante les travers de nos petites vies d’aficionados de musique en général et la route du Rock en particulier. Voilà-t-y pas que le monsieur fait aussi de la musique en compagnie d’Aude Lamy (et d’autres gens suivant le sens du vent) sous l’épatante appellation de Trotski Nautique. Nous leur décernons d’ailleurs officiellement la médaille d’or du meilleur nom de groupe de cette édition 2015 malgré une concurrence plus que rude. Au fil de ritournelles low-fi blindées de calembours surréalistes, d’autobiographie  et de questionnement vertigineux, le duo manie avec une concision épatante un songwriting qui sous de faux airs de je-m’en-foutisme total s’avère tout à fait redoutable. Si vous ne nous croyez pas, écoutez la vidéo ci-dessus et vous risquez bien de vous surprendre à fredonner toute la journée son imparable refrain. Malgré leur circonspection face au retour du vinyle exprimée avec emphase dans Polychlorure, ils viennent de sortir un EP assez brillant dans lequel on croise pêle-mêle Marty Mc Fly, Iron Maiden, KissKiss Bang Bang, des groupes locaux… et les ouvrières de Moulinex. Si on vous dit qu’en plus les zigues n’hésitent pas à décocher de savoureuses reprises savamment massacrées dans un français littéral du plus bel effet, vous comprendrez qu’il serait plus que dommage de louper une aussi belle occasion de savourer ça en live.

Toujours dans un style « chansons à poésie foutraque », vous pourrez également voir ce soir-là Manu J Grotesque. Après des débuts dans le groupe punk low-fi Vaporetto au milieu des années 90, le monsieur n’a cessé de se balader dans de multiples formations aux noms tout aussi hauts en couleur : Chichi Y Los Putos Del Orto, Deep Purcell, Dos Serpentarios, Les Poivrons Rouges Sur Le Visage, Viandox Boyz… Il a aussi enregistré une pelletée ahurissante de chansons hautement foldingues, oniriques et superbement décalées. Son écriture délurée et superbement bizarre fait fi de tout bon sens avec une délectation remarquable. Il sera accompagné sur scène de son acolyte Roland Bafius, ce qui nous promet un superbe moment de total port-nawak qui devrait vous coller le sourire pour l’intégralité du week-end.

Enfin, le ton se durcira avec le punk rock tribal de Joujou. Un gars  derrière une batterie jouant avec des samples faméliques, une fille avec une basse à corde unique et un chant toujours prêts à partir en vrille, le duo balance avec une fièvre communicative un rock primitif qui ne devrait pas laisser insensible vos gambettes et votre booty. La soirée risque donc fort de nous offrir un bel embrasement de dancefloor en guise de  bouquet final.

Vendredi 9 octobre – Marquis de Sade, 39 rue de Paris, Rennes – 20h30 – 5€

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