L’Instant Thé @ l’Antipode MJC pour gourmands mélomanes avec Stranded Horse et Buriers

Réchauffer les cœurs en un quasi ultime dimanche hivernal et combler tout en même temps oreilles et papilles : c’est ce que vous propose l’Antipode MJC ce dimanche 13 mars après-midi avec thé, café, gâteaux et concerts feutrés de Stranded Horse et Buriers au programme.

L’Instant Thé : un après-midi gourmand pour mélomanes

Instant thé

Depuis plusieurs années, l’Antipode MJC aime expérimenter de nouvelles formes d’accueil et d’interaction avec le public. Fondus du concept et nouveaux curieux se retrouvent ainsi quelques dimanches par an pour L’Instant Thé, après-midi gourmand et convivial autour de gâteaux, de thés et de concerts.

Conçu pour aller à la rencontre de tous les publics et permettre aux familles de sortir ensemble le dimanche après-midi, l’Instant Thé n’est pourtant pas qu’une chouette idée permettant de passer une fin de dimanche dans une ambiance chaleureuse et sucrée. C’est aussi un temps à part où la programmation musicale se fait feutrée, d’une délicatesse parfois vertigineuse. Ainsi, depuis 2011, Dark Dark Dark, Agnès Obel, Mirel Wagner, Dillon, Thee Stranded Horses (déjà), Matt Eliott, Shannon Wright (oui Shannon Wright !!) ou Faustine Seilman notamment (excusez du peu…) se sont succédé dans des effluves chocolatées et caféïnées régalant tout autant nos oreilles que nos papilles. Et se permettant même parfois des bouleversements d’âmes qui ont transformé la tristesse légendaire des dimanches en délicate euphorie.

Stranded Horse

Photo presse Stranded_Horse_Pascal Amoyel

Stranded Horse – Photo : Pascal Amoyel

Ça risque d’ailleurs bien d’être le cas avec la prestation de Stranded Horse. Projet mené par Yann Tambour, Stranded Horse qui a raccourci son nom (feu Thee, Stranded Horse), est né de la rencontre du musicien avec la kora, sorte de harpe-luth à vingt cordes très utilisée en Afrique occidentale (et maintenant plutôt connue par ici), et un retour à la guitare classique acoustique. De l’idée de fondre les deux ensemble est né Stranded Horse. Pour qui, comme nous, suivait les précédentes virées électroniques classieuses d’Encre en français (le précédent projet de Yann Tambour), il était impensable de ne pas s’intéresser à cette nouvelle incarnation musicale.

Depuis bien sûr, les choses ont évolué. Notamment la kora, que Yann Tambour s’ingénie maintenant à modifier, re-construire, en fabriquant ses propres instruments, plus compacts, plus légers. Voire plus adaptés au concert et aux difficultés d’accordage (une kora traditionnelle est diatonique et non chromatique comme la guitare) comme cette dernière née, la formikora, kora chromatique à leviers de harpe en kéno, érable et formica. Trois albums au compteur ensuite, Churning Strides (2007) d’abord, puis Humbling Tides (2012) et enfin Luxe (2016), avec entre temps également une collaboration avec Ballaké Sissoko (tournée, maxi vinyle) où les deux musiciens réinterprétaient Churning Strides à quatre mains (2008).

Luxe stranded horsePour son (tout récent) dernier album en date, Luxe, donc, fruit de nombreuses collaborations, Yann Tambour s’est nourri des expériences récoltées pendant ses voyages. Avec l’envie forte de se laisser porter par  les rencontres. Notamment celle avec Boubacar Cissokho lors d’une résidence de création à Dakar. Mais également de collaborations avec Bakoutoubo Dambakhate au balafon, Papis Morin Mbaye aux percussions et Poulo_K au riti (sorte de violon traditionnel peuhl à une corde), toujours durant des résidences à Dakar. En parallèle, invité par la scène nationale de Toulouse (TNT) à étayer son line-up de cordes, Yann Tambour a réuni Carla Pallone (Mansfield.Tya) avec laquelle il avait déjà collaboré précédemment, Cristelle Lassort et Gaspar Claus autour de lui (c’est de là que naîtra l’essentiel et passionnant trio de cordes Vacarme). Également invités, Sarah Murcia à la contrebasse, Amaury Ranger (de Frànçois & the Altlas Mountain) et l’indépassable Eloïse Decazes, moitié du duo Arlt (un peu ce qui se fait de mieux dans la chanson éblouie, fracassée et fracassante), qui lui permet de ré-équilibrer le rapport anglais/français sur l’album. Mais pas que.

Au final, un album aussi équilibré que riche dans sa variété, alternant arpèges entremêlés (guitare/kora), frémissement de cordes, duo de voix masculin/féminin, anglais, français… On passe ainsi d’une très classique ode à la gale (version Love, Forever Changes) –Ode to scabbies– à une chanson en réponses, aux profondes cordes (Refondre les hémisphères), de la fragilité tranchante (Sharp Tongues) au très culotté (mais fort réussi) Unusual Ways, d’une reprise inspirée du My name is carnival de Jackson C. Frank à une chanson très Encre-ée (A qui dois-tu montrer les dents ?)… Autant dire qu’on a donc bien hâte de découvrir ce nouveau long format en version live ce dimanche à l’Antipode.

Buriers

Toute aussi hybride (mais dans un tout autre style), la musique des fossoyeurs britanniques de Buriers (autrefois Band of Buriers) nous agace tout aussi agréablement l’oreille et on est fort impatient de la découvrir en live. L’univers de Buriers surprend, mais ravit par sa confrontation des genres. Bande de quatre (James P.Honey, Jamie Romain, Laura Mallows, Jamie Gillett) à la triste beauté sépulcrale, Buriers mélange mélodies indie pop et spoken world orchestré, fragilité des cordes, voix grave à la Leonard Cohen au grain plus punk qu’enveloppant, facture DIY et instrumentation folk (violon, violoncelle, guitare, ukulélé, xylophone).

Buriers - Photo Photo Jack Conan Burke

Buriers – Photo : Jack Conan Burke

Imaginez un flow plus parlé que chanté sur un violoncelle. Une scansion vocale habitée sur des arpèges décharnés et des cordes déchirantes. Une prédilection exclusive pour les prises live. Sans oublier un sens inné pour composer des ritournelles raclées à l’os.

C’est justement ce vous pouvez entendre sur les deux eps du groupe (sous ce nom) Four Songs réalisé au Texas par Micah P. Hinson en 2014 et le tout récent To Speak Of One’s Own Pride enregistré cette fois-ci entre Londres et Brighton et publié sur Endemik Records (2016). Mais ce que vous pourrez surtout découvrir en chair et en os (jamais l’expression n’a semblé si adaptée) ce dimanche à l’Instant Thé.


L’Antipode MJC présente l’Instant Thé avec des concerts de Stranded Horse et Buriers le dimanche 13 mars à partir de 16h à l’Antipode MJC (2 rue André Trasbot, Rennes)

Tarifs : Sortir ! : 5 € / Membres ADMIT : 13 € / Prévente : 15 € / Sur Place : 18 € (A noter : Concert proposé dans le cadre des concerts gratuits pour les détenteurs de la carte ADMIT.)

Gratuit pour les moins de 12 ans. Garderie gratuite à partir de 4 ans.

Plus d’1fos


 

Laisser un commentaire

* Champs obligatoires