A l’Antipode jeudi soir, Piers Faccini, du folk blues ingéré, digéré, régénéré.

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J’arrive à Rennes ce jeudi soir, aucun doute, ce sont les Tombées de la Nuit ; les festivaliers fourmillent dans les rues, le sac à dos ajusté sur les épaules, le programme attaché au mains, la chaise pliante pliée et calée sous le bras pour les plus prévoyants, la menotte d’un enfant empaumée pour les moins, tous en quête du spectacle incontournable ou de sa « petite merveille du festival » dont on ventera bientôt les mérites à son entourage, son boulanger, sa caissière ou son banquier…

Un petit tour place du Parlement de Bretagne pour apercevoir le spectacle la caravane passe de la compagnie Circ Panic : une mise en bouche plaisante, je suis loin, je ne vois pas tout mais il y a une belle inspiration plastique, pas le temps de voir la fin, il faut filer pour ne rien rater de la soirée Piers Faccini, c’est aussi ça un festival : un peu la course.

En arrivant l’Antipode est déjà bien garnie, les premiers rangs sont sagement assis au sol en attendant l’arrivée du Piers Faccini Trio, ainsi nommé sur mon billet. A l’heure précise, Piers Faccini arrive seul sur scène, comme par émoi le public peine à accueillir l’artiste, quelques applaudissements timides et Piers Faccini entame a capela son concert.

Qu’il donne à entendre sa voix seule résonner dans la salle est sans aucun doute la chose la plus efficace pour emmener l’auditoire, Jeff Boudreaux, le batteur arrive et joue de « l’instrument le moins onéreux » (dixit Piers Faccini), il claque des doigts ; savoir pourquoi les voix prennent une autre dimension en concert reste un mystère, je redécouvre celle de Piers Faccini, bien sûr, on écoute l’album, on dit qu’il a une belle voix, et puis là ! Peut-être la proximité ? Peut-être l’incarnation ? Peut-être parce qu’il ferme les yeux, qu’il dodine sa tête? Peut-être parce que nous sommes 200 à l’écouter, les yeux rivés sur sa silhouette lesPaulienne, le sourire aux lèvres ?

« Et comme c’est festival ! Pour le prix d’une on vous en met deux ! »

La deuxième voix formidable de la soirée, c’est celle de Laëtitia Shériff, bassiste et rennaise (en rouge et noir) dans le trio ; les lignes de deuxième voix sont parfaites, discrètes et le tout sonne (allons-y) « divinement » bien.

Bon, un songwriter écrit des chansons, l’élégance mélodique, la variété rythmique parfois « invitation à la danse lente » (encore Piers Faccini), l’harmonisation rarement éloignée du blues caractérisent celles de Piers Faccini. J’aime et encore une fois je redécouvre les titres.

…on aurait bien pris « one more cup of coffee »

Cette soirée comme un premier dîner entre futurs amis est parfaite, les ingrédients sont de qualité, les plats s’enchaînent sans précipitation, mais sans attendre ; la cuisine est relevée comme il faut, quelques solos académiques de guitare mais pas trop pour ceux que cela indispose ; une conversation courtoise qui s’anime avec l’ivresse du rythme, tout est parfait et quand il faut se quitter et bien je me dis, et je pense que le public se dit qu’on aurait bien pris « one more cup of coffee » titre de Bob Dylan repris (prononcer D’lan) avant de partir, peut-être un café allongé pour faire tomber les dernières barrières de la retenue.

Dossier spécial Tombées de la nuit 2009

2 commentaires sur “A l’Antipode jeudi soir, Piers Faccini, du folk blues ingéré, digéré, régénéré.

  1. Fix

    bon ben on a plus qu’à se faire une bouffe
    un barbec ?

  2. Benoit

    Je crois que c’est exactement ce qu’il lui faudrait à Piers, un barbec avec des bières chaudes et des coups de soleil sur le pif.

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